Régionalisation et mondialisation vont de pair. L'affirmation peut surprendre : ouvrir sa porte aux voisins, n'est-ce pas, d'une certaine manière, rendre l'accès moins facile à ceux qui n'ont pas la chance d'être vos voisins ?
Les nations à l'ambition libre-échangiste qui, en 1947, ont porté sur les fonts baptismaux le General Agreement on Tariffs and Trade, plus connu sous ses initiales (GATT, Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) et aujourd'hui remplacé par l'Organisation mondiale du commerce (OMC), redoutaient tant cet « effet d'éviction » (appelé encore « destruction de commerce ») qu'elles l'ont sévèrement réglementé.
Plus on ouvre le club, pensaient-elles, plus il y aura de chance que la concurrence soit forte, donc que les meilleurs l'emportent. Et les meilleurs, à l'époque, étaient les États-Unis (surtout) et le Royaume-Uni (un peu), qui plaidaient donc avec force en faveur d'un libre-échange généralisé et regardaient avec méfiance les accords régionaux dont l'entre-deux-guerres avait, hélas, donné trop d'exemples désastreux : on n'avait pas oublié, aux États-Unis, que l'Allemagne avait croqué l'Autriche en constituant d'abord avec elle une union de paiements.
[...] Multilatéralisme des échanges et échanges inter zones Introduction Régionalisation et mondialisation vont de pair. L'affirmation peut surprendre : ouvrir sa porte aux voisins, n'est-ce pas, d'une certaine manière, rendre l'accès moins facile à ceux qui n'ont pas la chance d'être vos voisins ? Les nations à l'ambition libre-échangiste qui, en 1947, ont porté sur les fonts baptismaux le General Agreement on Tariffs and Trade, plus connu sous ses initiales (GATT, Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) et aujourd'hui remplacé par l'Organisation mondiale du commerce redoutaient tant cet effet d'éviction (appelé encore destruction de commerce qu'elles l'ont sévèrement réglementé. [...]
[...] Sans en faire une liste exhaustive, retenons simplement les derniers-nés de ces accords régionaux : l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entre les États-Unis, le Canada et le Mexique, entré en vigueur le 1er janvier 1994 et qui a vocation à accueillir, d'ici à 2005, tous les pays du continent américain qui le souhaiteraient ; le Mercosur (Marché commun - union douanière - du sud de l'Amérique), qui comprend le Brésil, l'Argentine, le Paraguay et l'Uruguay, entré en vigueur le 1er janvier 1995, qui compte comme membres associés le Chili et la Bolivie et cherche à se rapprocher de l'Union européenne ; l'Accord commercial de rapprochement économique (CER) entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande ; l'accord de libre-échange des pays signataires de l'Association des nations du Sud-Est asiatique (ANSEA), créée en 1967 et qui comprend le sultanat de Brunéi, l'Indonésie, la Fédération de Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande, le Vietnam (depuis 1995), le Laos et la Birmanie (depuis 1997) et le Cambodge (depuis 1999). La liste, on l'aura remarqué, comprend la plupart des pays les plus dynamiques en matière de commerce international. [...]
[...] Si la structure commerciale régionale favorise ces effets, nul doute qu'elle demeurera vivante, quand bien même le libre-échange deviendrait la règle universelle. Mais, on le devine, il s'agit là de quelque chose d'éminemment fragile : les intérêts économiques ne suffisent pas à rapprocher les peuples, même s'ils y contribuent. C'est la raison pour laquelle les ensembles régionaux se fixent tous, peu ou prou, des objectifs également politiques. Au début, modestement, et de façon subsidiaire, pourrait-on dire. Mais ensuite, ces objectifs deviennent plus ambitieux et mieux affirmés, comme le montre l'exemple de l'Union européenne. [...]
[...] Buckley, Víctor V. Cordell Globalization and regionalization: strategies, policies, and economic environments, Haworth Press. [...]
[...] La régionalisation ouvre le chemin à la mondialisation, Airbus s'attaque à Boeing, Michelin concurrence Goodyear, etc. Et, à l'inverse, dans ce combat entre géants, il importe que les produits, à qualitéégale, soient aussi peu chers que possible : les composants électroniques des ordinateurs américains et japonais proviennent pour une part de Taïwan, de Chine ou de Thaïlande, cependant que Renault prend le contrôle de Nissan et Ford celui de Mazda. Pour les produits sophistiqués aussi bien que pour les produits de base, le marché est mondial, même si la base de production est régionale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture