Dans quelle mesure les mutations de l’industrie automobile sont-elles le reflet des bouleversements des marchés et d’une nouvelle organisation économique du monde ?

Thèmes abordés

Industrie automobile, marché mondial de l'automobile, Renault, Peugeot, Nissan, Tata, Ford, Taylorisme, industriels de l'automobile, Opel, General Motors, entreprises automobiles

Résumé du document

L'industrie automobile est un secteur emblématique de la seconde révolution industrielle qu'elle a dynamisée à partir du début du 20ème siècle. A cette époque l'entreprise américaine Ford (Détroit), avec sa fameuse T4, est symbolique de cette branche industrielle. Dès ses origines, l'automobile se démarque par ses aspects novateurs ; elle symbolise l'innovation technique, mais aussi les mutations de l'organisation du travail avec le Taylorisme (organisation scientifique du travail) et le Fordisme. La diffusion de l'automobile aux Etats-Unis dès les années 1920 et dans les autres pays industrialisés à partir des « Trente glorieuses » bouleverse les modes de déplacement et de vie des populations. L'automobile est indissociable de l' « American Way of life » aux Etats-Unis et de la société de consommation de masse en général. Avec 200 000 véhicules produits chaque jour, le secteur automobile est la première industrie mondiale. Depuis quelques décennies l'industrie automobile, dominée par de puissantes multinationales, est contrainte de s'adapter aux évolutions des marchés et aux mutations de la géographie économique du monde dans le cadre de la mondialisation.

Extraits

[...] Les ambitions des firmes automobiles des pays émergents. Les firmes nationales des pays émergents sont confrontées à une très forte concurrence de toutes les autres multinationales de l'automobile. Elles veulent d'abord regagner des parts de marché dans leur propre pays. La stratégie de la firme Tata Motor en Inde, qui propose la Tata Nano, véhicule ultra low cost robuste, adaptée à un marché émergent, mais dont le pouvoir d'achat reste très inférieur à celui des pays développés est caractéristique de la démarche de ces firmes. [...]

[...] Dans quelle mesure les mutations de l'industrie automobile sont-elles le reflet des bouleversements des marchés et d'une nouvelle organisation économique du monde ? L'automobile, une industrie en recomposition. Introduction : L'industrie automobile est un secteur emblématique de la seconde révolution industrielle qu'elle a dynamisée à partir du début du 20e siècle. À cette époque l'entreprise américaine Ford (Détroit), avec sa fameuse T4, est symbolique de cette branche industrielle. Dès ses origines, l'automobile se démarque par ses aspects novateurs ; elle symbolise l'innovation technique, mais aussi les mutations de l'organisation du travail avec le Taylorisme (organisation scientifique du travail) et le Fordisme. [...]

[...] Problématique : Dans quelle mesure les mutations de l'industrie automobile sont-elles le reflet des bouleversements des marchés et d'une nouvelle organisation économique du monde ? I. Les mutations du marché de l'automobile dans le monde. A. Un marché traditionnellement concentré dans les pays développés. Les pays les plus équipés en automobiles sont les pays développés, les plus anciennement industrialisés. Les taux de motorisation les plus élevés se trouvent aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon et en Europe occidentale. [...]

[...] Cette dynamique ne concerne pas seulement la France, mais l'ensemble des pays industrialisés à tradition de production automobile. Le cas de l'ancienne usine Ford de Detroit est emblématique : la première usine au monde à disposer d'une chaîne de production est aujourd'hui désaffectée. Cette importante perte d'effectifs s'est accompagnée d'une transformation du profil de la main-d'œuvre employée dans l'industrie automobile. Le nombre d'ouvriers de l'industrie automobile est marqué par une érosion importante en relation avec la délocalisation des unités de production tandis que le nombre de cadres et d'ingénieurs est en augmentation rapide. [...]

[...] Ces villes perdent plusieurs dizaines de milliers d'emplois et les friches industrielles d'anciennes unités de production s'y multiplient. À Detroit le taux de chômage dépasse les et plus de dans certains quartiers, la population de la ville est passée de 1,9 million d'habitants en 1950 à en 2015 ! L'exemple de General Motors traduit les difficultés des entreprises automobiles de certains pays industrialisés. En 2007, la General Motors enregistre des pertes record de plus de 38 milliards de dollars, la firme est frappée de plein fouet par la crise de 2008, qui contracte encore la demande aux États-Unis, et perd sa place de premier producteur mondial, en 2009, elle se déclare en faillite, dépose le bilan, et ferme ses unités de production à Detroit et à Flint. [...]