Libre-échange, protectionnisme, GATT, OMC
Depuis 1945, la doctrine du libre-échange domine sur le plan institutionnel, international, vantée par le GATT puis l'OMC, comme étant la règle à suivre. Si on se limite au XIXè siècle, le libre-échange est loin d'avoir été la règle. La première moitié du XIXè siècle est marquée par une prépondérance du protectionnisme, conformément à la formule de Bairoch : "un océan de protectionnisme cernant quelques îlots libéraux." Les Eu qui deviennent ensuite les apôtres du libre échange pratiquent les tarifs les plus élevés du monde. L'agriculture, au RU, est protégée par la Corn Law depuis 1815. Les actes de navigation accordent un monopole aux navires britanniques pour ce qui est de leurs approvisionnements avec les colonies. Les domaines agricoles, maritimes sont protégés.
[...] Le réseau de PME exporte très peu. Les entreprises françaises exportent deux fois moins que les exportations allemandes. Patrick Artus montre que la situation française est très incomfortable. La France est coincée entre des pays qui produisent des biens bas de gamme avec des coûts très faibles, et ceux qui produisent des pays haut de gamme, avec une compétitivité structurelle très élevée, et qui sont donc très spécialisés. Philippe Askenazy explique que les décennies aveugles, l'obsession française de réduction du coût du travail depuis 1976 (Raymond Barre) ont eu pour effet pervers d'accorder une moins grande place à la formation, ce qui se traduit par un gâchis de productivité. [...]
[...] Celle-ci, ayant un avantage plus important dans le drap que dans le vin (avantage relatif, comparaison interne à l'Angleterre), aura intérêt à se spécialiser dans le drap et à importer du vin. Ricardo fait exprès de prendre un exemple faux pour convaincre le RU de se convertir au libre- échange. Ricardo envisage donc la spécialisation internationale. Il affirme que la spécialisation et l'échange procurent un gain mutuel en quantité. Le libre-échange serait donc un jeu à sommes positives, où chaque pays pourrait trouver sa place et serait gagnant. Mais la thèse ricardienne ne vaut que si un ensemble de conditions sont réunies. [...]
[...] Ainsi au XIXè siècle, la balance commerciale britannique est déficitaire, mais l'excédent de la balance des invisibles britannique compense très largement le déficit commercial. Durant toute la période Bretton-Woods, la France pratique des dévaluations compétitives : dévaluer la monnaie pour dynamiser les exportations. La France a néanmoins été victime dans les années 1980 du cercle vicieux de la monnaie faible. La dévaluation du franc ne stimule plus les exportations françaises : les exportations françaises possèdent une faible élasticité prix, càd variation de la consommation par rapport à la variation du prix. [...]
[...] Chacun importe donc le facteur qui lui manque, ce qui devrait conduire à une égalisation progressive des dotations factorielles. Le pays peu développé doit se mettre à produire des produits technologiques et son niveau de vie doit augmenter. Dès la fin des années 1960, Léontief, à partir de sa matrice qui lui permet d'analyser les échanges extérieurs des EU, remarque qu'en appliquant HOS, les EU devraient exporter des pays incorporés en capital. Or les EU exportent essentiellement des produits qui incorporent du facteur travail. La grille d'analyse d'HOS est donc falsifiée. [...]
[...] Cette mesure serait compensatrice, et permet de gérer un déclin industriel de manière moins brutale, mais aussi de faire un rappel à l'ordre à ceux qui ne respectent pas les droits du travail. Les instances internationales, GATT et OMC, s'y opposent farouchement. On ne peut pas en rester à de pures théories. La doctrine économique et l'évolution de la règlementation a fortement valorisé le libre-échange. Les pays qui s'opposent à ces règles sont condamnés. Cela n'empêche pas certaines pratiques de rester protectionnistes. III. [...]
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