Actuellement, l'inflation semble pourtant bien maîtrisée dans les pays industrialisés au point que le Japon présente chaque année depuis 1999 une baisse des prix et qu'en Europe et aux Etats-Unis, l'inflation reste inférieure à 2%. Alors dans un tel contexte, n'y-a-t-il pas lieu de donner priorité à la maîtrise de l'inflation ? L'expérience historique révèle-t-elle la nécessité du maintien d'un tel objectif ?
L'analyse dans un premier temps doit identifier l'inflation comme dysfonctionnement dangereux devant en conséquence être impérativement régulée. Dans un second temps, la priorité apparaît d'autant plus évidente que l'expérience historique révèle le caractère aisément maîtrisable de l'inflation. Au-delà de ces constats, il convient cependant et dans un dernier temps de mieux s'interroger sur ce qui signifie la maîtrise de l'inflation et à quel seuil se situe cette maîtrise (...)
[...] Un seuil modéré d'inflation n'est-il pas acceptable ? Quelle relation existe entre inflation, croissance et chômage ? A. Pour certains analystes, un seuil modéré d'inflation paraît donc tolérable si l'on prend en compte 1. Les effets pervers de politiques trop résolument inflationnistes Les politiques anti-inflationnistes s'appuient sur des taux d'intérêt élevés et la restriction monétaire et vont de pair avec une politique d'augmentation de la masse monétaire. En ce sens, il y aurait un ensemble de contraintes fortes à la croissance économique, c'est-à-dire l'impossibilité de relance, d'appui à la consommation, et surtout le recul de l'investissement face à la hausse des taux d'intérêt. [...]
[...] Des politiques de freinage de progrès salariaux ont également été menées soit à travers des blocages salariaux soit à travers des politiques de désindexation via des relèvements limités par le salaire minimum. En France, le pouvoir d'achat des salariés a diminué entre 1982 et 1983. D'autre part, la concurrence n'a cessé d'être renforcé, sans qu'il soit si aisé de mesurer l'incidence de l'inflation à travers des politiques de concurrence, à travers l'ouverture économique, puis en Europe à partir de 1986 avec l'acte unique et le marché des services. Ces politiques ont-elles aussi contribué à la lutte contre l'inflation. L'inflation est maîtrisable. [...]
[...] Bref, les chocs pétroliers ont fait de l'inflation un problème majeur. B. L'inflation est un déséquilibre dangereux qu'il est nécessaire de contrôler car : 1. L'inflation laissée à elle-même risque de déboucher sur l'hyperinflation L'inflation semble, à certains égards, un phénomène autoentretenu. Cette caractéristique est probablement liée à l'accélération des anticipations des agents économiques sur l'inflation à venir mais qui devient en elle- même une cause, un facteur de l'inflation. En tout cas, l'analyse historique amène à observer un nombre important d'expériences d'hyperinflation qui ont caractérisé l'Allemagne en 1923 mais aussi de manière plus récente à la fin des années 1980-début des années 1990 dans les pays latino-américains où l'inflation laissée à elle-même est passée d'une inflation à 2 chiffres, à 3 chiffres puis à 4 chiffres amenant le Brésil à des taux d'inflation de l'ordre de 3000% ou en Argentine avec 1000%. [...]
[...] tout en paraissant de causes diverses, l'inflation semble historiquement un processus maîtrisable puisque A. L'inflation semblerait liée à plusieurs facteurs souvent extrêmement mêlés à savoir 1. L'augmentation disproportionnée de la masse monétaire est- elle le déterminant principal de l'inflation ? Selon l'équation de Fischer, M * V = P * T M = Masse Monétaire V = Vitesse de circulation de la monnaie P = Prix T = Volume de transactions L'analyse de Fischer avait d'ailleurs été appliquée par Cassel qui avait établi une corrélation de masses d'or et d'argent provoquées elles-mêmes par les ruées vers l'or et l'augmentation des prix. [...]
[...] La courbe de Philips La relation de Philips établit à partir de séries statistiques sur le long terme une relation entre le chômage et le niveau des salaires. A une forte progression des salaires correspondrait un taux de change faible. Un chômage fort provoquerait une baisse de salaires. C'est le constat tiré des séries statistiques. Lorsqu'il y a plein-emploi, ce sont les entreprises qui sont en concurrence pour embaucher et dès lors, elles sont prête à offrir des salaires élevés. [...]
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