La période récente a été particulièrement agitée pour l'économie américaine. En l'espace de quatre ans, elle a connu successivement une récession et une phase de croissance exceptionnellement rapide. De même, le taux d'inflation a beaucoup fluctué : descendu aux environs de 3% l'an, il est remonté à plus de 7%, ce que l'on n'avait pas vu depuis la guerre de Corée. Les politiques mises en oeuvre ont été totalement différentes d'une année à l'autre. Les variations des taux d'intérêt ont revêtu une ampleur inhabituelle, et à un moment tous les records de hausse précédemment établis ont été pulvérisés. En outre, une crise financière s'est produite qui a fait trembler le système sur ses bases et qui a provoqué à Wall Street la plus forte baisse jamais observée depuis 1929. La Bourse s'est néanmoins remise et les cours ont atteint de nouveaux sommets. Enfin, la balance commerciale a été successivement affectée par des mouvements de sens contraire d'une force sans précédent. Pour la première fois depuis le XIXe siècle, son solde s'est trouvé négatif. Pour la première fois depuis 1934, le dollar a été dévalué.
[...] Les bons du Trésor atteindront 8 p et les obligations de première catégorie du secteur privé 9,5 p Survient alors la faillite de Penn Central, premier réseau ferroviaire américain. De très grandes sociétés sont menacées. Les cours dégringolent à Wall Street. L'indice Dow Jones baisse jusqu'à 631 le 26 mai. Un an auparavant, il était à 947. Les pertes sont encore plus fortes sur les titres de moindre qualité. On n'avait rien vu de tel depuis la crise de 1929. [...]
[...] Dans cette évolution, qui semble extrêmement ca hotante à tant d'égards, il est possible de discerner de s lignes de force. Il faut distinguer deux phases : la première peut être caractérisée comme une tentative de retour à l'équilibre après les excès des années précédentes; au cours de la seconde, l'équilibre ayant été rétabli, l'économie a repris progressivement de la vigueur, mais la relance effectuée a été trop forte, ce qui a amené un emballement et le retour à une situation de surchauffe inflationniste as sez proche de la situation de départ. [...]
[...] Cette mesure, prise en grande partie pour des raisons de politique intérieure, fait craindre pour la devise américaine. L'éventualité d'une cascade de réévaluations des autres monnaies se trouve posée, c'est-à-dire le problème de la valeur relative du dollar. Les courants commerciaux en sont affectés et des décalages interviennent dans les délais de paiement des transactions courantes. Enfin des fuites importantes de capitaux se produisent. C'est alors que le président Nixon décide, le 15 août 1971, d'adopter des mesures visant à reprendre l'initiative sur le plan extérieur et à restaurer un climat de confiance à l'intérieur. [...]
[...] Le rythme d'accroissement de la masse monétaire diminua sensiblement, de même que celui de l'endettement des particuliers. Quelques résultats furent obtenus : l'inflation recula temporairement. Mais les taux d'intérêt montèrent rapidement. En un an, le taux des bons du Trésor à trois mois passa de 4 à 5,5 p et celui des obligations des grandes sociétés de moins de 5 p à plus de 6 p La pénurie de liquidités fit sentir ses effets. Pendant plusieurs mois, la production industrielle resta stagnante. [...]
[...] En fait, les résultats seront inférieurs aux prévisions. Ce n'est qu'au quatrième trimestre que l'expansion s'établira sur des bases solides. En effet, malgré le déficit budgétaire, les dépenses militaires n'augmentent pas et, si l'on excepte la construction résidentielle favorisée par la baisse des taux d'intérêt, les investissements ne progressent guère, au moins jusqu'à l'automne : les chefs d'entreprise, peu soucieux d'accroître leur endettement, attendent que se confirme la reprise des bénéfices et surtout des ventes. Or, la consommation des particuliers, après un redémarrage au premier trimestre, montre au printemps des signes d'essoufflement. [...]
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