L'émergence économique est devenue le slogan politique qui inspire crainte et espoir dans le chef de ceux qui l'utilisent et de ceux qui le reçoivent à la figure. Sous d'autres cieux il est même interdit de contredire le discours tribunitien qui véhicule la conviction de ceux qui ont autorité de le prononcer publiquement à travers les programmes ou les plans de croissance projetés dans le temps : dix ans, vingt ans. Des buildings qui croissent dans certains coins des capitales, la montée des marchés financiers (bourse de Nairobi, de Legos, de Johannesburg, d'Accra, etc.), les projections de croissance positive du PIB confirmées par les statistiques officielles des banques centrales et des experts internationaux fondent l'espoir selon lequel les pays africains en retard de développement vont, comme Rostow l'avait prédit, réaliser les miracles, à l'image de ceux qui se situent au stade de l'émergence : Brésil, Chine, Argentine, Russie, Inde, Mexique, etc. Ils décollent et ne reviendront plus au stade des pays les moins avancés.
[...] La permanence du management expatrié et sa stabilité a pu permettre dans de nombreux cas, malgré certains dérapages, une adéquation de l'entreprise au pays d'accueil. Dans le même temps se sont créés des relais locaux, commerçants ou artisans tournés vers le secteur moderne, qu'ils soient sous-traitants, réparateurs, vendeurs d'occasions. La folie de nationalisation a tué dans l'œuf cet esprit. Et la rétrocession des ces entreprises aux Africains n'a pas donné les résultats escomptés. Les causes ? On peut noter l'absence de goût de risque, l'absence de l'idée de réussite individuelle, le non-accès aux crédits, mais surtout, l'absence du savoir-faire et de l'innovation. [...]
[...] Le recours aux avances des banques n'est possible qu'à court terme. Les banques centrales ne peuvent indéfiniment puiser dans les réserves pour financer le déficit public. Les injonctions des institutions financières internationales obligent finalement la rigueur. Les avances ne sont possibles que dans les cas où elles permettent à l'Etat débiteur de retrouver un certain niveau d'excédent. Si les avances n'ont aucune relation linéaire avec la croissance, elles ne serviront qu'à aggraver le niveau de la dette. A la longue, le stock des dettes s'accumule, elle réduit l'accumulation du capital ainsi que le niveau de la production. [...]
[...] Les performances comparées des économies africaines Liens entre croissance et accès à l'énergie Le classement des 124 pays selon leur capacité à fournir l'énergie démontre que l'Afrique du Sud, le seul pays émergent du continent est en tête parmi les pays africains. Il consomme 50% de l'énergie du continent et produit plus ou moins 46% de toute la production de l'Afrique. Ce pays a relevé son taux d'électrification en milieu rural de 37 à 67% en 2010. Les autres pays africains performants : Algérie, Tunisie, Egypte réalisent un bon indice d'efficacité énergétique. [...]
[...] Comme le souligne Hicham El Moussaoui, les entrepreneurs africains qui osent le font dans des activités spéculatives, rentières les moins risquées. D'où la faiblesse de l'investissement productif dans les pays africains. Une faiblesse qui s'explique également par le déficit d'épargne (en moyenne pas plus de du PIB en 2003, contre 20% en Asie du Sud) Les grandes entreprises nationalisées jadis sont vieilles de 60 voire 70 ans. Elles ne sont pas recapitalisées en dépit des réformes encouragées par la Banque mondiale. [...]
[...] Le rapport du FMI indique à ce propos que Les soldes budgétaires devraient, légèrement s'améliorer en 2011 par rapport à 2010, en restant toutefois nettement moins bons qu'au milieu de la décennie 2000 (voir plus loin)2. Les ratios dette publique/PIB devraient continuer de s'accroître en moyenne, mais cette détérioration devrait être relativement modérée en 2011 grâce au surcroît d'allégement de dette ainsi qu'à l'amélioration des résultats budgétaires et à l'accélération de la croissance Comment financer ces déficits ? Par emprunt ? Par les avances des banques centrales ? Par le recours aux bons de trésor ? Par les obligations souveraines nationales ou internationales ? Par la création de la monnaie ? [...]
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