Dans l'Union économique et monétaire, cet impératif est encore plus prioritaire car les gouvernements membres ont perdu, avec la soudure irréversible de leur monnaie dans l'euro, l'instrument du taux de change qui peut, dans certains cas, atténuer la transmission des chocs économiques sur les structures ...
[...] L'euro conserve une forte composante régionale. Il se développe essentiellement dans les pays limitrophes de la zone euro, là où les échanges commerciaux sont les plus intenses. Donc, en ce moment, l'euro n'est pas un substitut au dollar qui, lui, est vraiment international. La promotion de l'euro comme monnaie internationale est due avant tout aux investisseurs de la zone euro puisque les émissions obligataires en euro sont essentiellement conçues et souscrites par eux. Il y a tout lieu de penser que l'internationalisation de l'euro se poursuivra car les institutions et procédures mises en place ou en voie de l'être confortent sa promotion (stabilité des prix, renforcement de l'intégration des marchés financiers de la zone euro, etc.) Un mot sur la question à la mode : l'euro va-t-il supplanter le dollar comme monnaie de réserve ? [...]
[...] Le défaut du Pacte de stabilité est d'estimer l'endettement et les déficits uniquement en pourcentage de PIB et de faire l'impasse sur l'incidence des dépenses publiques sur la croissance économique. Cette déficience tient à l'environnement économique favorable qui prévalait lorsque le Pacte fut mis sous toit. N'était-ce le signal négatif que sa révision aurait sur les différents acteurs toujours prompts à relâcher les contraintes de la discipline, le Pacte devrait être amendé pour affiner les catégories de dépenses. Il faut savoir que seuls les grands pays de l'UEM peuvent jouer le rôle de locomotive. Or, en bridant leur potentiel de croissance, on grippe toute l'UEM. [...]
[...] Ce cadre sert aussi à déterminer le niveau approprié du taux de change lors de la fixation irrévocable des parités. Donner du temps au temps si ce n'est pas trop long paraît sage car ces pays, qui sont en phase de rattrapage économique, ne sauraient adopter sans dommages la monnaie et la politique monétaire d'une zone qui est deux à trois fois plus riche qu'eux en termes de PIB par habitant. Il n'en demeure pas moins que ce durcissement des règles du jeu car c'en est bien un a créé de l'acrimonie chez les candidats à l'adhésion, notamment chez les banquiers centraux de Pologne, Hongrie et Tchéquie. [...]
[...] En pratique pourtant, nombreuses sont les exceptions à cet idéal. Dans l'UE, où les politiques budgétaires sont restées en mains nationales, on s'est efforcé de mettre en place des mécanismes pour coordonner les politiques économiques et éviter de trop grandes disparités fiscales. Je citerai l'ECOFIN, qui coordonne les politiques économiques, et l'EUROGROUPE, organe des 12 pays de l'Euroland qui va plus loin que l'ECOFIN dans la gestion collective mais consensuelle des finances publiques de la zone euro, ainsi que le Pacte de stabilité et de croissance sur lequel je reviendrai. [...]
[...] Le Pacte entend assurer en durée des finances publiques saines pour appuyer l'objectif de stabilité des prix de la BCE. La règle de finances équilibrées ou en surplus que préconise le Pacte - en période de beau temps peut être enfreinte jusqu'à un déficit maximum de pendant 3 ans pour répondre à des chocs asymétriques ou une conjoncture défavorable. Le manquement à ces règles est sanctionné graduellement. Avec la crise économique que nous venons de traverser, les finances publiques se sont dégradées. Dans l'UE, une fracture s'est produite entre grands et petits pays. [...]
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