En économie fermée, il ne peut y avoir de déséquilibre de financement. Par hypothèse, le niveau du taux d'intérêt équilibre l'épargne et l'investissement. En économie ouverte, les déséquilibres de financement d'une économie naissent soit du désajustement entre la consommation et la production nationales, soit du désajustement entre leur niveau d'investissement et leur niveau d'épargne.
Dans le premier cas, le déséquilibre concerne les balances des paiements courants : il y a déficit dans certaines zones et excédent dans le reste du monde. Dans le second cas, le déséquilibre concerne la balance des capitaux : les pays qui investissent plus qu'ils n'épargnent enregistrent un déficit qui est couvert par les pays qui épargnent plus qu'ils n'investissent.
Les déséquilibres de financement sont donc, dans une certaine mesure, inhérents à l'ouverture commerciale des économies et à la mobilité internationale des capitaux. Ils traduisent même l'un des principaux bénéfices de l'ouverture des marchés de biens et de services et du capital : la possibilité pour un pays de déconnecter temporairement sa consommation de son revenu et la possibilité de déconnecter son effort d'investissement de son niveau d'épargne (...)
[...] Ce phénomène d'habitat préféré (Modigliani et Stuch) facilite l'endettement extérieur des agents économiques américains. L'appétit du reste du monde pour les titres de dette américains est d'autant plus élevé que les deux tiers du commerce mondial est libellé en dollars et que les trois quarts des réserves sont constitués dans cette devise Pour le Trésor et une partie du monde académique américains, le déficit courant est soutenable car il reflète non pas la faiblesse mais la force de l'économie américaine Selon un sentiment répandu de l'autre côté de l'Atlantique, y compris parmi la communauté académique (Lawrence Summers ou Richard Cooper, proches l'un des administrations démocrates, l'autre des administrations républicaines) le déficit courant ne constitue pas un problème mais n'est que le reflet de la puissance de l'économie américaine. [...]
[...] Les déséquilibres de financement de l'économie mondiale 1. LES ÉTATS-UNIS SONT AU COEUR DES DÉSÉQUILIBRES DE FINANCEMENT ACTUELS 1. Le déficit courant américain a atteint un niveau sans précédent 1.2 Ce déficit résulte pour l'essentiel de l'insuffisance d'épargne aux Etats-Unis 1.3 La contrepartie de ces déficits est l'accumulation des excédents courants par les pays manufacturiers LA PLACE DES ÉTATS-UNIS AU SEIN DU SMFI LEUR PERMET DE DIFFÉRER PENDANT UNE PÉRIODE RELATIVEMENT LONGUE LE MOMENT DE L'AJUSTEMENT MAIS NE PEUT LES EN DISPENSER INDÉFINIMENT 1. [...]
[...] L'encours actuel de la dette brute américaine atteint Mds USD (soit du PIB). Surtout, ils sont passés en 1988 d'une position de créditeur net à une position de débiteur net (plus de Mds USD soit près de du PIB) qui ne cesse de se détériorer. Symétriquement, le nouveau système de Bretton Woods implique le stockage des considérables excédents courants de la zone Asie et des pays exportateurs de pétrole sous forme de réserves de changes investies en titres de dette publique américains. [...]
[...] Le mécanisme de correction emprunte la trajectoire d'une courbe en J. Mais l'ampleur du déficit américain et la disparition d'une partie de la capacité d'offre de l'industrie manufacturière américaine conduiront à l'amplification de l'effet négatif de court terme et à la réduction de l'effet positif ultérieur (voir graphique XV). NB : La courbe en trait normal reflète la trajectoire normale ; la courbe en gras la trajectoire d'un pays dont le solde commercial est peu élastique à la variation du taux de change, ce qui est le cas des EU. [...]
[...] En premier lieu, le solde des transactions courantes a atteint au cours des dernières années un niveau sans précédent. Il est en effet passé d'environ du PIB au début de la décennie à environ ( en en 2004 ; les services du FMI prévoient un déficit de pour 2005 et 2006 mais en valeur annualisée, le déficit atteint actuellement du PIB - 800 Mds USD). Un déficit de cette ampleur est sans précédent dans l'histoire américaine récente. Au milieu des années 1980, la thématique du déficit courant dominait également les analyses de politique économique mais le déficit atteignait à peine du PIB, soit deux fois moins que le niveau actuel. [...]
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