La crise actuelle a débuté avec les difficultés rencontrées par les ménages américains, à faible revenu, pour rembourser les crédits qui leur ont été massivement consentis à partir de 2002 pour l'achat de leurs logements.
[...] Cette mutation de la titrisation a ainsi permis le financement de la forte croissance des Etats- Unis et de l'ensemble du monde après la sortie de la crise boursière des valeurs internet Graphique 5 Part des prêts acquis sur le marché primaire par les investisseurs institutionnels (et donc plus détenus par les banques Source : Revue Mensuelle de l'autorité des Marchés Financiers, avril 2008 Γ Mais pourquoi le système s'est-il grippé et pourquoi le choc, au lieu d'être amorti, a-t-il été amplifié ? - 1ère raison : avec la titrisation la vigilance des banques et des organismes de crédits qui ont initié les crédits aux ménages a été moins importante sur la capacité de ces derniers à rembourser correctement leur emprunt. Les banques qui titrisent portent moins les crédits. Elles se rémunèrent à la commission, puis revendent le crédit. Elles font de la quantité et peuvent être moins regardantes sur la qualité. Ce qu'on appelle l'aléa moral a joué à plein. [...]
[...] La BCE n'a pas, contrairement à la FED, souhaité abaisser son taux directeur (Graphique 6). Mais elle a conduit, elle aussi, une politique de liquidités abondantes pour permettre aux établissements de faire face aux chocs de liquidité, au travers des opérations principales de refinancement et des opérations de refinancement à plus long terme, réalisées à taux de marché et assorties d'une échéance de trois mois. Le 9 août 2007, elle injectait lors d'un appel d'offre non prévu 95 milliards d'euros et le lendemain encore 61 milliards d'euros. [...]
[...] De plus, contrairement aux marchés financiers ou monétaires, les marchés de gré à gré n'ont pas de teneurs de marché ou d'opérateurs désignés ou autrement institutionnalisés pour fournir des liquidités. De ce fait, quand des événements majeurs font vaciller le marché et la confiance, faute de liquidité les transactions peuvent s'interrompre. Ainsi, l'opacité des marchés de gré à gré a aggravé le problème, parce que les investisseurs (les banques, les organismes de crédit, les compagnies d'assurance etc.), soudain hostiles au risque, n'ont plus su qui était ou pas exposé aux crédits hypothécaires à risque. [...]
[...] ( Pourquoi la crise s'est-elle donc propagée à l'ensemble du système bancaire ? C'est en fait, la mutation opérée depuis une quinzaine d'années avec ce que l'on appelle la titrisation qui permet de comprendre pourquoi et comment la contagion à l'ensemble du système bancaire s'est opérée. ( Qu'est-ce que la titrisation ? La titrisation consiste pour une banque à se défaire des risques pris sur les crédits en revendant les créances qu'elles détiennent sur leurs clients à différents fonds créés à cet effet. [...]
[...] Dès lors, elles peuvent plus facilement consentir de nouveaux crédits. Auparavant, les établissements bancaires étaient les principaux initiateurs des prêts et ils les conservaient à leur bilan et les suivaient jusqu'à échéance. La titrisation leur a permis de ne plus faire apparaître le risque de crédit à leur bilan mais de le transférer à d'autres investisseurs. - L'avantage pour les investisseurs (ceux qui achètent les titres assis sur les prêts hypothécaires) : ils peuvent espérer un très bon taux d'intérêt dans la mesure où les actifs sont risqués, et donc ils sont fortement rémunérés. [...]
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