Le monde d'après 1945 se caractérise par le développement exponentiel des échanges commerciaux entre les nations. Parallèlement, les progrès du libre échange s'accompagnent de l'accroissement des niveaux de vie mais laissent durablement perdurer des inégalités économiques et sociales.
L'intensification du commerce international modifie en effet la cartographie des positions acquises par une redistribution nouvelle des richesses. Ainsi, les Etats-Unis qui sont la source de la moitié du commerce mondial en 1950 ne réalisent plus que 18 % de celui-ci contre 20 % pour l'Union européenne.
Cette redistribution ambiguë se traduit par l'émergence de nouveaux pays industrialisés (NPI) aussi bien que par la survivance inquiétante de pays les moins avancés (PMA) dont l'écart de développement à l'égard des pays les plus riches ne cesse de se creuser. Les résultats déséquilibrés du libre-échange alimentent aujourd'hui les tensions néo-protectionnistes (...)
[...] L'ensemble de ces activités offre une meilleure résistance aux retournements conjoncturels, les produits phares étant plus nombreux et mieux intégrés que dans le premier cas ; une spécialisation intra-branche impure qui se caractérise par l'importation et l'exportation d'un ou plusieurs produits identiques à des prix différents (France, Angleterre) ; une spécialisation intra-branche pure qui se définit par l'importation et l'exportation d'un même produit sans différence réel de prix. Au total, les bonnes économies spécialisées sont celles qui anticipent les évolutions de la demande mondiale afin de s'y adapter. Aucune spécialisation n'est donc bonne ou mauvaise en soi. C'est la capacité d'en changer, de se placer sur les créneaux les plus porteurs qui fait la force économique et la compétitivité d'une entreprise comme d'une nation. [...]
[...] Au total, l'échange international semble avoir bénéficié prioritairement aux pays industrialisés. L'Europe et le Japon sont en effet les grands gagnants de cette compétition internationale. En Europe, l'OECE, organisme chargé de gérer l'aide Marshall, incite les Etats bénéficiaires à s'ouvrir aux échanges multilatéraux. La création du Marché commun puis, du marché et de la monnaie uniques, accroissent fortement les échanges intra-communautaires, ceux-ci évoluant à un rythme plus rapide que les échanges extra- communautaires qui progressent au rythme du reste du monde. [...]
[...] Pour le tiers monde, le commerce international n'aura donc pas eu tous les effets bénéfiques escomptés par la théorie. La réussite des nouveaux pays industrialisés d'Asie du Sud-Est n'est pas remise en cause par la crise financière intervenue en 1997. Les progrès accomplis en trente ans ne se sont pas évaporés avec la chute des bourses. Pour autant, le modèle de développement mis en œuvre (protectionnisme éducateur, faibles coûts salariaux, fort taux d'épargne) donne quelques signes de fatigue. Des pays d'Asie comme l'Indonésie, la Thaïlande, la Corée du Sud, voire comme le Japon, ont conquis leurs parts de marché en forçant la croissance externe de conglomérats par appel à un crédit facile (à l'exemple des Chaebols coréens ou des keiretzu japonais). [...]
[...] La grande majorité des pays pauvres du Sud est toujours victime de "l'échange inégal" avec les pays du Nord. Les pays les moins avancés d'Afrique subsaharienne ou du sous-continent indien exportent des produits primaires dont les prix fixés à Chicago ou à Londres fluctuent fortement et dépendent des cycles économiques occidentaux. Au contraire, le prix de leurs importations en biens manufacturés tend à évoluer plutôt régulièrement et à la hausse, l'effet de ciseau final étant peu favorable au rééquilibrage du solde extérieur. [...]
[...] Principal instrument de développement du commerce mondial, les négociations du Gatt aboutissent progressivement à un désarmement douanier. Le Kennedy Round (1962-1968) puis le Tokyo Round (1973-1980) réduisent respectivement les tarifs douaniers sur les produits industriels de En moins d'un demi-siècle, les droits de douanes sur les produits passent ainsi de en moyenne à moins de En 1994, l'institution de l'OMC est le point d'aboutissement de ce mouvement de libéralisation des échanges depuis l'après guerre. En outre, la constitution d'accords régionaux de libre-échange constitue un support privilégié de la mondialisation. [...]
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