La grande désillusion, Joseph Stiglitz, FMI, fonds monétaires, Trésor américain, marchés des capitaux
La grande désillusion, titre français du dernier ouvrage de Joseph Stiglitz, se présente comme une charge contre le FMI, plus que comme un livre sur la globalisation : le Fonds est certes un des principaux acteurs de la globalisation, mais il n'est pas le seul. Il fait figure ici d'accusé, son tort principal, aux yeux de l'auteur, étant d'avoir failli à sa mission initiale, qui était de favoriser la stabilisation et de soutenir la demande effective, de manière à assurer un niveau élevé de l'emploi. A l'obligation de résultats économiques a été substituée une obligation de résultats purement financiers, de sorte que le FMI apparaît de plus en plus comme le défenseur des intérêts des créanciers.
[...] Le Trésor américain exerce une grande emprise sur le FMI. Il est le seul associé, avec 17% des voix, à disposer d'un droit de veto au conseil d'administration. L'auteur stigmatise aussi le caractère contagieux des politiques restrictives de la demande, destinées à permettre un retour rapide à l'équilibre des comptes extérieurs : les importations des uns n'étant que le revers des exportations des autres, la baisse des premières signifie la baisse des secondes, et c'est ainsi que la crise se propage. [...]
[...] Le Fonds lui-même a tardé à se ranger derrière les partisans de cette liberté, avant d'en prendre la tête. Stiglitz revient à plusieurs reprises dans son livre sur les effets dévastateurs que l'ouverture des marchés des capitaux a eus en Asie du sud-est et en Russie. On en revient encore à Keynes et à sa conviction que la stabilité de l'économie internationale dépendait de mesures pour contrôler les mouvements de capitaux. Pour expliquer ces dérives du Fonds par rapport à la mission qui lui avait été initialement assignée, l'auteur renvoie le lecteur aux années Reagan- Thatcher qui ont correspondu à la montée dans les milieux économiques de ce qu'il appelle l'intégrisme du marché. [...]
[...] La grande désillusion de Joseph Stiglitz La grande désillusion, titre français du dernier ouvrage de Joseph Stiglitz, se présente comme une charge contre le FMI, plus que comme un livre sur la globalisation : le Fonds est certes un des principaux acteurs de la globalisation, mais il n'est pas le seul. Il fait figure ici d'accusé, son tort principal, aux yeux de l'auteur, étant d'avoir failli à sa mission initiale, qui était de favoriser la stabilisation et de soutenir la demande effective, de manière à assurer un niveau élevé de l'emploi. [...]
[...] Les créanciers seraient ainsi obligés de prendre plus au sérieux leur fonction d'analystes du risque. L'auteur se situe bien là dans la tradition du droit américain qui, en cas de faillite, a une conception de l'équilibre des droits et obligations plus favorable au débiteur (qu'il s'agit de " protéger de ses créanciers que le droit européen, plus attentif aux intérêts des bailleurs de fonds. Une autre concession aux intérêts des prêteurs, par opposition à ceux des entrepreneurs et des débiteurs en général, est l'insistance mise par le Fonds à éradiquer complètement l'inflation, ce mot étant pris dans son sens habituel de hausse des prix. [...]
[...] La libération des prix a été mise en œuvre sans égard pour les épargnants, qui, de fait, ont été spoliés. L'ouverture sur l'extérieur des marchés financiers est à l'origine de vastes mouvements de capitaux, aux antécédents souvent obscurs, non dans le sens de l'étranger vers la Russie, mais dans le sens contraire, vers des établissements financiers helvétiques et chypriotes : la Russie qui avait alors et qui a toujours un immense besoin de financements étrangers s'est trouvée paradoxalement en train d'exporter massivement des capitaux vers le monde développé. [...]
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