«États-nations, firmes multinationales et capitalisme mondial», Michalet Charles-Albert, in Sociologie et Société, vol XI n°2, 1979

Thèmes abordés

Michalet Charles-Albert, États-nations, firmes multinationales, capitalisme mondial, économie internationale

Résumé du document

L'auteur s'interroge et propose une réflexion sur le statut de l'État-nation dans le cadre de la problématique du capitalisme mondial.
Thèse : l'internationalisation de la production due aux firmes multinationales, puis la transnationalisation des circuits monétaires et financiers réalisée par les banques multinationales ont remis en cause le cadre analytique traditionnel de l'économie internationale. Le décalage prégnant entre espace politique (nation) et espace économique implique que le statut de l'État doive être totalement revisité.
On voit apparaître une nouvelle économie mondiale qui vient supplanter le vieux paradigme de l'économie internationale.

Extraits

[...] Les États-nations vidés de leur cohérence interne et dépossédés de leurs relations économiques extérieures rendent impératifs la nécessaire création d'un nouveau cadre analytique, à savoir l'économie mondiale, pour redéfinir leur statut. Quatrième argument : L'internationalisation de la production et les circuits de capitaux n'affronte pas l'État-nation, les FMN et les États coexistent au sein de l'économie mondiale à travers des rapports vécus par les premières avec succès (coïncidence entre leur stratégie et la dynamique de l'ensemble et par les deuxièmes avec peine (tensions entre un cadre analytique dépassé et la pression du monde changeant). [...]

[...] «États-nations, firmes multinationales et capitalisme mondial», Michalet Charles-Albert, in Sociologie et Société, vol XI But : L'auteur s'interroge et propose une réflexion sur le statut de l'État- nation dans le cadre de la problématique du capitalisme mondial. Thèse : L'internationalisation de la production due aux firmes multinationales, puis la transnationalisation des circuits monétaires et financiers réalisée par les banques multinationales ont remis en cause le cadre analytique traditionnel de l'économie internationale. Le décalage prégnant entre espace politique (nation) et espace économique implique que le statut de l'État doive être totalement revisité. [...]

[...] - Filiales-relais : une filiale relais est destinée à produire à l'étranger pour approvisionner un marché local. - Filiales-ateliers : une filiale spécialisée dans un élément particulier du processus de production. - Internalisation : l'intégration dans les charges d'une entreprise, du coût d'effets externes de l'activité de celle-ci. - Banques multinationales : homologue de la firme multinationale industrielle, la banque multinationale est la banque directement présente dans plus d'un pays et y conduit une activité de banque. Véritable existence d'un système monétaire et financier privé. [...]

[...] - Capitalisme Mondial : existence d'un marché mondial et d'une division internationale du travail. - État-territoire : nouvelle nature de l'État qui succède à l'État nation ; l'État n'est plus considéré en terme de nation mais comme un simple territoire sur lequel se met aisément en valeur le capital. Critique : Je reproche à l'auteur de donner une vision un peu trop édulcorée et technique du capitalisme mondiale et de ne pas prendre en grande considération l'aspect d'aliénation qu'il a entraîné ; malgré le fait qu'un bon nombre de pays aient pu profiter de ce développement économique (notamment les PVD), une partie de la population restante a l'impression qu'elle n'est que le témoin passif de la création et la distribution de cette richesse. [...]

[...] Il y a une véritable formation d'un système monétaire et financier privé dans la perspective de l'émergence de l'économie mondiale, qui fonctionne parallèlement au système officiel et ainsi affaiblit les instruments de la politique monétaire des États. Troisième argument : Les activités des FMN et BMN remettent en cause la conception traditionnelle de l'État considéré comme un espace spécifique clos dont les facteurs de production sont immobilisés à l'intérieur des frontières. L'extension des réseaux multinationaux des firmes et des banques ont modifié le tracé des frontières économiques affaiblissant ainsi le contrôle de l'État sur certaines branches et, de façon globale, créant un sentiment de perte de pouvoir. [...]