L'étude des métropoles asiatiques a été très prolifique en recherche urbaine et parmi elles le cas de Bangkok se dégage au vu du rôle qu'a pu jouer la métropole dans le déclenchement d'une des plus importantes crises économiques du XXe siècle : la crise asiatique de 1998.
L'article que nous allons présenter souligne clairement cette dynamique. Son auteur Eric Charmes est un chercheur attaché à l'Institut français d'urbanisme dans le domaine des mutations urbaines et spécialiste entre autres de la région métropolitaine de Bangkok. La Thaïlande compte parmi les cinq « tigres asiatiques » (avec la Malaisie, l'Indonésie, les Philippines et Brunei). Durant ces vingt dernières années, ces pays se sont intégrés dans la mondialisation par l'ouverture commerciale et ont connu des taux de croissance conséquents. L'ouverture a attiré les investissements en Thaïlande, notamment du fait d'une bonne compétitivité prix et d'une certaine capacité d'absorption .
L'auteur reprend ce constat dans ses premières pages, décrivant une Thaïlande intégrée « aux circuits économiques de la mondialisation » , connaissant des taux de croissance « passant même la barre des 13% », portée par une « myriade de petites entreprises flexibles » , « la stabilité politique, la paix sociale, le coût de la main-d'œuvre et la qualité de certaines infrastructures » . Une attractivité renforcée en outre par « une réévaluation du yen imposée pour sa part en 1985 par les Etats Unis » qui a amené les Japonais à investir ainsi 15 milliards de dollars en Asie du Sud-Est entre 1985 et 1990.
[...] Cette promotion a également participé à l'accentuation des déséquilibres socio-spatiaux : un accès au logement réduit pour les classes populaires du fait de l'augmentation des prix, la construction de gated communities : «projets quasi pharaoniques de villes nouvelles entièrement privées et a accéléré l'extension urbaine : une première couronne de constructions verticales (les condominiums) derrière laquelle s'étalaient à perte de vue des lotissements Les conséquences les plus visibles de la crise restent sans doute les chantiers inachevés sources de pertes massives d'emploi[24] et donc de crise sociale dans un pays sans protection sociale. Ces abandons marquent encore le paysage urbain ponctué de gigantesques tours inachevées[25], les Pii dont la démolition serait trop onéreuse et l'achèvement impossible du fait de leur ancienneté. [...]
[...] Commentaire de l'article d'Eric Charmes : Flux internationaux de capitaux et bulles spéculatives métropolitaines, le cas de Bangkok et de la Thaïlande L'étude des métropoles asiatiques a été très prolifique en recherche urbaine et parmi elles le cas de Bangkok se dégage au vu du rôle qu'a pu jouer la métropole dans le déclenchement d'une des plus importantes crises économiques du XXe siècle : la crise asiatique de 1998. L'article que nous allons présenter souligne clairement cette dynamique. Son auteur Eric Charmes est un chercheur attaché à l'Institut français d'urbanisme dans le domaine des mutations urbaines et spécialiste entre autres de la région métropolitaine de Bangkok. [...]
[...] De ce fait, le constat d'Eric Charmes : le local n'est pas encore soumis à la dictature du global est à nuancer tant la globalisation peut influer sur le destin économique d'un pays récepteur d'investissements, voire d'une métropole comme dans le cas de la capitale thaïlandaise, avec des conséquences souvent dramatiques, car touchant des populations fragiles. En outre, quand le local reprend le pas sur le global, il faut peut- être s'en alarmer ! La surexposition d'une métropole peu résiliente est un facteur de risque majeur pour l'équilibre financier et économique global : il est plutôt inquiétant de voir dans quelle mesure une crise a priori circonscrite à une aire géographique donnée peut déboucher sur un cataclysme mondial, du fait de la concentration des investissements et de l'interdépendance des systèmes financiers mondiaux, dans ce cas de voir qu'une crise du marché immobilier de Bangkok peut s'amplifier au point de figurer pendant plusieurs mois à la une de la presse française L'enjeu ici est le choix du modèle de développement : les théories de développement par le marché ont maintes fois montré leurs limites et les villes ne sont pas uniquement des instruments à mettre au service de la croissance économique comme le voudrait la nouvelle économie géographique. [...]
[...] L'ouverture a été bénéfique pour la Thaïlande, qui a vu son niveau de vie augmenté considérablement et une classe moyenne émerger: les revenus des Bangkokiens augmentaient en termes réels de plus de par an. [ ]Devenir locataire sur le marché formel ou même propriétaire devenait une possibilité pour une fraction croissante de la population Les accédants étaient pour une large part des jeunes couples en pleine ascension sociale Les investissements financiers ne peuvent être nuisibles en eux-mêmes, au contraire ils sont a priori une source de croissance économique, tout dépend de l'usage opéré localement, notamment en fonction de la capacité d'absorption du pays. [...]
[...] Le pays semble posséder aujourd'hui une bonne capacité de résilience Bibliographie Saskia Sassen, Globalization or denationalization Review of international political economy Jacques Bertrand, "La crise asiatique et . le Titanic", Relations, septembre 1998, p. 218-221 John Evans, Les tigres découvrent le chômage de masse, Impact social de la crise asiatique, Le Monde diplomatique, mai 1998, p.3 Les fantômes de la crise de 1997 hantent toujours Bangkok, thailande.fr, 1/10/2008 http://www.mpl.ird.fr/suds-en-ligne/fr/metropol/bangkok/bangko03.htm Cette notion correspond à la faculté que possède le pays récepteur à tirer profit de l'ouverture commerciale, notamment par la qualité de ses infrastructures ou de son capital humain. [...]
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