Banque Mondiale, accords de Bretton Woods, néolibéralisme, développement économique, résilience, crise de 2008, FMI Fonds Monétaire International, libéralisation
Depuis sa création en 1944, suite aux accords de Bretton Woods de 1944, la Banque Mondiale connaît différentes évolutions que ce soit dans ses domaines d'intervention ainsi qu'en termes de paradigme de développement.
Cling, Razafindrakoto et Roubaud, trois économistes du développement, s'intéressent ainsi dans cet article aux mutations opérées par la Banque Mondiale durant les années 2000 suite à la crise de confiance qu'elle a subi à la fin de la décennie 90. Toutefois, malgré ces différentes transformations, les auteurs montrent que cette institution financière internationale reste figée dans sa conception néo-libérale du développement économique.
Dans ces conditions, ils étudient tout d'abord la place de la Banque Mondiale dans les stratégies de développement économique depuis sa création puis la crise de légitimité qu'elle subit à la fin des années 90 et enfin le virage qu'elle opère, malgré des contradictions qui l'empêchent de se réformer en profondeur.
[...] Puis, elle prône en 1997 l'intégration commerciale et sur le rôle de l'État (qui se voit ainsi réhabilité après deux décennies de rejet). Enfin en 2008, elle défend le rôle joué par l'agriculture alors qu'elle fut négligée durant plus de 20 ans. Toutefois, malgré ces évolutions dans le discours et la pensée de cette institution de Washington, le décalage perdure du point de vue de l'application pratique de ses recommandations Les années 90 marquent ainsi une crise de légitimité de la part de la Banque Mondiale. [...]
[...] Par la suite, elle développe une série d'indicateurs pour mesurer la bonne gouvernance et la qualité des institutions des États dans le monde. La prise en compte de la dimension politique et des institutions par la Banque Mondiale apparaît au grand jour en 2000 et fait suite à l'influence de son ancien économiste en chef Stiglitz. Le rôle de l'État est alors réhabilité, après deux décennies de rejet. De même, la Banque Mondiale souligne le rôle joué par la protection de la propriété, l'économie institutionnelle, le développement humain ou bien encore de la démocratie participative. [...]
[...] La crise de 2008 a certes permis à la Banque Mondiale d'accroître ses prêts ; toutefois, elle n'a pas opéré le grand changement attendu, et reste incapable à se réformer en interne. Évolution des domaines d'intervention, des politiques et des objectifs Depuis sa naissance, la Banque Mondiale a évolué en matière de domaine d'intervention. Elle était ainsi focalisée à ses débuts dans le financement des investissements des pays en développement en matière d'infrastructures (routes, barrages), laissant de côté les secteurs sociaux (éducation, santé) et de l'agriculture, dont la rentabilité et le remboursement étaient incertains. [...]
[...] La Banque mondiale, entre transformations et résilience - Jean-Pierre Cling, Mireille Razafindrakoto et François Roubaud (2011) - Analyse critique Depuis sa création en 1944, suite aux accords de Bretton Woods de 1944, la Banque Mondiale connaît différentes évolutions que ce soit dans ses domaines d'intervention ainsi qu'en termes de paradigme de développement. Cling, Razafindrakoto et Roubaud, trois économistes du développement, s'intéressent ainsi dans cet article aux mutations opérées par la Banque Mondiale durant les années 2000 suite à la crise de confiance qu'elle a subi à la fin de la décennie 90. [...]
[...] Outre ses divers domaines d'intervention, la Banque Mondiale a également évolué en matière de politiques concernant les objectifs et le contenu. En effet, durant les années 80, la Banque Mondiale élabore avec le FMI les Programmes d'Ajustement Structurel, i.e des programmes d'aides financières conditionnés à l'application dans les États aidés d'un programme libéralisation commerciale, financière de l'économie, d'une réduction du rôle de l'État et des privatisations. La Banque Mondiale se focalise notamment sur ce dernier aspect. Ces prêts conditionnés à l'application de programme économique basé sur une stratégie de développement du tout marché consacre alors la domination, de ce que Williamson nomme en 1989 le « Consensus de Washington » qui influence alors l'élaboration des politiques de développement des Pays en Voie de Développement. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture