« Nous devons nous lancer dans un vaste programme pour mettre à disposition les bénéfices de notre avance scientifique et de notre progrès industriel aux pays sous-développés afin d'améliorer et de lancer la croissance » . Cet extrait du discours de Truman le 20 janvier 1949 consacre la naissance de la discipline du développement international pour beaucoup d'observateurs. Cependant, les termes en lesquels s'exprime le président Américain à la fin de la Seconde Guerre mondiale sont révélateurs d'une contradiction que le développement international a rencontrée dès ses débuts : « avance scientifique », « progrès industriel » et « croissance » sont des données économiques, ou quantitatives, tandis que le développement international a pour but d'améliorer les conditions de vie d'une population, données alors qualitatives. Si certains critères utilisés pour évaluer les conditions d'existence se mesurent sous forme de pourcentages ou de ratios, donc quantitativement, comme le pourcentage d'alphabétisation d'une nation, l'accent doit être mis sur le qualitatif, autrement dit le vécu. Le développement endogène est l'avenir.
L'approche qualitative a prévalu pendant les trois premières décennies du développement international, mais son échec, partiel mais suffisant, a mené à une vision globale de plus en plus qualitative, vision vers laquelle la discipline doit tendre de manière quasi-asymptotique.
[...] Sen (1981) Poverty and Famines. N. Birdsall, The world is not flat : Inequality and Injustice in our Global Economy S. Lewis (2005) Contre la montre. A. Sen (1999) Development as Freedom. [...]
[...] Mais la disparité des situations des pays qui constituent ce que l'on nomme communément le Tiers monde est un fait. La vision d'un Sud est une vision purement euro centrique. D'ailleurs, le Tiers- monde est né sous la plume d'Alfred Sauvy en 1956, c'est donc un terme forgé par les pays développés, à travers sa culture. S'il est vrai que l'unité du Tiers monde a été affirmé à la conférence de Bandung en 1955, déjà à l'époque des dissensions étaient visibles, dissensions qui n'ont fait que s'exacerber depuis[5] (M. [...]
[...] Bibliographie Walter W. Rostow (1961) The Stages of Economic Growth, ch André Gunder Frank (1967) Capitalism & Underdevelopment in Latin America, development of Capitalist Underdevelopment in Chile”, pp.3-14 Albert Hirschman, Rise and Decline of Development Economics” in Hirschman (1981) Essays in Trespassing:Economics to Politics and Beyond, pp.1-24. Maggie Black (2002) The No-Nonsense Guide to International Development, Foreword, chap & 4. Gustavo Estava, “Development” in W. Sachs, ed. (1992) The development dictionnary, pp. 6-25 H. Patomaki & T. Teivanen (2004) A possible World,. [...]
[...] Plus encore, des mesures économiques n'ayant pour but que la croissance peut mener le niveau de vie de certaines personnes à régresser : la construction d'une digue dans la vallée indienne Narmada a détruit ce sur quoi reposait le niveau de vie de plusieurs centaines de personnes (Black: 9). Les données économiques ne sont donc pas un bon indicateur de développement. Ceci a été je pense, la plus grande avancée dans le champ du développement international, et tous les efforts à venir doivent se faire dans cette optique. [...]
[...] Ce phénomène est très clair lorsque l'on regarde la distribution de l'aide à l'échelle globale : les pays les moins développés ne reçoivent en moyenne que de la totalité de l'aide internationale. (Black: 42). Quel est alors le but vers lequel doit tendre la discipline du développement international, concrètement parlant ? Je ne veux pas proposer de solutions irréalistes, ou de but irréaliste et utopique au problème, la discipline du développement international doit rester sur le plan pratique, car c'est là qu'elle peut être le plus utile. Je pense que la réalisation des Objectifs du Millénaires pour le Développement restent un but raisonnable, quoique dans le contexte actuel irréalisables. [...]
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