L'agriculture est le premier secteur économique à être entré dans le processus de mondialisation. Née au Proche-Orient, elle s'est par la suite diffusée dans tout le bassin méditerranéen. Avant la Révolution Industrielle (XIXe siècle) les échanges de produit agricoles existent donc déjà : cependant, c'est l'industrialisation qui permet aux espaces agricoles de se tourner vers le marché mondial. L'industrialisation souligne la naissance de ce phénomène de mondialisation agricole, qui s'organise autour des grandes compagnies marchandes qui se développent à l'époque des temps modernes, et initient des liens d'échanges entre les pays, rendus notamment possibles par la mécanisation accrue, permettant une production intensive. On parle déjà à cette époque de firmes multinationales : on peut citer à cet effet la compagnie des Indes, outil de commerce avec l'Asie pour de nombreux pays (Hollande, France, Angleterre). La production et la consommation de produits agricoles qui s'échangent à un niveau mondial (bien qu'apparaissent dès lors des pays inégalement intégrés dans le processus) commencent alors.
[...] Selon le FMI les prix des produits alimentaires ont augmenté de 40% en 2008. Les hedge funds (fonds spéculatifs), favorisent la famine pour Jean Ziegler, rapporteur de l'ONU pour l'alimentation. Pour lui, il ne fait pas de doute que les hedge funds pèsent dans la flambée de famine qui sévit actuellement. Il dénonce notamment le rôle de la bourse des matières premières de Chicago, dont les règles spéculatives sont, selon lui, trop permissives. Jean Ziegler montre également du doigt le Fond Monétaire International qui ne soulage pas la dette des pays pauvres. [...]
[...] L'augmentation de la demande pour ces produits, a fait que leurs prix sont montés en flèche, sur les marchés mondiaux. La production et l'utilisation des biocarburants sont soutenues par des politiques gouvernementales d'un certain nombre de pays développés comme au sein de l'UE. Les pays européens pensent qu'en augmentant les importations de produits agricoles dans les pays d'Afrique subsaharienne ou d'Amérique Latine, cela permettra d'aider financière ces pays qui connaissent la pauvreté. Or, selon le FMI, la conversion de terres à des fins énergétiques explique entre 20 et 30% de la flambée des prix. [...]
[...] Ainsi, le prix pour transporter le blé entre les Etats-Unis et l'Europe est divisé par 3 entre 1870 et 1900. Cela a pour effet de permettre aux exportations de blé américaines d'être multipliées par 40 entre 1860 et 1900. Ces raisons expliquent en partie l'intérêt des puissances européennes nouvellement industrialisées à soutenir une seconde vague d'expansion coloniale vers l'Afrique, l'Asie et l'Océanie. Dans les colonies, la production agricole est systématiquement réorganisée selon les besoins des métropoles. En effet, la relation qui s'établit est unilatérale et basée sur la domination des pays colonisés par les puissances européennes. [...]
[...] Puis nous allons nous intéresser aux causes des déséquilibres qui affectent l'agriculture mondialisée, et expliquent son rôle dans les crises alimentaires. Enfin, nous allons relativiser le rôle de l'agriculture mondialisée dans les crises alimentaires, et mettre en lumière d'autres facteurs qui y contribuent. I Instabilité des prix dans un contexte global de déséquilibre des échanges 1. Des prix en hausse qui pèsent sur les importations Port- au- Prince avril 2008 : les émeutes provoquées par la flambée des prix du riz font 6 morts blessés et entraînent une instabilité politique croissante qui provoque la démission du premier ministre haïtien, Jacques-Edouard Alexis. [...]
[...] Parmi les principales causes structurelles à l'origine des crises alimentaires on peut citer : des systèmes de productions peu performants et donc une technologie rudimentaire, la forte pression démographique (plus la population augmente dans un pays pauvre et plus il est difficile de nourrir tout le monde, car la production de matière première devient insuffisante), la réduction voire même l'absence d'entraide et de solidarité des gouvernements, enfin des politiques et des stratégies alimentaires inadaptées ou insuffisantes Responsabilités des Etats En du riz consommé à Haïti était produit sur place. Si la situation s'est tant aggravée depuis, c'est en grande partie à cause de facteurs politiques. Depuis le début des années 1990, l'agriculture a été sacrifiée au profit d'une politique d'industrialisation à destination de l'exportation sensée enrichir le pays. [...]
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