"Le système financier est en proie à la spéculation et aux opérations financières risquées– à savoir les risques résultant de l'arbitrage, de la perte de confiance des investisseurs, et de l'exposition délibérée aux variations des prix des actifs" (J-C. Trichet ).
Suite à l'internationalisation du secteur financier, au développement de la mondialisation, à la dérégulation ainsi que la multiplication des techniques de gestion de risque, les marchés sont devenus très sensibles au risque financier. Une attention croissante sur les questions de stabilité financière se fait jour, préoccupation mondiale au vu de l'interconnexion entre les institutions et marchés financiers. La crise récente a focalisé le débat sur les « garde-fous financiers ». Des services dédiés à la stabilité financière ont été créés dans de nombreuses banques centrales, le Forum de stabilité financière a connu un regain d'intérêt, et les rapports se sont multipliés. Cette importance croissante s'illustre également par le renforcement du statut du Conseil de stabilité financière et son élargissement aux pays du G20.
[...] Marrakech, le 29 mai 2009. [...]
[...] Le rôle des banques centrales dans la stabilité financière n'est pas admis par tous (notamment Goodhart, 2000). Certains affirmant qu'il n'est pas compatible avec la mission principale, et partagée par toutes les banques centrales, de stabilité des prix et défendent une séparation entre politiques monétaire, et politique macro-prudentielle. Un instrument unique: le taux d'intérêt, destiné à la stabilité des prix Le seul instrument de la banque centrale est le taux d'intérêt, et il ne peut répondre qu'à un seul objectif, la stabilité des prix (principe de Tinbergen). [...]
[...] Un rôle de plus en plus prégnant menant à une convergence entre les objectifs des banques centrales Les banques centrales ont plusieurs possibilités pour stabiliser le secteur financier: Le taux d'intérêt Les banques centrales pourraient intégrer l'évolution des prix d'actifs pour déterminer leur taux directeur. En effet, ces derniers comportent des informations sur les anticipations des agents économiques, et donc sur la conjoncture future. Cette argumentation s'appuie sur l'hypothèse d'une forte corrélation entre l'évolution des prix d'actifs et du crédit. [...]
[...] Pour l'immense majorité des banques centrales, la stabilité des prix est l'objectif prioritaire, avec le taux d'intérêt comme instrument presque unique de la politique monétaire, les autres objectifs pouvant être poursuivis si la stabilité des prix est assurée. Il s'agit donc d'un mandat hiérarchique (tel que celui de la BCE ou la banque d'Angleterre). Certaines ont un mandat dual: la Fed, qui assure la stabilité des prix et la croissance. Depuis 2-3 ans, les banques centrales sont au centre de la gestion de la crise financière. Elles ont pris les actions les plus spectaculaires, des risques élevés, et leurs actions ont été largement commentées. [...]
[...] Or la banque centrale connaît le fonctionnement global des marchés monétaires, de taux et d'actions. La stabilité systémique Il existe un lien étroit entre le contrôle prudentiel des intermédiaires et l'évaluation des risques financiers. En effet, en surveillant la stabilité systémique, les banques centrales peuvent apprécier l'incidence des chocs macroéconomique, perturbations du secteur financier ou des groupes d'intermédiaires. Castel et Plihon ont ainsi démontré en 2009 l'intérêt des banques centrales pour surveiller, outre l'inflation, le prix des actifs financiers, afin d'exercer une surveillance macro prudentielle des marchés, et repérer d'éventuelles phases d'euphorie. [...]
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