Au début des années 1960, les pays d'Asie du Sud-Est disposaient tous de conditions initiales comparables et similaires. Certains pays ont réussi à activer les leviers de développement discutés plus haut, et se sont hissés à des niveaux de richesse égaux ou similaires à ceux observés dans les pays de l'OCDE. Certains, comme la Corée du Sud, en font même partie. D'autres pays en revanche, n'ont pas réussi leur processus de rattrapage des pays riches. L'objet de ce mémoire est de vérifier si ces mêmes leviers peuvent être activés pour réussir leur propre processus de convergence, et rejoindre leurs voisins leurs plus avancés.
[...] Le fait que les résultats obtenus soient statistiquement robustes n'occulte pas l'existence d'hétérogénéités propres entre pays de la région. – La pertinence à utiliser le groupe OCDE comme référence : le groupe OCDE a été remanié en excluant les pays de l'Asie du Sud-Est. Il comporte des pays qui n'ont pas forcément exhibé de convergence propre, et son hétérogénéité intrinsèque peut remettre en cause la validité des résultats précédents. Si l'argument est valable et peut s'appliquer à tous les groupes, le fait que les estimateurs présentés soient tous statistiquement robustes suggère que cette hétérogénéité reste anecdotique, et que les résultats obtenus peuvent offrir une interprétation pertinente des différences de profil de croissance et de convergence avec les pays développés. [...]
[...] Cette croissance équilibrée permet ainsi une amélioration durable du niveau de vie de l'ensemble des ménages, contrairement aux autres économies de l'Asie du Sud- Est. L'aspect distributif des gains de richesse est important, car dans l'absence d'une distribution initiale de revenus inégalitaires, la pauvreté se perpétue dans un contexte dit de 'trappe à pauvreté', et la première peut être exacerbée par des politiques redistributives peu efficaces. Si l'accumulation du capital humain et la distribution des revenus constituent des leviers de croissance et de développement, le cadre institutionnel est également important et s'insère avec les deux premières composantes. [...]
[...] Au lieu de se concentrer sur l'impact du capital humain, Borensztein & al. (1997) considèrent plutôt l'effet dit spill-over des investissements étrangers, qui apportent une technologie avancée (penser par exemple à l'installation d'ordinateurs industriels dans les unités de production d'un pays où les processus sont encore manuels) et rehaussent la croissance à long terme de l'économie émergente bénéficiaire. Le capital humain n'est pas négligé malgré tout, puisque leurs tests montrent que cet effet positif est conditionné par l'existence d'un niveau minimal d'éducation (en reprenant l'exemple de l'ordinateur industriel, ce dernier nécessite une connaissance technique pré-requise pour le manipuler) Ces flux de capitaux des pays développés vers les pays émergents trouvent leur justification théorique dans la littérature néo-classique de croissance et développement. [...]
[...] Les autres pays à revenus plus faibles se distinguent également par leurs profils de développement, et surtout les activités tirant leur croissance économique. Le Vietnam[24] par exemple s'est positionné comme une nouvelle destination de produits manufacturés, notamment en offrant des coûts de productions inférieurs à ceux pratiqués en Chine. Le tableau ci-dessous offre une comparaison pour la production de produits textiles en 2011 : Source: Light manufacturing in Vietnam : creating jobs and prosperity in a middle-income economy Le Vietnam profite ainsi du ralentissement de la croissance en Chine, ainsi que la convergence de ses coûts de production avec la moyenne mondiale, et l'émergence d'une classe moyenne qui souhaite améliorer son niveau de vie. [...]
[...] Le contexte et le choix d'instruments de politique de développement est en effet dépendant du temps, une variable qui ne peut être répliquée. Sur la base de ces observations, on se propose dans cette section de mener une analyse comparative de différentiel de taux de croissance et de convergence entre pays avancés et moins avancés dans la seule région d'Asie du Sud-Est. L'argument se présente comme suit : les pays-miracles ont réussi leur convergence et ont rattrapé en cinquante ans les États-Unis. [...]
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