Essai sur la sociologie du genre notamment dans les transports en commun.
On s'intéresse notamment aux études menées sur l'étiquette des passagers dans les transports communs dans la ville de New York (NYC), aux Etats-Unis. Ces résultats peuvent raisonnablement être étendus à d'autres métropoles partout dans le monde.
[...] Ces résultats sont en contradiction avec l'analyse présentée par Yakas[3] (2016). Ce dernier déconstruit l'argument selon lequel le manspreading est dû à la différence de physionomie entre les genres. Les données qui donnent raison à cette justification doivent cependant être interprétée dans le cadre des relations qu'entretiennent les individus avec les autres : le manspreading peut ainsi être interprété comme une manifestation du privilège masculin, qui consiste à occuper la surface la plus large possible en utilisant son propre corps. [...]
[...] Pour comprendre le contexte de cette différence genrée à l'utilisation des transports communs, il s'agit de replacer la problématique du transport dans le cadre plus général du wagon de métro – ou de train- comme un lien public commun où les comportements égoïstes ont des répercussions négatives sur la qualité du service public, des répercussions qui sont disproportionnées pour les hommes et les femmes. Pour ce faire, on s'intéresse notamment aux études menées sur l'étiquette des passagers dans les transports communs dans la ville de New York aux Etats-Unis. Ces résultats peuvent raisonnablement être étendus à d'autres métropoles partout dans le monde. [...]
[...] Lorsque le wagon est vide ou quasi-vide, la contrainte sociale à être courtois envers les autres passagers est moins forte. La sociologiste Raewyn Connel[4]l fait référence à un dividende patriarcal qui peut expliquer cette différence d'attitude entre hommes et femmes quant à l'utilisation des transports en commun, et le rapport avec les autres passagers. La volonté inconsciente d'imposer sa présence physique se fait certainement aux dépends des autres passagers, notamment féminin. A contrario, l'éducation inculquée aux femmes dès leur jeune âge met l'accent sur le refus de la confrontation et l'accommodation avec les autres individus[5]. [...]
[...] On retrouve également que l'accroissement du trafic des passagers empruntant le réseau de transport NYC a décliné durant les années passées, reflétant une foule de facteurs exogènes, dont le plus important est probablement la dégradation de la qualité de l'expérience du transport. L'arrivée de modes de transports comme Uber ou Lyft, pousse les utilisateurs à diversifier leurs modes de transport. Le point commun à ces différentes sources d'insatisfaction est que l'accroissement du nombre de passagers force l'intimité entre individus, qui se retrouvent à partager un espace de plus en plus étroit. Cette situation exacerbe les effets négatifs des 'petites' incivilités, mais ce faisant ne fait que les mettre en relief. [...]
[...] Ces différences genrées contribuent à la fois à l'émergence d'incivilités propres à chaque genre, mais également à expliquer des comportements à priori anodins comme des manifestations d'une relation entre hommes et femmes plus complexe qu'on le croit. Behavior of New York City Subway Riders An Observational Study (Conducted by Students at Hunter College) Peter Tuckel (lien hypertexte) Calculé comme le pourcentage de passagers masculins observés par les étudiants participants à l'étude. Ces derniers ont reçu des consignes pour évaluer d'une manière conservatrice le manspreading – ce qui introduit un biais d'observation. Manspreading Apologists Blame Body Dimensions For Subway Behavior Ben Yakas – The Gothamist Janvier 2016 (lien hypertexte) Politics of Changing Men R. W. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture