L'inflation est un phénomène économique majeur de la période ouverte par la Seconde Guerre mondiale, multiforme par l'échelle (inflation rampante, hyperinflation), la durée (inflation courte, inflation longue) ou le lieu (pays industrialisés, pays en développement) de ses manifestations, l'inflation est au carrefour des politiques gouvernementales et de la réflexion économique.
Les premières continuent généralement de voir en elle un mal redoutable, malgré l'atténuation du phénomène au cours des années 1980 dans les pays de l'OCDE, puis son abaissement dans l'échelle des préoccupations avec le rebond de la crise au début de la décennie de 1990. La seconde n'a pas dissipé toute la confusion qui entoure une notion envisagée, selon les cas, en termes de symptômes, de fonctions ou de causes.
Par la diversité même de leurs approches respectives, les trois analyses qui suivent portent sur le sujet une lumière utile. Les deux premières, écrites l'une en 1970, l'autre vers 1980, rappellent que l'inflation appartient aujourd'hui autant à l'histoire de l'analyse économique qu'à celle des dernières décennies. La troisième examine la pertinence des explications théoriques attachées au processus de l'inflation (...)
[...] Supposons qu'en France les salaires nominaux passent de 100 à 110 unités de monnaie par unité de temps, sans qu'il y ait accroissement de la productivité du travail. Si l'augmentation est générale, le coût de production des produits français augmentera dans la même proportion, ainsi que l'indice des prix déterminé à partir du panier. Ce résultat paraît d'ailleurs conforme à la théorie quantitative, à cause de la hausse des salaires, la masse monétaire s'accroît, tandis que, faute d'augmentation de la productivité, la masse des produits demeure inchangée. Mais est-il exact d'affirmer que la modification des salaires n'a aucune répercussion sur la masse des produits ? [...]
[...] Si l'on veut éviter l'inflation, il faut limiter la L'inflation 5 hausse des salaires nominaux à un rythme cohérent avec la hausse de la productivité et accepter, de manière permanente, un certain «volant de chômage». Phillips concluait que, avec une productivité en hausse de par an, le taux de chômage permanent devrait être de de la population active pour assurer la stabilité monétaire. La nouveauté, par rapport aux idées de Keynes, c'est que les salaires sont assimilés à des prix, et que le «marché du travail» devient un véritable marché. [...]
[...] La seconde n'a pas dissipé toute la confusion qui entoure une notion envisagée, selon les cas, en termes de symptômes, de fonctions ou de causes. Par la diversité même de leurs approches respectives, les trois analyses qui suivent portent sur le sujet une lumière utile. Les deux premières, écrites l'une en 1970, l'autre vers 1980, rappellent que l'inflation appartient aujourd'hui autant à l'histoire de l'analyse économique qu'à celle des dernières décennies. La troisième examine la pertinence des explications théoriques attachées au processus de l'inflation Définitions L'inflation est le plus souvent définie en fonction de ses effets sur les prix et sur le pouvoir d'achat de la monnaie, elle est ainsi couramment assimilée à l'augmentation du niveau général des prix ou à la perte de pouvoir d'achat de l'unité monétaire. [...]
[...] Si l'inflation longue est incrustée dans les économies occidentales, c'est donc tout autant, sinon plus, du fait de la disparition des phases déflationnistes de baisse du niveau général des prix que de l'existence de facteurs structurels poussant les prix à la hausse. Ce blocage à la baisse, cette irréversibilité des variations du niveau des prix interdisent dorénavant toute compensation et toute stabilité monétaire de longue période. Il y a certainement des raisons structurelles à cela, mais, avant tout, il y a un choix politique fondamental qui tolère, jusqu'à un certain taux, une inflation courte et élimine toute éventualité de déflation durable. [...]
[...] Malheureusement, ces constatations ne sont pas généralement admises, et l'inflation est présentée comme un «fléau». Pourtant, au-delà des analogies qui ne sauraient jamais prétendre fournir des démonstrations scientifiques, l'inflation reste un processus de régulation économique par la dépréciation monétaire, comme telle, elle ne relève pas du jugement de valeur et n'a donc pas à être appréciée d'un point de vue normatif Histoire Si le terme inflation vient du mot latin inflare qui signifie enfler, et se trouve chez Cicéron et Pline, c'est aux États-Unis, lors de la guerre de Sécession, qu'il fut employé pour la première fois pour désigner l'émission exagérée de dollars. [...]
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