Dossier d'économie sur les perspectives économiques découlant de l'élection de Donald Trump
[...] L'élection de Donald Trump et les perspectives économiques des Etats-Unis. L'élection-surprise de Donald Trump en Novembre 2016 introduit une grande incertitude sur une foule de domaines touchant à l'économie et aux échanges commerciaux mondiaux. En effet, la rhétorique du candidat Trump fustigeant les accords de libre-échange signés durant les deux dernières décennies, ainsi que les menaces proférées contre les entreprises américaines qui délocalisent leur production en Chine et ailleurs dans le monde, présagent d'une politique économique protectionniste et de prime abord avantageant les activités manufacturières aux dépens du secteur financier, guère populaire auprès de l'électorat américain depuis la crise financière de 2008. [...]
[...] Les déclarations du président Trump, et les premières mesures exécutives dans ce domaine suggèrent que la politique commerciale des Etats-Unis tend résolument vers le protectionnisme. On en veut pour preuve les annonces d'institution d'une taxe-frontière, qui changerait les méthodes comptables généralement utilisées pour évaluer les résultats imposables des entreprises trans-nationales. Ce genre d'instrument fiscal revient à taxer les importations, et de subventionner les exportations, corrigeant ce que la nouvelle administration américaine considère comme un avantage déloyal acquis par certains partenaires commerciaux comme la Chine. [...]
[...] Le conseiller principal de Trump sur les affaires de commerce international, l'économiste Peter Navarro[4], a établi sa réputation d'anti- libre-échange en fustigeant ce qu'il considère être des activités déloyales pratiquées par la Chine. Il cite notamment les dangers posés par les aliments et les médicaments importés de Chine, étant donné l'absence de normes environnementales et sanitaires strictes protégeant le consommateur américain comme c'est le cas pour les produits locaux. Navarro écrit également de l'interventionnisme flagrant des autorités chinoises, qui n'hésitent pas à subventionner au maximum les activités d'exportation, soit directement par des mesures de garantie d'emprunt, l'accès à de la main d'oeuvre à faible coût, ou indirectement en sous-évaluant le Yuan, en manipulant son taux de change par rapport au Dollar. [...]
[...] Le CBO précise cependant que les effets des ALES sont difficiles à estimer sur le court terme, car les perturbations générées par l'adaptation du secteur économique aux nouvelles importations peuvent neutraliser les gains de productivité attendus de l'ouverture commerciale. Ce résultat ambigu se retrouve également dans l'évolution du marché de l'emploi, car à court terme, la concurrence générée par les biens importés réduit l'emploi des secteurs les moins compétitifs. Le consensus des experts économistes est que les accords de libre-échange n'ont qu'un impact négligeable sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis. [...]
[...] Le président n'a pas encore déposé son premier budget auprès de la Chambre des Représentants, il est donc difficile de définir en termes exacts la politique fiscale qu'il souhaite mener pour punir les entreprises qui délocalisent, et récompenser celles qui rapatrient leur production. Les récentes déclarations du secrétaire d'État au Trésor, Steve Mnuchin, suggèrent que le principal objectif de la présente administration est une réforme fiscale touchant aux revenus des ménages, plutôt que de mécanismes incitatifs, y compris la fameuse taxe-frontière. La campagne électorale pour l'élection présidentielle en 2016 a été remarquablement vide de toute discussion de politique commerciale ou industrielle. [...]
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