Le taux de change nominal est le prix de la devise étrangère en termes de devise nationale, E.
Le taux de change réel est le prix des biens "étrangers" en termes de biens français. Supposons que les États-Unis produisent un seul bien, la Cadillac, et la France un seul autre bien, par exemple une Safrane. Construire le taux de change réel, le prix de cette marchandise américaine en termes de ce produit français serait très simple.
- La première étape serait de prendre le prix d'une Cadillac et de le convertir en euros. Le prix d'une Cadillac aux Etats-Unis est, disons, de 40 000 dollars. Si un dollar vaut 1,10 euro, le prix d'une Cadillac est de 44 000 euros.
- La seconde étape serait de calculer le ratio du prix d'une Cadillac en euros sur le prix d'une Safrane en euros. Le prix d'une Safrane en France est de 30 000 euros. Ainsi, le prix d'une Cadillac en termes de Safrane — c'est-à-dire le taux de change réel entre les États-Unis et la France — serait : 44 000 €/30000 €, soit 1,46712.
Mais les États-Unis et la France produisent plus d'un bien, il faut donc construire un taux de change réel qui reflète le prix relatif de tous les biens produits aux Etats-Unis par rapport à tous les biens produits en France. Plutôt que d'utiliser le prix en dollars d'une Cadillac et le prix en euros d'une Safrane, il faut se servir d'un indice des prix en dollars de tous les biens produits aux Etats-Unis et d'un indice des prix en euros de tous les biens produits en France.
[...] Ceci signifie que détenir des titres américains est plus risqué, en termes d'euros, que détenir des titres européens. Rendements anticipés de la détention de titres d'un an européens ou américains Année t Titres européens 1€ Titres américains 1€ Année t+1 t)€ (1+it*)Et+1 € relation entre le taux d'intérêt nominal intérieur, le taux d'intérêt nominal étranger et le taux de dépréciation anticipé. Comme une augmentation de E est une dépréciation, (Et+1e- Et)/Et est effectivement le taux de dépréciation anticipé (si l'on anticipe que la monnaie nationale va s'apprécier, ce terme est négatif). [...]
[...] Pour les acheter, il vous faut d'abord acheter des dollars. Soit Et le taux de change nominal entre l'euro et le dollar. Pour chaque euro, vous recevez dollars. Soit it* le taux d'intérêt nominal des titres d'un an américain. L'an prochain, vous aurez + dollars. Il faudra alors convertir ces dollars en euros. Si vous anticipez que le taux de change nominal sera (Et+1)a l'an prochain, vous pouvez anticiper d'avoir + (Et+1)a euro l'an prochain pour chaque euro ainsi placé. [...]
[...] Pour maintenir la parité, la banque centrale doit alors acheter de la monnaie nationale et vendre ses réserves de devises étrangères sur les marchés des changes. Ce faisant, elle perd souvent la plus grande partie de ses réserves. Finalement - après quelques heures ou quelques mois l'alternative pour la banque centrale devient simple : augmenter suffisamment le taux d'intérêt pour satisfaire l'équation ou bien valider les anticipations des marchés et dévaluer. Augmenter jusqu'à des niveaux prohibitifs le taux d'intérêt à court terme peut avoir des effets dévastateurs sur la demande et le produit. [...]
[...] Le prix d'une Safrane en France est de 30000 euros. Ainsi, le prix d'une Cadillac en termes de Safrane — c'est-à-dire le taux de change réel entre les États-Unis et la France — serait : 44000 €/30000 €, soit 1,46712. Mais les États-Unis et la France produisent plus d'un bien, il faut donc construire un taux de change réel qui reflète le prix relatif de tous les biens produits aux Etats-Unis par rapport à tous les biens produits en France. [...]
[...] Sinon, la seule option valable est de dévaluer. Pour résumer : les anticipations d'une dévaluation imminente peuvent déclencher une crise de change. Face à ces anticipations, le gouvernement a deux options : dévaluer ou maintenir la parité, au prix de taux d'intérêt très élevés et d'une récession probable. Cette seconde option peut ne pas avoir les résultats voulus, et les coûts de l'opération se révèlent alors complètement inutiles : la récession peut forcer le gouvernement à changer de politique, ou à démissionner. [...]
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