Le contexte de libéralisation de l'économie et de la démocratisation politique a été propice à l'émergence d'une économie de la drogue et de l'illicite dans les pays d'Afrique.
L'intensité et la forme des relations entre agents chargés de produire les lois, de les appliquer, et ceux agissant en contradiction avec ces lois, constituent les déterminants du développement d'une économie de la drogue et de l'illicite. La coopération qui peut émerger entre ces agents a servi de fondement au modèle à trois joueurs (trafiquant , politique et agent des forces de répression) pour expliquer l'émergence d'une économie de la drogue (Camara, 1999). Si ce modèle permet d'expliquer comment l'économie de l'illicite naît dans un environnement particulier, il ne peut répondre à la question de savoir « comment les acteurs de l'illégal se comportent de façon à pérenniser leurs activités pourtant prohibées ?
L'objectif de cet exposé est de montrer dans quelle mesure « l'économie des réseaux » peut constituer une nouvelle piste pour comprendre la façon dont les activités liées à la drogue peuvent se propager pour devenir une dominante du régime d'accumulation.
[...] On peut considérer que l'activité de la drogue repose sur deux types de réseau. Le premier est un réseau physique officiel ou clandestin, et le second renvoie, à l'instar des réseaux d'exploitation commerciale des compagnies aériennes, aux organisations du trafic, ou réseaux d'exploitation de l'activité. Dans les deux cas, la trifonctionnalité du réseau se décline différemment. l'infrastructure l'infostructure les services finaux 2-2-2 Une analyse du système d'exploitation du réseau de la drogue (SERD) et de ses implications théoriques Distinction de l'objectif de circulation du produit de celui du changement de statut de l'argent récolté (Salama, 1999) Distinction des réseaux à structure simple de ceux à structure complexe. [...]
[...] I-2 Jeux coopératifs entre acteurs et organisation de l'activité de la drogue Cette démarche n'est apparue que récemment (Camara Le modèle met en relation trois acteurs ( trafiquant de drogue, homme politique et agent des forces de répression). La stratégie de coopération est mise en avant comme facteur explicatif de l'émergence d'une économie de la drogue. Fondé sur l'hypothèse selon laquelle chaque acteur cherchera à nouer une relation de coopération avec l'un des deux autres en fonction de l'objectif qu'il cherchera à atteindre. [...]
[...] Partant de là, les outils de l'économie des réseaux sont mobilisés pour rendre compte de la structuration des activités liées à la drogue. Conclusion On peut alors expliquer, à travers l'étouffement du réseau social nécessaire à l'efficacité de l'activité, la criminalisation croissante des économies. Introduction Entre substitution et complémentarité des segments légal et criminels des économies en crise Le contexte de libéralisation de l'économie et de la démocratisation politique a été propice à l'émergence d'une économie de la drogue et de l'illicite dans les pays d'Afrique. [...]
[...] Autrement dit, l'identification des connexions indispensables dans chaque configuration du réseau de la drogue nous renseigne sur l'architecture de son système d'exploitation. La question soulevée est donc celle de la cohérence interne du réseau, qui repose sur une minimisation des frictions, et donc sur le rôle de la confiance par exemple, ou même de la terreur. La cohérence interne du réseau soulève la question du réseau pertinent. Dans son aspect social, la façon dont les liens sont formalisés entre membres du réseau permet de déterminer la forme de sa structure . [...]
[...] II-1 : La notion de réseau dans les analyses de la drogue. Réseau dans l'économie de la drogue = réseau social Granovetter (1994) : Le réseau de relations sociales est nécessaire à la production de la confiance, mais si les liens consistent à demander faveurs et prébendes, alors il constituera un frein à l'accumulation identifier parmi les types de réseaux sociaux ou d'acteurs sociaux, ceux qui sont nuisibles à l'accumulation des autres qui seraient source d'accumulation. Les auteurs qui font allusion à la notion du réseau comme P Williams ( 1998), P Koop ( 1992) , Schiray ( 1994) ont une conception du réseau seulement en tant que support d'intermédiation dans la circulation du produit. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture