Remontée des taux d'intérêt, Covid-19, BCE Banque Centrale Européenne, John Keynes, trappe à liquidités, monnaie, zone euro, note de synthèse, FED Federal Reserve System, Loi PACTE
Le phénomène de la remontée des taux est une éventualité qui est particulièrement redoutée de l'économie et ses agents. En effet, comme le souligne Patrick ARTUS, dirigeant économique de Natixis, "une remontée des taux pourrait provoquer une crise de grande ampleur". Ainsi, dans un contexte de sortie de la crise sanitaire mondiale de la Covid-19 qui a engendré un endettement massif des économies, il devient évident de se préoccuper des taux d'intérêt, usuellement contrôlés par les banques centrales. Les risques économiques inhérents aux taux d'intérêt sont pluriels et pourraient mettre à mal tous les mécanismes qui régissent le fonctionnement mondial, reposant sur la monnaie.
[...] La première est l'expansion budgétaire, et la seconde l'abaissement du plancher effectif des taux d'intérêt par la banque centrale. La pandémie a contribué à réduire quelque peu le risque de trappe à liquidité en déclenchant une réponse politique audacieuse, tant monétaire que budgétaire. Sans la pandémie, l'UE n'aurait probablement pas doté son Green Deal d'un financement de 750 milliards d'euros ni assoupli ses règles budgétaires, et la BCE n'aurait pas poussé les rendements à long terme plus loin en territoire négatif, ni assoupli les conditions de refinancement pour les banques. [...]
[...] Cette tendance a été plus marquée encore dans les pays durement touchés par les crises financières et économiques précédentes (Grèce, Italie, Irlande, Portugal, Espagne). Très faible rentabilité La rentabilité des établissements s'est redressée en début d'année, grâce à des réductions de coûts dans les réseaux et à la bonne tenue des marchés financiers. Mais elle reste inférieure à celle d'avant la pandémie ( en moyenne en 2019). Cela pose problème, car une faible rentabilité bride la capacité des banques à se développer. [...]
[...] La banque centrale américaine fait le pari d'un changement de paradigme. Les entreprises et les ménages investiront non parce que les frais d'emprunt vont rester faibles pendant longtemps, mais parce que les perspectives d'inflation se sont redressées. C'est une voie de sortie de l'argent magique qui mérite notre attention. Les Echos, no Idées & Débats, vendredi 6 novembre 2020, Pierre Cahuc Pourquoi le miracle de l'argent gratuit va bientôt cesser La crise sanitaire a déclenché une récession peu commune en France. [...]
[...] Mais faut-il faire payer aux déposants l'essentiel du coût de la sortie de crise ? C'est là un problème majeur dans une France où l'épargne des ménages finance de l'investissement. Seconde objection : l'inflation. A terme, ce risque est inhérent à toute politique monétaire destinée à éliminer par création de monnaie la différence entre croissance potentielle et croissance actuelle. Ce risque n'est guère considéré comme probable dans les prochaines années, étant donné l'ampleur de la crise. Et si l'inflation devait renaître, il serait toujours temps de revenir à une politique monétaire traditionnelle. [...]
[...] La meilleure réallocation des fonds dans l'économie semble être le problème de fond auquel remédier pour pallier la crainte de la remontée des taux. En effet, la Loi PACTE a mis en exergue cette nécessité, en plaçant l'épargne financière, ressource de financement pour les entreprises en besoin, notamment les TPE et PME qui emploient nos proches, au cœur des préoccupations. Il paraît aujourd'hui évident de prioriser le financement des entreprises et d'actionner le levier d'un fonctionnement optimal, répondant aux besoins de chaque agent, pour neutraliser toute crainte de hausse des taux. [...]
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