Au cours du dernier siècle, la croissance du niveau de scolarisation a été très élevée dans la plupart des pays du monde. Ainsi, en France, la durée moyenne d'études fut multipliée par deux en un siècle. Cependant, on peut avoir le sentiment que les résultats du système éducatif français sont relativement peu satisfaisants, tant en termes d'efficacité (l'orientation des élèves reste limitée) que d'équité (les inégalités à l'école persistent et même s'accroissent), et que cela constitue un frein à la croissance économique. Ce sentiment mitigé est-il légitime, et qu'en est-il des performances de l'éducation française ?
La réponse à ces questions fait appel à la notion de rendement de l'éducation.
Du point de vue de l'individu, il s'agit de déterminer si une année d'études supplémentaire est un bon choix dans le sens où il permettra à l'individu d'obtenir un gain salarial supplémentaire supérieur aux coûts liés à son éducation. On considère donc l'éducation comme un investissement qui peut être profitable à l'individu mais aussi à la société car il peut générer de la croissance et du bien-être social. L'importance de cette notion de rendement de l'éducation est dévoilée après la Seconde Guerre Mondiale grâce aux travaux de Jacob Mincer, puis la théorie sur ce sujet se développe progressivement avec Gary Becker, James Heckman, etc.
Il s'agit dans ce travail de comprendre comment évaluer les performances du système éducatif français en termes de rendement à la lumière des modèles macro-économiques et micro-économiques.
[...] Taux de rendement salariaux de l'éducation en France Source : Selz et Thélot Même si le niveau d'éducation est assez élevé en France, le taux de rendement salarial tend à la baisse du fait de la hausse du taux de chômage. Il faut faire des études de plus en plus longues pour espérer d'avoir un bon salaire au cours de la vie active. Cependant, un niveau d'éducation élevé peut ne pas être le garant d'un emploi bien rémunéré sur le marché du travail, car niveau d'éducation et niveau de productivité peuvent ne pas coïncider. [...]
[...] Les améliorations envisageables dans l'évaluation des performances du système éducatif français 25 CONCLUSION 27 BIBLIOGRAPHIE 28 Introduction Au cours du dernier siècle, la croissance du niveau de scolarisation a été très élevée dans la plupart des pays du monde. Ainsi, en France, la durée moyenne d'études fut multipliée par deux en un siècle. Cependant, on peut avoir le sentiment que les résultats du système éducatif français sont relativement peu satisfaisants, tant en termes d'efficacité (l'orientation des élèves reste limitée) que d'équité (les inégalités à l'école persistent et même s'accroissent), et que cela constitue un frein à la croissance économique. Ce sentiment mitigé est-il légitime, et qu'en est-il des performances de l'éducation française ? [...]
[...] En France, l'accès à l'université se fait seulement par l'obtention du baccalauréat, les droits d'inscription sont quasi nuls et le système de bourses peu développé. Les pays anglo-saxons qui ont un taux de rendement de l'éducation plus élevé que celui de la France ont aussi une forte sélection à l'entrée à l'université, des droits d'inscription importants et un système de Bourses développé. On remarque donc que de nombreux facteurs influencent le taux de rendement de l'éducation, positivement ou négativement. La comparaison des rendements au niveau international n'est donc pas très pertinente, car les pays n'ont pas la même organisation du système éducatif. [...]
[...] En suivant la démarche de Heckman, les travaux récents sur l'évolution du taux de rendement de l'éducation en France donnent des résultats intéressants, notamment sur les effets de la massification de l'éducation au début des années 1980. - Heckman parle d'abord du biais d'endogénéité de l'éducation. Des travaux ont montré que le taux de rendement de l'éducation sera surestimé dans la mesure où les individus qui disposent davantage de facilités innées, internes, ou de plus grandes capacités intellectuelles, sont prédisposés à suivre de plus longues études, et sont aussi prédisposés à recevoir de plus hauts revenus. Le supplément de revenu serait alors attribué à tort à leur supplément d'éducation. [...]
[...] Dans ce cas, le diplôme sera effectivement valorisant et constituera un bon signal pour le marché du travail. Les entreprises considéreront que ceux qui sortent le plus vite du système éducatif avec un bon diplôme sont aussi les plus productifs, et seront prêtes à proposer une rémunération en conséquence. Il faut tout de même remarquer que dans cette théorie c'est la seule valeur productive des travailleurs qui fait que les salaires soient plus élevés. L'éducation ne joue qu'un rôle de filtre, car elle permet aux travailleurs d'acquérir des emplois en fonction de leurs compétences et parce que les capacités productives préexistent à l'éducation. [...]
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