Pour l'économiste, les politiques économiques à mener sont plurielles, de nombreux espaces de libertés existent malgré l'Europe et la mondialisation. Le souci vient du fait que la classe politique n'est pas prête à appliquer ces nécessaires politiques économiques car elles demandent un certain courage politique. La politique s'est recentrée sur des objectifs de court terme. Elle accompagne en ce sens le marché qui a de plus en plus une vision court-termiste.
Nos chemins de liberté se seraient-ils perdus dans les méandres d'une économie libérale mondiale, incontournable et implacable qui imposerait sa loi économique et les politiques qui lui sont attachées ? Heureusement non ! Pourtant, le sentiment de perdre prise sur une réalité économique complexe qui nous dépasse, n'a jamais été aussi présent dans l'esprit des populations. Oui, mais à y regarder de près, pas grand chose ne le justifie vraiment. Tel est un des coins du voile que notre article souhaite lever.
On le sait, notre société est toute entière vouée à la consommation. Une impressionnante diversité de produits, du plus futile au plus utile, déborde des étalages, appâtant l'œil du consommateur et malmenant souvent la raison du porte-monnaie. Une diversité qui d'ailleurs relève souvent de l'apparence, tant l'originalité semble être absente de bien des rayons (1). Néanmoins, le sentiment de diversité prédomine, et il contribue à faire monter d'un cran le degré de la « fièvre acheteuse », moteur de notre croissance nous explique-t-on, entre deux pubs à la grand messe du journal télévisé de 20 heures.
[...] Quelques pistes classiques pour réduire le chômage selon le rapport Camdessus Si la France affichait les mêmes taux d'emploi dans les secteurs de l'hôtellerie restauration et du commerce que les Etats-Unis, nous aurions 3,2 millions d'emplois supplémentaires. Cela nécessite une évolution culturelle tant ces emplois dans les services sont considérés comme peu désirables et peu valorisants. L'école et l'université ne remplissent plus correctement leur mission. Or la connaissance et la formation sont au cœur de la croissance. L'apprentissage et la formation continue doivent être développés. Une revalorisation du travail manuel est à entreprendre. [...]
[...] Le débat reste ouvert. Une chose est à peu près sûre, l'inflation est une vaste machine à redistribuer les richesses et la lutte contre l'inflation relève avant tout d'un choix de redistribution au profit des épargnants. En effet, les gagnants de la faible inflation se trouvent du côté des prêteurs et les perdants du côté des personnes endettées. Aujourd'hui, à l'échelle de la nation notre pays épargne, l'intérêt bien compris par le pouvoir politique est donc de se donner les moyens de lutter contre l'inflation. [...]
[...] La crédibilité est aujourd'hui le Saint-Graal recherché par toutes les Banques Centrales de la planète. Pourrait-on accorder une réelle crédibilité à une autorité monétaire qui serait dirigée par un pouvoir politique ? Napoléon Bonaparte l'avait bien compris lorsqu'il exprimait le fait que la Banque de France devait être entre ses mains, mais pas trop ! Effectivement, le nouveau contexte européen que nous nous sommes choisis interdit tout recours massif à l'inflation. Nous avons perdu cette possibilité. Est-ce un mal, est-ce un bien ? [...]
[...] La justification doit impérativement précéder la décision. Or, la justification n'est pas toujours simple à expliquer, notre environnement économique est souvent subtil et complexe. Là aussi, la relation au temps interfère ; nous n'avons plus le temps de tendre l'oreille pour assimiler la complexité, noyés que nous sommes dans le flot chronique de la surinformation futile. Notre société est en désamour avec la subtilité. La nuance ne fait plus recette, or elle est indispensable à la bonne compréhension d'un intérêt général qui porte au- delà du lendemain. [...]
[...] Le recul du temps, nécessaire pour appréhender la réalité et nourrir la réflexion fait défaut. L'essentiel est bien souvent noyé dans l'inutile, le fondamental peine à surnager au milieu du dérisoire. Le temps de la réflexion est beaucoup trop long pour ce média qui ne craint rien tant que le zapping du téléspectateur. Les questions de société qui amènent contradiction et raisonnements nuancés ne font plus recettes ; le temps d'antenne coûte cher, aussi le discours manichéen qui occupe un temps restreint, est-il privilégié à un dialogue maniant la subtilité et recourant davantage à un temps de maturation. [...]
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