Mais dès lors, il faut comprendre ce que veut dire cette question, on peut la comprendre de différentes manières :
Se demander si la société c'est l'humanité, c'est se demander si l'existence de société est constituante de l'humanité et c'est donc se demander si le fait pour l'homme d'être un animal social est une condition nécessaire et suffisante de son humanité. Condition nécessaire, cela voudrait dire qu'il ne peut pas réellement y avoir d'humanité s'il n'y a pas de sociétés, et également qu'un homme ne peut pas se situer hors d'une société, ou encore ne peut pas renoncer à toute appartenance sociale. Cela semble à priori juste, car nous appartenons tous à une société ou à plusieurs sociétés puisque cela dépend des limites que l'on impose aux sociétés, par exemple est-ce qu'aujourd'hui nous faisons plus partie de la société française, parisienne, universitaire, ou de la « petite société », voire notre famille elle-même, ou la société mondiale, bref est-ce qu'il n'y a pas différents degrés de société, et sont ils compatibles entre eux ? Toutes ces questions pourront être éclaircies à l'aide d'une étude plus précise de la société, mais pour le moment, une autre question, est-il envisageable qu'un être humain ne fasse partie d'aucune société ? Un être peut être rejeté par sa société d'origine, sa famille, sa patrie (Œdipe), être apatride, mais peut-il être sans société ? On a envie de dire que non, même Robinson Crusoé, isolé sur son ile maintient le souvenir de sa propre société qui lui sert de repère.
[...] Autrement dit les actions des individus ne sont pas à chaque fois des création ex-nihilo. Mais elles sont orientées dans la mesure où les individus cherchent à s'orienter les uns les autres. C'est ce que constate Marcel Mause. Pour Durkheim, la société vient convaincre les individus à agir de telle ou telle manière depuis l'extérieur, chez Tarde, le rôle est bien différent puisque la société se constitue réellement à partir du point de vue des individus, en cédant à la mode, respectant la coutume, en imitant mon voisin je donne corps à des habitudes sociales, j'agit en société, je donne réalité à la société. [...]
[...] C'est un événement physiologique, apparition d'une glande, qui justifie que l'abeille devienne nourrisseuse. Et plus largement la répartition des tâches chez les hyménoptères dépend de conditions physiques. ( Et ainsi la plupart des espèces sont eusocial, c'est à dire que la morphologie des individus varie selon la caste à laquelle ils appartiennent et une des castes est spécialisé dans la reproduction, par exemple chez les fourmis la reine et les mâles ailés. Comment ces traits qui sont propres aux société instinctives, peuvent-ils se traduisent dans les sociétés humaines la où il n'y a justement pas de spécialisation physiologique ? [...]
[...] Mais alors qui sont ces individus ? Si on adopte une telle définition, on doit considérer que toute organisation biologique est une société, ainsi un corps vivant devient une société donc les individus sont les cellules, et ainsi de suite. Tite-live : Fable de l'estomac, comparaison entre la cité et l'organisme. Est-ce qu'il ne faut pas accepter dès lors la vision anthropologique du terme société par rapport à son acception biologique, et dire d'abord que la société c'est avant tout la société humaine. [...]
[...] École dissidente de Durkheim. Partager une même foi ou bien collaborer à un même dessein patriotique, commun à tous les associés, et profondément distinct de leurs besoins particuliers et divers, pour la satisfaction desquels ils s'entraident ou non, peu importe : ce serait là le vrai rapport de société. Or il est certain que ces unanimités de cœur et d'esprits sont bien le caractère des sociétés achevées ; mais il est certain aussi qu'un commencement de lien social existe sans elle, par exemple entre européens de diverses nationalités. [...]
[...] Comment l'action individuelle qui relève de la représentation individuelle, peut-elle s'intégrée dans l'action collective ? La réponse est dans le texte : l'obligation, l'instinct virtuel. Ex : le champs de bataille, chaque individu doit mouvoir son corps, dégainer son arme, qui a peur, mais ce qui importe c'est que l'armée (l'ensemble des individus) soit triomphante dans la bataille, le résultat est collectif. ( Ce résultat collectif ne peut exister que parce que les actions individuelles ne sont pas autonomes les unes des autres, au contraire il faut dire qu'elles sont mises en corrélation, et cette corrélation est permise par les règles collectives d'action, c'est à dire l'obligation qui pèse sur chaque action. [...]
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