Le 29 mai 2006 marquait le premier anniversaire du référendum ayant appelé les Français à se prononcer sur la Constitution Européenne. Le refus franc de ce traité avait mis une partie de l'Europe en émoi et était même parfois passé pour de l'égoïsme petit-bourgeois. Toujours le 29 mai 2006, Monsieur Valéry Giscard d'Estaing, ancien Président de la République et tête du groupe de travail ayant rédigé ce même traité établissant une constitution pour l'Europe, se rendait à Budapest pour célébrer le 120e anniversaire de la naissance de Robert Schuman. Celui qui reste l'un des pères fondateurs de l'Europe avait en effet au sortir de la Seconde Guerre Mondiale et au moment de l'instauration du rideau de fer manifesté pour la Hongrie un intérêt particulier sur lequel nous reviendrons.
Ce hasard du calendrier dévoile une partie des relations complexes tissées entre la France et certains PECO (Pays d'Europe Centrale et Orientale), et dans ce cas précis la Hongrie. Qu'entendre par PECO ?
Les PECO sont une notion qui regroupe depuis les années 1980 les anciens pays communistes du centre et de l'est de l'Europe. Pour se faire une idée plus précise, il est possible d'utiliser la proposition de classification établie par l'encyclopédie libre en ligne Wikipédia.org qui donne six grandes catégories : les Quatre de Visegràd (Pologne, République tchèque, Slovaquie et Hongrie), les anciennes républiques yougoslaves du nord (Slovénie, Croatie), les anciennes républiques yougoslaves balkaniques (Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Macédoine), les autres pays balkaniques ( Roumanie, Bulgarie et Albanie), les républiques baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et enfin les républiques post-soviétiques occidentales (Biélorussie, Ukraine et Moldavie).
Cette notion est à distinguer de l'Europe centrale (c'est à dire un centre historique de l'Europe, puisque le centre géographique de l'Europe (de l'Atlantique à l'Oural) se trouve quelque part en Ukraine ou en Biélorussie), et de l'Europe médiane (Mitteleuropa, mais ce terme est mal vu de par son association à un colonialisme allemand). Contrairement à ce que certains pensent, PECO ne signifie pas Pays Ex-COmmunistes, même si tous les PECO étaient bien communistes (mais le contraire n'est pas vrai : les républiques anciennement communistes d'Asie centrale ne sont pas des PECO).
Mon stage ayant été effectué en Hongrie, c'est naturellement que je prendrai l'exemple de ce pays lorsque cela sera possible. Toutefois pour nombre de thématiques, les notions de PECO ou de nouveaux entrants dans l'UE (termes évidemment non synonymes comme l'a prouvé l'énumération précédente), seront indispensables ; la Hongrie faisant partie de l'un et l'autre de ces ensembles. Il est important toutefois de préciser que la notion de PECO est au final assez floue, recouvre des réalités très diverses et peut selon les locuteurs désigner des entités différentes.
Ce mémoire sera l'occasion de se pencher sur les questions suivantes : Quelles relations entretient la France avec les PECO, et notamment la Hongrie ? Quels intérêts a la France à développer ses relations avec ces mêmes pays ? Quelles sont les limites éventuelles d'un tel rapprochement ?
[...] Les régions de l'ouest du pays connaissent une dynamique de développement plus rapide que celles de l'est, plus atones. Les administrations locales ne sont pas épargnées par la politique de rigueur budgétaire du pays. Comme les administrations centrales, elles sont incitées à réduire leurs effectifs de fonctionnaires et à procéder aux réformes nécessaires pour rationaliser l'offre, le financement et la planification des services publics. La mise en commun des ressources est encouragée. Là encore, la France peut beaucoup apporter à la Hongrie, du fait de son expérience des divers modes de coopération décentralisée. [...]
[...] Ils concentrent des investissements directs étrangers, qui y trouvent également une main- d'œuvre qualifiée. Budapest représente de la population du pays. Les campagnes à l'est de la Hongrie connaissent une crise profonde et sont entrées dans un processus de paupérisation avec la privatisation des exploitations agricoles et la disparition de certaines activités industrielles qui avaient été implantées en milieu rural. L'indice des salaires sur une base moyenne nationale de 100 était de 127 à Budapest et de 83 dans la Grande Plaine L'objectif du passage à l'euro : 2010 La Hongrie certes, réussi à réduire considérablement son déficit budgétaire, qui est tombé de du PIB en 2002, à en 2003 et à en 2004. [...]
[...] Pour se démarquer des autres pays politiquement et économiquement concurrents comme l'Allemagne, la France peut elle compter, dans les PECO sur son poids culturel ? L'image de la France dans les PECO n'est pas excellente ( on lui reproche un décalage entre ses actes et ses paroles), mais elle peut toutefois compter sur son rôle de contrepoids nécessaire face à l'influence anglo-saxonne. La francophonie est également un atout même si l'enseignement du français dans les écoles est en baisse. La coopération culturelle a des difficultés à prendre pied, et d'une manière générale les produits culturels en ont à se vendre L'avenir semble en fait reposer sur des coopérations décentralisées de ville à ville, qui au départ, touchaient des sujets techniques avant de s'élargir progressivement sur des sujets culturels ou éducatifs. [...]
[...] Pour les autres PECO, la conférence de Munich en 1938, laisse naturellement aux Tchèques le souvenir de Français peu pressés de tenir leurs engagements. On retrouve le même son de cloche chez les Polonais, qui ont vu la France, pays allié, n'envoyer aucun corps expéditionnaire contre l'Allemagne nazie qui les a attaqués le 1er septembre 1939. Pendant la guerre froide, la réputation de la France a souffert et souffre encore de son aveuglement, voire de sa faiblesse, quant au système communiste. [...]
[...] Des interviews de personnalités hongroises vivant en France, ou bien encore Juliette Binoche présentant Le hussard sur le toit de Rappeneau ont également été enregistrés spécialement pour ce week-end. Même si Magda Szabó trouve que depuis une quinzaine d'années les relations franco-hongroises se sont sensiblement développées, des telles journées servent aussi à désamorcer d'éventuels préjugés, et à renforcer encore cette diplomatie populaire qui lui est chère. Une fois n'est pas coutume, souhaitons donc qu'il pleuve le week end prochain pour éviter d'avoir à choisir ! [...]
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