La multibancarité, phénomène apparu dans le milieu des années quatre- vingt dans un contexte de déréglementation du système bancaire, pourrait constituer un moyen pour les entreprises de limiter le rationnement du crédit qu'elles subissent en raison des asymétries d'information qui caractérisent le marché du crédit.
Un agent économique est dit rationné lorsqu'il n'obtient pas le prêt désiré en dépit de sa disposition à payer un taux d'intérêt plus élevé. Ce rationnement constitue bien souvent une situation d'équilibre sur le marché du crédit, marché sur lequel l'information est asymétrique. Les banques rationnent en raison de leur manque d'information sur le degré de risque des entreprises. Elles n'augmentent pas le taux d'intérêt de peur de ne voir se présenter que des emprunteurs risqués. Par conséquent, elles fixeront un taux inférieur à celui qui égaliserait offre et demande de crédit et les entreprises seront rationnées...
[...] Les banques de rang deux ne recueillent ainsi, en moyenne, que du total des engagements tandis que les banques de rang trois assurent, en moyenne des engagements totaux. Si l'on observe la valeur maximale, on peut voir que celle-ci passe de pour les banques de rang un, à pour les banques de rang deux. Ceci traduit donc une répartition à parts égales des concours entre les deux premières banques. La valeur maximale vaut pour les banques de rang trois, qui recueillent donc environ un tiers du total des engagements. [...]
[...] Foglia, P.M Reedtz [1999]. Bank Interest Rates and Credit Relationships in Italy. Journal of Banking and Finance, vol 23, pp 1067- 1093. De Bodt E., F. Lobez, JC. Statnik [2002]. Credit Rationing, Customer Relationship and the Number of Banks. An Empirical Analysis. Communication aux Journées Internationales de finance de l'AFFI, Strasbourg, juin. Detragiache E., Garella P., L. [...]
[...] Par conséquent, la multibancarité des entreprises conduira à une diminution de la disponibilité du crédit. D'autres économistes ont, quant à eux, étudié l'influence de la relation banque- entreprise sur la disponibilité du crédit. Ainsi, Cole (1998) étudie l'impact de la préexistence d'une relation entre la banque et l'entreprise sur la décision du prêteur d'accorder ou non un crédit à l'entreprise désireuse d'emprunter. Pour cela, il part de l'analyse de données émanant du National Survey of Small Business Finance (NSSBF) de 1993 relatives à un échantillon de 5356 PME américaines exerçant une activité à fin 1992 et définit quatre variables susceptibles de mesurer l'impact de la relation banque- entreprise sur l'octroi de crédits. [...]
[...] En revanche, une entreprise de grande taille pourra peser dans les négociations et profiter de conditions favorables. Il est donc nécessaire de tenir compte du rapport de force entre l'entreprise et la banque dans la définition du nombre optimal de sources de financement Conclusion Nous voyons donc qu'il n'est pas simple de définir la stratégie optimale que doivent adopter les entreprises quant au nombre de banques auprès desquelles elles vont solliciter un prêt. En effet, cette stratégie dépend d'un certain nombre de paramètres qui sont, d'une part, liés aux caractéristiques intrinsèques des entreprises et, d'autre part, liés aux caractéristiques de la banque puisque celle-ci a été amenée à évoluer sous la pression grandissante de la concurrence consécutive au mouvement de déréglementation du secteur bancaire. [...]
[...] Il semble donc que la meilleure stratégie à adopter pour les entreprises afin d'obtenir des financements doive prendre en considération différents paramètres qui sont, d'une part, le comportement des banques en situation d'asymétrie d'information et, d'autre part, leurs propres caractéristiques et celles des banques qui ont été amenées à évoluer dans un contexte de déréglementation du secteur bancaire. Références bibliographiques Banque de France. Le financement des entreprises en Europe de 1986 à Bulletin janvier 2001. Banque de France. La Multibancarité. Etudes et Recherches de l'Observatoire des Entreprises, janvier 2003. Berger A.N et G.F Udell [1998]. [...]
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