On ne compte plus les reportages, les premières de couverture et les chroniques dédiés à la Russie. « Les frasques des oligarques », « le scandale Ioukos », « Gazprom l'arme énergétique du kremlin », « Anna Politovskaïa : le prix de la liberté » sont autant d'exemples des grands titres dont nos médias nous abreuvent, façonnant nos fantasmes sur l'ancien empire soviétique. Processus d'intégration à l'OMC, création d'un pipeline en mer baltique, conflit gazier avec l'Ukraine, guerre civile en Tchétchénie, le Russie fait immanquablement parler d'elle. Comme en témoigne les rencontres croissantes jalonnant nos relations diplomatiques ou la création de la future chancellerie française a Ekaterinbourg, nos dirigeants politiques, conscients des enjeux en présence, prennent le relais de nos médias et ont à cœur de se faire les ambassadeurs de la France, tant dans l'exportation de nos valeurs, de nos hommes que de nos biens et services.
Bien que certaines de nos entreprises françaises aient déjà saisi certaines opportunités dans ce pays, l'engouement pour cette région du globe reste marginal. Mafia, législation bafouée et corruption sont souvent invoquées pour justifier la fébrilité de notre présence. Mais que cache t'il donc réellement derrière ses préjugés? Comment et pourquoi les entreprises françaises doivent-elles s'y implanter? Quels sont nos moyens d'action pour faire de la Russie un hôte efficace de nos entreprises ? Ce mémoire a pour vocation de lever le voile sur les idées reçues en en présentant les composantes tant sociales et culturelles, qu'économiques et politiques.
[...] Enfin, mes derniers remerciements iront à Madame Leguirriec-Milner qui a su me guider dans mon apprentissage et m'éclairer dans ce mémoire. [...]
[...] Il existe 12 villes avec plus d'un million d'habitants en Russie : les cinq précédentes et Rostov-sur-le-Don, Volgograd, Samara, Oufa, Kazan, Perm et Tcheliabinsk. La présence française se limite aux deux grandes villes fédérales que sont Moscou et Saint-Pétersbourg alors que d'autres mégalopoles possèdent les atouts pour d'héberger nos implantations. Le manque d'information et de structure sur place est probablement responsable de ce phénomène. Les institutions tant françaises que russes devraient donc mettre en place des campagnes de sensibilisation auprès de nos sociétés pour endiguer cette faiblesse. [...]
[...] L'origine du système bancaire russe actuel remonte à 1988 avec la création des premières banques commerciales. Puis au début des années 1990 on voit l'apparition des banques privées qui se sont développées très rapidement. La crise de liquidité d'août 1995 a mis fin à cette période de développement anarchique et plus de 1000 banques, sur les 2066 de l'époque, ont alors cessé leurs activités. En 1998 les banques fortement exposées au risque de change ont subi de plein fouet la dévaluation du rouble. [...]
[...] Il est donc inutile de se confondre en excuses ou de s'offenser d'un manque de forme lors des conversations. De façon plus générale, il est préférable d'éviter tous les à priori sur les mœurs russes. Pour terminer, afin de vous attirer les faveurs de vos contacts, il est très apprécié d'apprendre au moins les expressions en russe de la vie courante, cela fera toujours plaisir ou de rapporter du chocolat français ou même des spécialités culinaires. Eviter les pièges La mafia Souvent réputée d'être intégralement gangrenée par la mafia, la Russie effraie les investisseurs de tout pays frileux à l'idée de se battre contre un ennemi omniprésent et sans visage. [...]
[...] Renault a choisi une stratégie prudente en s'associant avec la mairie de Moscou pour la création de sa filiale Avtoframos et ne produit que le modèle Logan. Les autres modèles sont commercialisés par un réseau d'importation. PSA n'est présent que via une filiale de distribution mais des rumeurs circulent sur l'éventuelle ouverture d'une usine de production dans les 5 ans à venir. La réussite française peut compter sur le fait que sur un plan marketing, les modèles russes sont souvent perçus comme synonymes de mauvaise qualité et les consommateurs ont envie de changement. [...]
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