Dans quelles mesures les enjeux environnementaux et sociaux liés au développement durable sont pris en compte dans l'économie? - publié le 06/11/2014

Thèmes abordés

Enjeux environnementaux et sociaux, économie du développement durable, rapport Meadows, croissance démographique, croissance du capital, croissance zéro, développement durable

Résumé du document

Selon Daly et Townsend : « Dans sa dimension physique, l'économie est un sous-système ouvert de l'écosystème terrestre qui est fini, non croissant et matériellement fermé.
En croissant, le sous-système économique incorpore une proportion de plus en plus grande de l'écosystème total et atteindra la limite à 100% voire plus tôt. En conséquence, sa croissance n'est pas durable. » Un point de vue similaire a été développé dans le rapport Meadows.
Publié en 1972 et traduit en français sous le titre alarmiste « Halte à la croissance ? », ce rapport a été à l'origine d'une prise de conscience internationale des problèmes environnementaux soulevés par la poursuite et la généralisation de notre modèle de croissance. Si l'intégralité des pays du globe venaient à adopter un néolibéralisme à l'américaine, l'humanité aurait besoin de cinq à six planètes pour continuer de subvenir à ses besoins.

Extraits

[...] Il s'agira d'abord d'expliciter les principaux courants théoriques de l'économie du développement durable et leurs différentes manières de prendre en compte la question des ressources naturelles. On pourra ensuite faire état des politiques économiques de l'environnement existantes et des moyens de lutte contre la pollution. Dans un dernier temps, on s'interrogera sur ce qu'impliquerait une généralisation à l'échelle internationale de l'adoption de modèles économiques plus respectueux de l'environnement. L'apparition sur la scène publique du terme de développement durable a suscité de nombreux débats. Ceux-ci ont notamment porté sur les différentes interprétations qui ont été données à la définition du développement durable présentée ci-dessus. [...]

[...] Ayant explicité les différentes lignes de choc qui structurent le débat économique, il s'agit maintenant de s'interroger sur les capacités de la science économique à palier aux insuffisances du marché en matière de respect de l'environnement. L'analyse économique de la pollution part du constat selon lequel le marché est défaillant. La pollution est considérée comme une externalité négative liée à l'utilisation gratuite d'un bien d'environnement, comme l'eau ou l'air, qui fournit aux agents économiques un service d'évacuation des résidus. Le remède consisterait ici à mettre le marché au service de l'environnement par le biais du signal prix. [...]

[...] Se pose maintenant la question de savoir si la prise en compte des problèmes environnementaux est possible à l'échelle internationale. On sait en effet pertinemment que la propension à polluer de chaque Etat dépend de son niveau d'avancement économique : comme le montre le document annexe, plus le PIB par tête augmente, plus la propension à polluer est forte. Dès lors, le droit légitime au développement des pays les plus démunis, s'il est pris en compte et mené à bien, impliquera de fait une hausse globale du niveau de pollution. [...]

[...] Néanmoins on indiquera que cette approche libérale ne semble pas exempte de contradictions. Le succès des négociations dépend du rapport de force entre les parties, rapport souvent défavorable aux particuliers. De plus, on notera qu'un ajustement par les prix implique nécessairement de pouvoir fixer un prix sur les biens et dommages environnementaux, ce qui ne va pas sans poser des problèmes pratiques et éthiques, même si une monétarisation desdits biens comporte l'avantage pratique d'objectiver certaines réalités et donc de permettre d'agir. [...]

[...] Ce type d'approche est défendu par exemple par Ronald H. Coase. Son approche part d'une critique de la taxe pigouvienne considérant que les notions de victimes et de bénéficiaires sont trop imprécises. En effet, il existe un lien d'interdépendance entre les parties lésées. En prenant l'exemple d'un médecin gêné dans son travail par le bruit d'une usine, il montre que le fait d'empêcher l'usine de faire du bruit lui cause un préjudice, tout comme le bruit de l'usine cause un préjudice au médecin. [...]