enjeux, environnementaux, sociaux, développement durable, économie
Selon Daly et Townsend : « Dans sa dimension physique, l'économie est un sous-système ouvert de l'écosystème terrestre qui est fini, non croissant et matériellement fermé.
En croissant, le sous-système économique incorpore une proportion de plus en plus grande de l'écosystème total et atteindra la limite à 100% voire plus tôt. En conséquence, sa croissance n'est pas durable. » Un point de vue similaire a été développé dans le rapport Meadows.
Publié en 1972 et traduit en français sous le titre alarmiste « Halte à la croissance ? », ce rapport a été à l'origine d'une prise de conscience internationale des problèmes environnementaux soulevés par la poursuite et la généralisation de notre modèle de croissance. Si l'intégralité des pays du globe venaient à adopter un néolibéralisme à l'américaine, l'humanité aurait besoin de cinq à six planètes pour continuer de subvenir à ses besoins. Plus précisément, le rapport Meadows a pris en compte cinq variables dont la variation est de nature exponentielle : la population, la production agricole, la production industrielle, les ressources naturelles et la pollution. Il conclut qu'une catastrophe économique et écologique est inévitable si aucun changement n'a lieu dans notre manière actuelle de penser la croissance. Il invite le lecteur à mettre en place un « état d'équilibre » caractérisé par les points suivants : les niveaux du capital et de la population doivent demeurer à un niveau constant ; tous les taux d'entrée et de sortie, soit la natalité, la mortalité, l'investissement et la dépréciation du capital, doivent être maintenus à leur minimum ; une compatibilité doit être trouvée entre les niveaux de population, les niveaux de capital et les systèmes de valeur de la société. Cela dit, le rapport ne prône pas la stagnation.
En effet, il laisse la possibilité ouverte au développement de nouvelles productions à condition que celui-ci soit en même temps compensé par l'arrêt d'autres productions. De plus, les activités non consommatrices d'environnement, comme la culture, l'éducation, la recherche ou le sport, peuvent continuer à croître. En définitive, seule la croissance démographique et la croissance du capital sont concernées par l'appellation croissance « zéro ».
[...] Il s'agira d'abord d'expliciter les principaux courants théoriques de l'économie du développement durable et leurs différentes manières de prendre en compte la question des ressources naturelles. On pourra ensuite faire état des politiques économiques de l'environnement existantes et des moyens de lutte contre la pollution. Dans un dernier temps, on s'interrogera sur ce qu'impliquerait une généralisation à l'échelle internationale de l'adoption de modèles économiques plus respectueux de l'environnement. L'apparition sur la scène publique du terme de développement durable a suscité de nombreux débats. Ceux-ci ont notamment porté sur les différentes interprétations qui ont été données à la définition du développement durable présentée ci-dessus. [...]
[...] Se pose maintenant la question de savoir si la prise en compte des problèmes environnementaux est possible à l'échelle internationale. On sait en effet pertinemment que la propension à polluer de chaque Etat dépend de son niveau d'avancement économique : comme le montre le document annexe, plus le PIB par tête augmente, plus la propension à polluer est forte. Dès lors, le droit légitime au développement des pays les plus démunis, s'il est pris en compte et mené à bien, impliquera de fait une hausse globale du niveau de pollution. [...]
[...] Aussi, le simple fait de maintenir le niveau de vie actuel dans les pays développés et l'empêcher de croître ne ferait que retarder le désastre écologico-économique, c'est pourquoi la décroissance apparaîtrait comme le seul modèle soutenable. En outre, il s'avère que la décroissance permettrait de répondre à l'impératif de développement des pays du Sud. Il s'agirait pour les pays du Nord, d'une part de résorber progressivement leur production, de l'autre de financer l'effort de développement des pays du Sud. En pratique pourtant, cela appellerait à reconsidérer totalement l'échelle de valeur des pays développés et impliquerait que le bien-être ne soit plus défini par la croissance continue et l'accumulation de biens matériels. [...]
[...] Néanmoins, soulignons aussi qu'ils divergent sur la manière de traiter spécifiquement le capital naturel. Pour le conservationnisme minoritaire de Daly et Townsend, cités en introduction, le stock de capital naturel doit être maintenu constant car la nature, d'une certaine manière, est irremplaçable Il faut donc cesser d'envisager l'exploitation des ressources épuisables. Pour autant, on peut exploiter les ressources renouvelables tant que leur capacité de renouvellement n'est pas mis en danger. Pour l'école de Londres, la croissance est nécessaire mais ne doit pas se faire au détriment de l'environnement. [...]
[...] De plus, la mondialisation des échanges et l'hétérogénéité des pays sur le plan économique impliquent de faire converger les actions de manière différenciée afin de réaliser une solidarité effective. D'aucuns ont par ailleurs essayé de moraliser le capitalisme. Néanmoins, la mise en pratique des différents instruments disponibles en matière de politique environnementale reste problématique. Une solution envisageable pourrait résidée en la promotion de constructions de villes auto-suffisantes, et dans le meilleur des cas productrices d'énergie, ce qui suppose que les avancées scientifiques et technologiques suivent. La question du financement de ces projets reste ouverte, surtout en période de crise. Bibliographie Abdelmalki L. et Mundler P. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture