Pour le centenaire de la République de Turquie, soit en 2023, le gouvernement annonce que le but est de faire atteindre les exportations à 500 milliards de dollars.
A titre comparatif, il est à noter que le plus grand exportateur mondial en 2009 est l'Allemagne avec une valeur d'exportation qui atteint 1461,9 milliards de dollars.
En 2008, la Turquie se situe au 32ème rang des exportateurs mondiaux avec 130 milliards de dollars d'exportations.
Pour atteindre les 500 milliards de dollars d'exportations en 2023, la Turquie doit croître ses exportations de 278% par rapport à 2008, soit un rythme moyen de 18,58% de croissance annuelle.
La Turquie fait partie depuis 1996 de l'Union douanière européenne. Une éventuelle adhésion à l'Union européenne entrainerait son accès au Marché Intérieur.
Afin de mieux comprendre la différence entre ces deux concepts, il serait plus judicieux de définir ceux-ci.
D'une part, l'Union européenne comprend une union douanière qui s'étend à l'ensemble des échanges de marchandises et qui comporte l'interdiction, entre les États membres, des droits de douane à l'importation et à l'exportation et de toutes taxes d'effet équivalent, ainsi que l'adoption d'un tarif douanier commun dans leurs relations avec les pays tiers.
D'autre part, le Marché Intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée selon les dispositions du Traité de Lisbonne.
Le projet de l'Union douanière débute en Turquie avec l'accord d'association d'Ankara de 1963 qui prévoyait la réalisation d'une union douanière entre la Communauté européenne et la Turquie dans sa phase définitive. Cette phase définitive est entrée en vigueur le 1er janvier 1996.
L'accord sur l'Union douanière ne prend en compte seulement les produits industriels et les produits agricoles transformés. Les produits agricoles dans leur état brut sont exclus du libre échange et voient donc leurs échanges taxés. Nous comprenons donc par là que tous les produits industriels et manufacturés s'échangent librement entre la Turquie et les Etats membres de l'Union douanière européenne.
Ainsi, il est possible de dire que l'accord sur l'Union douanière semble être un réel atout pour la Turquie dans la mesure où les produits industriels et manufacturés turcs ne seront désormais plus taxés sur le marché européen, ce qui va automatiquement baisser leur prix d'entrée sur ce marché et les rendre plus compétitifs que ceux produits directement sur le marché européen. En effet, les produits fabriqués en Turquie bénéficient d'un coût de main d'oeuvre beaucoup plus bas que celui des Etats européens, ce qui baisse les coûts moyens de production. Cependant le seul paramètre à prendre en compte n'est pas la main le coût de la main d'oeuvre mais aussi la qualification de celle-ci pour aboutir à un produit de qualité.
Ce libre échange des produits industriels et manufacturés seront-ils suffisants à la Turquie pour sa croissance ? Ceux-ci ne seront-ils pas plus bénéfiques avec la libre circulation de tout type de marchandises, de personnes, de services et de capitaux ? En d'autres termes, pour que cette adhésion à l'Union douanière soit efficace, ne faut-il pas qu'elle soit accompagnée par une adhésion, à terme, à l'Union européenne pour que la Turquie puisse bénéficier dans sa totalité de l'attractivité du marché européen ?
L'enjeu de ce mémoire est d'étudier le degré d'intégration de la Turquie à l'Union européenne grâce aux échanges que ces deux acteurs opèrent. Pour ce, il sera important d'analyser les échanges de la Turquie avec l'Union européenne suite à la mise en place de l'Union douanière à partir de 1996 et de savoir si cet accord douanier a profité à l'une ou à l'autre des parties. De plus, pour pouvoir analyser cette relation économique entre la Turquie et l'Union européenne, il faudra aussi se pencher sur les échanges avec le reste du monde pour comprendre à quelle proportion la Turquie échange avec ses partenaires.
(...) C'est pourquoi nous poserons une série de questions auxquelles nous répondrons tout au long de ce travail qui nous permettra de montrer d'une part l'évolution des échanges entre les pays de l'Union européenne et la Turquie, l'évolution des échanges vers les autres destinations, les secteurs qui bénéficient le plus de ces échanges, l'évolution des salaires, mais aussi l'évolution des IDE (Investissements Directs à l'Etranger) et enfin nous étudierons en particulier les deux secteurs phares qui sont le textile/habillement et l'automobile afin d'analyser l'évolution des échanges après l'accord sur l'Union douanière.
Le poids de l'Union européenne dans le commerce extérieur de la Turquie s'est-il renforcé depuis la signature du Traité d'Union douanière ? A-t-on assisté à une réduction des échanges avec les autres régions du monde ou au contraire les échanges se sont-ils développés en complément des échanges avec l'Europe ? Quels sont les secteurs les plus dynamiques qui bénéficient le plus de cet accord douanier ? La main d'oeuvre turque joue-t-elle un simple rôle d'assemblage ou contribue-t-elle à la valeur ajoutée ? Quels impacts sur l'emploi et les salaires ? Quelles ont été les évolutions des IDE en Turquie par rapport aux investissements dans le monde et quels secteurs en ont le plus bénéficiés ? A-t-elle été plus attractive que d'autres pays ou au contraire les investisseurs n'en ont pas fait parmi leur destination prioritaire d'investissement ? Quelles en sont les raisons principales ?
Comment les deux secteurs phares qui sont le textile et l'automobile ont évolués depuis cet accord douanier ? En ont-ils profité ? Quelle a été la part des IDE pour chacun de ces secteurs ? Quelles ont été les stratégies des firmes : produire pour exporter ou pour satisfaire la demande intérieure ?
(...) Ainsi, nous exposerons dans une première partie le commerce international de la Turquie, avec les pays européens dans un premier temps, puis avec les autres pays dans le monde. Par la suite, dans une seconde partie, nous analyserons plus en détail les secteurs phares turcs qui sont le textile dans un premier temps et l'automobile dans un second temps (...)
[...] D'une part, en 2001, la crise dite de la bulle internet provoque un gonflement non justifié des actions dans le secteur des télécommunications, et suite à l'éclatement de cette bulle spéculative, les marchés se déstabilisent de part et d'autre de la planète, ce qui décourage les investisseurs à placer de l'argent en dehors de leurs frontières. La Turquie enregistre une dépréciation de la livre turque de le système bancaire s'effondre et le PIB est en récession de 7,5%[11]. Cette crise a vu aussi l'adoption de certaines mesures fortes telles qu'un passage à un système de change flottant ou l'indépendance de la Banque Centrale. D'autre part, nous avons la crise des subpimes qui fait toujours ressentir ses effets à travers le monde à l'heure actuelle qui débute en 2008. [...]
[...] Les progrès effectués au niveau politiques ont aussi eu des incidences positives pour la croissance économique. Nous avions vu que les investisseurs étrangers voient un marché avec un fort potentiel de main d'œuvre hautement qualifié par rapport à ces concurrents au même niveau s'ouvrir pour leur activité. Au niveau économique, la Turquie semble donc en bonne voie pour une future adhésion à l'Union européenne dans une Europe qui semble condamnée à la récession économique. La seule lacune officielle du pays est l'insuffisance politique qui lui est reproché par l'Union européenne. [...]
[...] Ceux-ci peuvent librement réaliser des IDE en Turquie sans que cela ne soit prévu par des traités internationaux ou par une loi prévue à cet effet. Les investisseurs étrangers sont sur un pied d'égalité avec les investisseurs locaux. La loi sur les IDE publiée le 17 juin 2003 a supprimé les diverses autorisations requises et procédures empêchant la réalisation d'un investissement étranger. Aujourd'hui il n'est plus nécessaire d'obtenir un permis pour réaliser ce genre d'investissement. Les investisseurs étrangers sont la bienvenue pour réaliser les opérations suivantes : Investissements industriels Portefeuilles de placement Bureaux de représentation Licence, savoir-faire, assistance technique et contrats de direction Contrats de prêts internationaux Figure 4 - IDE mondiaux 1995 2008 : Nous pouvons distinguer 3 périodes dans le graphique ci-dessus. [...]
[...] En ce qui concerne le plus grand fournisseur de la Turquie, la Russie arrive en tête avec 15,9% des importations. C'est surtout en matière énergétique que la Turquie se fournit en en Russie. Parmi les Etats membres de l'Union européenne, c'est l'Allemagne qui est le plus grand fournisseur de la Turquie avec des importations totales en 2008. De plus, avec l'adhésion de dix nouveaux membres à l'Union européenne en 2004 avec le processus d'élargissement vers l'est, les produits turcs ont trouvé plus de consommateurs et les exportations turques ont crû plus rapidement. [...]
[...] Cependant nous remarquons que les exportations en valeur augmentent chaque année et ce tous les ans entre 1999 et 2007. Les exportations en valeur baissent en 2008 parce que les exportations totales baissent elles aussi. D'autre part, nous pouvons remarquer qu'à partir de 2004 les exportations de la catégorie autres a une part et une valeur de plus en plus importante. Ces pays sont pour la plupart les nouveaux membres de l'Union européenne. Nous pouvons donc en conclure que la Turquie a fortement bénéficié de l'élargissement de l'Union européenne. [...]
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