Depuis la fin des années 80, le phénomène de régionalisation s'est développé et c'est dès le début des années 90 qu'il s'est fortement accru. La régionalisation correspond, d'un point de vue économique à une polarisation importante et croissante des échanges au sein de grandes régions et, elle va être favorisée par la mise en place de mesures permettant de libéraliser et de faciliter le commerce sur le plan régional, notamment grâce à l'union douanière ou au libre-échange. Cela va se traduire au niveau institutionnel par une profusion d'accord régionaux -qui correspondent à des accords par lesquels des groupes de pays, souvent géographiquement proches, s'octroient des avantages commerciaux et se mettent d'accord sur des règles communes dans le but de libéraliser et de faciliter les échanges entre eux- aboutissant de fait à un commerce international dominés par des pôles régionaux. En effet, on dénombre en 2005, 160 accords commerciaux régionaux notifiés auprès de l'OMC, qui ont conduit à une augmentation significative des échanges intra zones. Ainsi, la régionalisation permet l'émergence de liens entre des pays voisins. C'est ce que l'on voit sur le continent américain.
En effet, l'Amérique regroupe nombreux de ces accords. Malgré la diversité tant économique que politique des pays qui composent ce continent, ce dernier engendre une pluralité d'accords commerciaux régionaux. L'ALENA d'une part et le MERCOSUR par ailleurs en sont les meilleurs représentants. Si leur objectif premier est de libéraliser les échanges entre les pays membres, ces deux accords reflètent des volontés politiques différentes. L'ALENA, qui doit faire face à la divergence économique de ses pays membres, se limite à une zone de libre-échange alors que le MECOSUR, qui connaît de nombreuses difficultés économiques, tend à développer un marché commun et ainsi s'approcher du modèle de l'Union Européenne. L'intégration régionale américaine a de fait, du mal à se pérenniser et à s'harmoniser sur le plan international face au développement des économies émergentes d'Asie et au modèle de plus en plus intégré de l'UE mais aussi au niveau continental. L'idée d'une intégration continentale prend alors forme sous l'impulsion états-unienne et des négociations sont enclenchées dès 1994 autour du projet d'une Zone de Libre Echange des Amériques, pendant économique de l'Organisation des Etats Américains. Toutefois, l'Amérique a du mal a se détacher de l'hégémonie des Etats-Unis et a trouver une entente entre les différents (et nombreux) pays qui la compose ce qui ne contribue pas à faciliter les négociations pour la mise en place d'un accord panaméricain.
Nous pouvons dès lors nous demander comment l'intégration régionale américaine s'est-elle articulée autour du Mercosur et de l'Alena? Et de quelle manière cette intégration régionale tente de se transformer et d'aboutir à un accord à l'échelle continentale?
Dans une première partie, nous traiterons des accords commerciaux régionaux américains, entre Mercosur et Alena. Puis nous nous pencherons sur la fragile intégration transcontinentale en Amérique, des perspectives aux difficultés de l'OEA et de la ZLEA.
[...] Nous pouvons dès lors nous demander comment l'intégration régionale américaine s'est articulée autour du Mercosur et de l'Alena. Et de quelle manière cette intégration régionale tente-t´elle de se transformer et d'aboutir à un accord à l'échelle continentale? Dans une première partie, nous traiterons des accords commerciaux régionaux américains, entre Mercosur et Alena. Puis nous nous pencherons sur la fragile intégration transcontinentale en Amérique, des perspectives aux difficultés de l'OEA et de la ZLEA. Partie I : Les accords commerciaux régionaux américains : entre Mercosur et Alena Le continent américain est marqué par la mise en place d'accords régionaux formant différentes zones notamment au niveau commercial. [...]
[...] "L'intégration régionale dans les Amériques: économie politique de la convergence" Olivier DABENE, Les études du CERI p Cf. annexe 8 "Degré de préparation à l'intégration hémisphérique". Cf. "Estado de la Nación en desarrollo humano sostenible", Costa Rica 1995, p Idée de Frank Garcia qui tient pour pratiquement acquis l'élargissement de l'ALENA comme vecteur de constitution de la ZLEA "NAFTA and the creation of the FTAA : a critique of piecemeal accession", Virginia Journal of International Law printemps 1995. Silvia Fernandez, Arturo O'Connel, Nestor Stancanelli, Las propuestas de negociación del ALCA y el comercio intrahemisférico, Buenos Aires, Centro de Economía Internacional novembre 1997, p Cf. [...]
[...] Cela va se traduire au niveau institutionnel par une profusion d'accords régionaux -qui correspondent à des accords par lesquels des groupes de pays, souvent géographiquement proches, s'octroient des avantages commerciaux et se mettent d'accord sur des règles communes dans le but de libéraliser et de faciliter les échanges entre eux- aboutissant de fait à un commerce international dominé par des pôles régionaux. En effet, on dénombre en accords commerciaux régionaux notifiés auprès de l'OMC, qui ont conduit à une augmentation significative des échanges intra zones. Ainsi, la régionalisation permet l'émergence de liens entre des pays voisins. C'est ce que l'on voit sur le continent américain. En effet, l'Amérique regroupe nombre de ces accords. [...]
[...] La question est donc de savoir si ces négociations continentales vont effectivement aboutir à un accord équilibré et quels seront les coûts politiques (intérieurs et internationaux) de ces négociations et des dédommagements induits vers les secteurs de la société oubliés ou qui souffriront de ces négociations. La position de chaque pays au sein des discussions est le fait d'une évaluation de ses propres qualités (sa spécialisation commerciale, ses partenaires commerciaux, ses relations politiques internationales, les différents rapports de force interne ) et donc de ses intérêts. [...]
[...] Les accords commerciaux régionaux, tels le MERCOSUR et l'ALENA sont toujours en vigueur et primordiaux pour leurs Etats membres même s'ils rencontrent, eux aussi mais dans une moindre mesure, des difficultés. Comme la ZLEA est dans l'impasse, ces accords (ou plutôt le ou les pays de tête de chaque accord) tentent de prendre une place de plus en plus importante dans les négociations internationales et continentales. Au lieu de privilégier l'entente et la remise en marche du processus d'intégration hémisphérique, chaque pays tente de tirer son épingle du jeu et de faire valoir ses propres intérêts. [...]
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