Mémoire de Sociologie: L'insertion des jeunes, une considération rituelle et temporelle (216 pages)
Penser l'insertion des jeunes a toujours soulevé les théories du rite pour l'accoler à
la fonction du travail. Mais le travail n'est « plus le rite d'initiation qu'il était autrefois »1.
Cela pose différentes questions sur le travail mais aussi sur le rite. Quelle est la réalité d'un
concept tantôt référant l'imaginaire à des temps archaïques, tantôt l'abandonnant au fait
religieux, ou encore le réduisant à une sacralisation du quotidien de l'enfant et du malade.
Il est ancien ou contemporain, sacré ou profane, d'initiation, de puberté, de passage, et il
est surtout ce qui fit de l'enfant un homme. Mais quel est le sens d'un mot devenu concept
au moment même où on le disait disparu ?
S'il n'est plus de rite pour situer les âges de la vie, il convient de préciser ces âges
selon des modalités différentes qui trouvent en partie réponse dans les sciences et plus
précisément dans la biologie, la psychologie du développement ou encore la psychanalyse.
Mais ces sciences, sans lesquelles il ne saurait y avoir de réelle catégorie fondée puisque
même dans une vision ancestrale des catégories les rites correspondaient entre autre à la
puberté et délimitaient par exemple la sexualité, ne rendent pas compte des mutations
1 Chantal Nicole-Drancourt, Laurence Roulleau-Berger, L'insertion des jeunes en France, Paris, PUF,
1995, p. 3
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sociales et politiques et de leurs effets sur les déplacements des âges de la vie. Nous serons
donc amené à situer la jeunesse au regard du « produit d'un travail de délimitation, de
définition, de construction d'identité, de représentation »1. Considérant les âges de la vie,
non comme des âges d'état-civil qui mesurent le temps passé ou comme des « événements
frontières »2, nous nous référerons à la thèse de Olivier Galand qui considère l'allongement
de la jeunesse et la définit comme un « un processus de socialisation »3
En nous penchant sur les rites dans ce qu'ils ont de plus social nous souhaitons
faire valoir la valeur heuristique et contemporaine de ce concept, c'est-à-dire considérer
non que les rites n'existent plus mais qu'ils se sont transformés ou ont même disparu en
tant qu'action et que cependant leur valeur symbolique reste très ancrée dans le quotidien
et dans l'existence. Bien que nous adhérions aux thèses de la déritualisation, nous ne
souhaitons pas rejeter le schéma du rite comme modèle d'analyse des sociétés postindustrielles
car nous postulons avec Arnold Van Gennep que « la vie individuelle, quelle
que soit le type de société, consiste à passer successivement d'un âge à un autre et d'une
occupation à une autre, [et que donc] c'est le fait même de vivre qui nécessite les passages
successifs d'une société spéciale à une autre, d'une situation sociale à une autre »4.
I) Une approche socio historique
II) Le cadre théorique
III) Une démarche, une méthode, des outils
[...] ) et induit souvent une temporalité anomique qui rétrécit les horizons temporels passés et futurs. Le groupe de pairs devient alors un repère qui endigue, dans un présent de l'immédiateté, l'isolement et les situations menaçantes en général mais qui ne permet pas l'intériorisation d'un autrui généralisé du temps. Autrement dit, si la communitas peut donner du sens au présent, elle ne peut en donner à l'avenir. Ce type de discours qui renvoie à un collectif est quasiment absent dans les cinq premiers entretiens. [...]
[...] On parlait de notre situation voilà, on se disait qu'on était pas les seuls à être au chômage. Mais toujours beaucoup plus de jeunes. Ce refus catégorique de l'institution ne l'est pas tant, qu'on puisse imaginer un chômage total, puisqu'ils sont tous les quatre accompagnés par l'équipe éducative de la Sauvegarde. Ainsi il ne s'agit pas d'un refus institutionnel ou de l'institutionnel mais d'une impossibilité pour les professionnels de la Mission Locale d'accompagner ce qui n'existe pas, un projet ; et pour les jeunes d'un manque évident d'appétence pour un fonction et d'une recherche axée sur l'immédiateté de la réponse, un travail. [...]
[...] Ce type de discours construit sur la cristallisation de l'action publique dans sa lutte contre l'exclusion construit, à son tour, une stigmatisation des soit-disant effets des politiques sociales Si je ne puis jouir des droits que m'ouvrent mes cotisations, pourquoi d'autres le pourraient-ils lorsqu'ils ne travaillent pas et donc ne cotisent pas ? Cet Yves BAREL, "Le Grand Intégrateur", Connexions, Robert Castel ; les métamorphoses de la question sociale ; op.cit. ; p.622. Yves BAREL, "Le Grand Intégrateur", Connexions, p.94 Noëlle Burgi; La machine à exclure; op.cit.; p Pierre Rosanvallon; La nouvelle question sociale; op.cit. ; p Hannah Arendt, cité in Robert Castel ; les métamorphoses de la question sociale ; op.cit. ; p.623. Ibid. [...]
[...] ) il fallait une maîtrise de soi pour s'imposer ces contraintes. Aujourd'hui il semble que le temps soit un puissant stimulant pour la productivité Ainsi le temps n'a d'unique que la société qui lui a donné vie et qui la soutient E. Durkheim conclue ses travaux sur la vie religieuse par cette phrase qui nous semble fort bien synthétise notre propos : Dire que les concepts expriment la manière dont la société se représente les choses, c'est dire aussi que la pensée conceptuelle est contemporaine de l'humanité. [...]
[...] c'est une démarche auprès de Mission Locale, tout en même temps j'ai essayé de voir avec le Assedic, j'ai eu des droits et ça s'est joué à pas grand chose en fait. J'ai eu juste avant la formation et c'est ce qui m'a permis de faire la formation. Et . ouais Mission Locale, franchement super. Aude - Donc sur le coté professionnelle, elle [professionnelle PAIO] a réussi à me dépatouiller de ce que j'avais comme idée et de les mettre en place. Elle a réussi elle à m'aider pour les mettre en place. [...]
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