Au début de son histoire le football était surtout un phénomène social et politique. Les premières coupes du monde dans les années 1930 en Amérique du Sud n'étaient en rien centrées sur l'aspect économique et comme le disait Pierre de Coubertin : « l'important c'est de participer ». Cependant la mondialisation économique qui a suivi les différentes uniformisations politiques et sociales mondiales, a mené à modifier le but premier de ce sport et à créer un véritable marché du football dans lequel la mondialisation des enjeux économiques et sportifs s'entremêlent et où la devise est devenue : « l'important c'est de gagner (de l'argent) ».
[...] Les dérives sportives et la remise en cause de l'équilibre sportif Ce système mondialisé, reflet du processus de mondialisation qui a touché le football, n'a fait qu'accentuer les inégalités entre clubs. Prenons à titre d'exemple la si lucrative Ligue des Champions (en anglais UCL), pièce essentielle dans la mutation que le milieu du football a connue depuis l'avènement de la mondialisation financière Dans cette compétition relookée, les cinq pays (Allemagne, Italie, Espagne, Angleterre et France) qui assurent environ 85% des recettes «télévision» de l'UEFA sont les mieux représentés. [...]
[...] Ces 50% de droit d'image constituent une particularité de ce club. Les ventes de maillots pour un seul joueur, Cristiano Ronaldo, rapportent à elles seules près de 80 millions d'euros en l'espace d'un an, sachant que son transfert a été de l'ordre de 94 millions d'euros. Donc si l'on fait le calcul, le Réal Madrid pourrait en moins d'une saison recouvrer son investissement et le rentabiliser, dégageant dès lors du bénéfice, sans compter la revente de cet actif pouvant rapporter plusieurs millions d'euros également. [...]
[...] Mais cela nécessite le soutien des responsables politiques, qui sont certes sensibles à la logique de spécificité sportive qui évoque les caractéristiques particulières d'un sport de masse, mais qui auront à faire face à la détermination prévisible des multinationales du foot-business qui tiennent aux ressorts fondamentaux de l'économie de marché (du ballon- rond). Ce qui peut laissé espérer qu'une telle réforme puisse être mise en œuvre, c'est la déclaration faite par la Cour de Justice des Communautés européennes, qui considère que le système 6+5 est une entrave acceptable à la libre circulation des travailleurs. Il faut désormais de véritables organisations chargés de réguler ces différents flux qui circulent désormais dans le football, à la hauteur de ce qu'est devenu ce secteur économique. [...]
[...] Cependant, cela abouti la plupart du temps à un échec puisque la gestion d'un club de football, bien que souvent assimilé à une entreprise, est en fait bien différente et difficile du fait notamment de l'incertitude associé aux résultats. Concernant les prises de participation, on peut noter que les participations des fonds de Capital Investissement dans des clubs de football à l'instar des fonds Butler Capital Partners et Colony Capital dans le Paris Saint-Germain, bien qu'encore aujourd'hui une exception, peuvent constituer une potentielle nouvelle source de financement pour les clubs. [...]
[...] Le lien entre toutes ces dérives et l'apparition, dans les années 80, d'enjeux financiers de grande ampleur dans le sport est incontestable : l'argent roi a transformé le football professionnel, qualifié de ce fait de football business, dénomination mettant en valeur l'aspect commercial qui lui est rattaché. C'est donc bien la dérégulation du secteur sportif, grâce au rôle passif voire complice des instances dirigeantes du sport qui a amplifié ces dérives en consacrant le règne de la seule logique financière. Cependant le problème de cette évolution est également sportif. [...]
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