A la suite du plan Marshall (1947 - 1953) destiné à soutenir financièrement les pays européens affaiblis par la grande guerre, on pouvait légitimement penser dans les années 1960 qu'une aide accrue aux pays les plus pauvres de la planète permettrait de rattraper leur retard. Aujourd'hui, de nombreux éléments montrent que l'aide multiforme ainsi que les divers mécanismes d'intervention internationale ont toutes montré leurs limites. De plus, avec la crise de l'endettement des années 1980 et les crises financières des années 1990, les priorités ont été bouleversées : l'aide accordée par les bailleurs de fonds a été détournée de son objectif prioritaire qu'est le développement du long terme, pour devenir une aide d'urgence, destinée non plus à apporter des solutions immédiate aux passagères tensions conjoncturelles des pays en développement, et donc sert désormais à aider les pays à rétablir le plus rapidement l'équilibre de leur balance de paiement.
Face à ces péripéties, il est aujourd'hui communément admis que les nouvelles politiques de financement international du développement, si elles veulent atteindre les objectifs à elles assignées, se doivent de prendre en compte la sempiternelle question de l'endettement du monde en développement. Après avoir insisté sur les conceptions classiques fondées entre autre sur une double tutelle des mythes fondateurs et des pays développés notamment en généralisant les politiques économiques tirant leur fondement sur les retards multiformes pris par les pays pauvres et basées sur la recherche des voies et moyens visant à rattraper le retard pris par ces pays dans l'accumulation du capital , (dont la mise en orbite des schémas de type Hollis CHENERY qui proposent une forte aide internationale susceptible de suppléer, au début de l'industrialisation, à l'insuffisance de l'épargne interne et des échanges internationaux, aide devant être relayée progressivement par les ressources dégagées de l'économie nationale grâce aux investissements réalisés), il est apparu au fil des ans que les problèmes de financement des économies du tiers monde ne pouvait en aucun moment trouver leur solution dans des expériences venues d'ailleurs, mais de méthodes adaptées aux réalités qui leur étaient spécifiques. Face à ces réalités, on a assisté à l'étiolement progressif des approches classiques qui ont montré leurs limites (I) et la communauté financière internationale essaye tant bien que mal depuis plusieurs décennies, avec plus ou moins de réussite, d'imaginer et d'expérimenter de nouvelles modalités dont les dernières semblent susciter beaucoup d'espoir (II).
[...] Le financement des économies en développement est devenu un problème international majeur lorsqu'il est apparu dans les décennies 1970 - 1980 que les mécanismes d'intervention tant internes qu'externes n'avaient pas réussi à sortir les jeunes pays fraîchement sortis du joug colonial du cercle vicieux du sous développement pour les placer définitivement sur les sentiers de la croissance économique. Malgré les premiers efforts qui constituaient en fait les prémisses de la coopération pour le développement, malgré les diverses tentatives de coordination et d'adaptation qui furent entrepris, le financement des économies en développement est apparut, jusqu'à la fin du siècle dernier, et continue de se positionner, en cette aube du troisième millénaire, comme le plus grand danger menaçant constamment notre planète dans son essence. [...]
[...] La promotion de la bonne gouvernance ainsi que celle de l'Etat de droit devinrent alors dans la deuxième moitié de la dernière décennie les nouveaux chevaux de bataille des bailleurs de fonds, qui réussirent à en faire, au fil des années, la condition sine qua non de tout engagement financier en faveur des demandeurs d'aide. Porteuses de beaucoup d'espoirs, ces nouvelles exigences démocratiques aujourd'hui parfaitement intégrées aux politiques économiques internationales ont fait un bout de chemin, et semblent apparaître comme cet oiseau rare qui a pendant longtemps échappé à la communauté internationale dans son constant effort de recherche de solution magique à la promotion d'un bien être universel. [...]
[...] Après donc les P.A.S, après que furent imaginés et tentés divers mécanismes dont la recherche du rétablissement des grands équilibres financiers à travers diverses réformes des finances publiques et du secteur public, après que le cadre juridique régissant les marchés publics se soit modernisé, la réforme du commerce extérieur à travers la réduction du protectionnisme, les dévaluations monétaires, bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux allaient se rendre à l'évidence que les résultats étaient très contrastés, divergeant d'un pays à l'autre, d'un continent à l'autre. [...]
[...] Au-delà de leurs traditionnels rééchelonnements - renégociation, l'endémique et croissant endettement des pays en développement est devenu aujourd'hui le talon d'Achille de l'initiative internationale ces dernières années. On assiste ainsi depuis à des demandes persistantes d'annulation pure et simple des dettes bilatérales et multilatérales de la part des pays débiteurs, lesquels continuent à arguer que seule une annulation totale des créances peut durablement résoudre les multiples difficultés qui sont leurs, et aider la communauté internationale à trouver une solution définitive à leur retard. [...]
[...] La réticence des bailleurs à procéder à une annulation totale des dettes et l'incapacité des pays pauvres à organiser une gestion efficiente des multiples ressources qui sont leurs permet aujourd'hui de penser légitimement que si le financement international du développement doit de moins en moins être considéré comme des travaux de sysiphe, les risque de scepticisme ne sont pas tous encore conjuré. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture