Evolutions récentes du secteur de la téléphonie dans les pays de l'UEMOA

Résumé du document

Le choix des secteurs de la téléphonie fixe et mobile, et non celui plus large des télécommunications ou celui plus à la mode de l'accès à Internet, s'est imposé à nous, car il nous est apparu comme un préalable tant sur le plan social que sur le plan technique à l'accès à Internet et aux autoroutes de l'information. De plus, la littérature concernant l'accès à Internet en Afrique est très abondante, et les analyses très complètes. Nous avons donc pensé qu'une étude sur le téléphone serait plus utile. Pour ce travail, nous nous sommes appuyés sur les outils méthodologiques du modèle de Schérer sans redouter de nous en écarter. L'étude comprend trois parties : les conditions de base du secteur de la téléphonie dans les pays de l'UEMOA, le déroulement des privatisations et les impacts de ces privatisations

Extraits

[...] Le succès de la téléphonie rurale au Sénégal est dû au développement des télécentres. Certes près de des télécentres sont situés à Dakar mais l'observation montre que les 700 centres ( du total) répartis en milieu rural développent une forte activité. Les lignes de téléphonie rurale ont une rentabilité potentielle. Les personnes des villages ont un besoin de communication, notamment pour s'entretenir avec de la famille partie en ville. L'expérience sénégalaise en matière de télécentre a encouragé d'autres pays à développer ce type d'activités (Mali, Burkina Faso, Niger et Cameroun). [...]

[...] Le secteur des télécoms est indéniablement un des enjeux majeurs de développement pour l'Afrique. Les processus de privatisations ont mobilisé d'importants moyens humains et financiers. On compte quatre principaux types d'acteurs qui interviennent dans ce processus de déréglementation : les Etats, l'IUT et les Organismes Internationaux, les sociétés civiles et les entreprises privées. Ces dernières peuvent désormais participer directement aux organes de régulation. Après s'être accaparées les entreprises nationales, elles semblent être en voie de devenir leurs propres régulateurs. Les instances internationales que l'on présente comme les gendarmes économiques du monde avaient imposé la vision libérale à l'Afrique en l'obligeant à prendre la voie de la privatisation. [...]

[...] D'aucuns pensent que les Etats doivent garder la maîtrise des télécoms en dehors même du service rendu aux citoyens. Il s'agirait de maintenir une souveraineté nationale. Or on remarque aujourd'hui que les Etats ont vu diminuer leur marge de manœuvre (monde sans frontière, directives de la Banque mondiale et du FMI, domination des opérateurs des Etats-Unis et de la France, absence de maîtrise technologique et financière . ) ; ils ont désormais un rôle de figurant dans le paysage télécoms. Avec la technologie satellitaire, il devient même possible de contourner les territoires. [...]

[...] Le gouvernement a imposé un cahier des charges très contraignant au futur acquéreur de Sonatel : une préoccupation de service universel qui passerait par une politique d'accessibilité à la majorité de la population. Les pouvoirs publics avaient pour but de faire du téléphone un outil de développement ; que chaque citoyen ne soit pas à plus de 5 Km du téléphone, soit à une heure de marche. L'acquéreur pouvait pour réaliser l'objectif s'appuyer sur le développement des télécentres (instaurés depuis peu, en 1996). Quatre ans plus tard, la société a plus que réussi ; elle est en avance sur les prévisions. [...]

[...] Plus de de la population est accessible par téléphone au Sénégal. Ce succès revient aux pouvoirs publics qui ont mis en place depuis longtemps une politique d'accès au téléphone pour tous. Le réseau cellulaire numérique Alizé a vu le jour en septembre 1996, sous l'impulsion de l'opérateur historique SONATEL et de France Câbles radio (FCR). Alizé couvre les principales villes et axes routiers du pays. Il est interconnecté aux réseaux étrangers (Grande Bretagne, France, Espagne, Italie . Le succès du portable au Sénégal est lié à la complémentarité des systèmes portables et fixes. [...]