Ce document est un mémoire complet et entièrement rédigé portant sur les enjeux de la dernière monnaie coloniale le « Franc CFA » pour la CEMAC.
La problématique que nous cherchons à traiter consiste à évaluer les bénéfices nets du franc CFA sur les perspectives économiques de la zone CEMAC.
La première partie propose une revue de la littérature portant sur les aspects macroéconomiques des unions monétaires. La deuxième section propose une spécification économétrique qui cherche à tester si le régime de change à double-ancrage affecte la croissance économique dans la zone CEMAC. La dernière section propose une synthèse des résultats obtenus plus haut, et les compare aux prédictions de la revue de littérature dans la première section. Enfin, une conclusion est proposée quant à la pertinence du franc CFA dans un environnement où le franc a disparu, et si cette union monétaire à double ancrage affecte négativement la croissance économique dans la zone CEMAC.
[...] De facto, ces derniers sont ancrés sur le Franc français depuis 1948, puis l'Euro à partir de 2002. Le régime de change fixe n'a été dévalué qu'une seule fois en 1994, pour des circonstances exceptionnelles. De fait, les économies de la zone CEMAC par exemple sont fragilisées à cause d'un côté de leur intégration croissante dans l'économie mondiale en devenant les principaux fournisseurs de matières premières et d'autres ressources naturelles, et de l'autre, en pratiquant un taux de change fixe qui se répercute d'une manière disproportionnée sur les termes de l'échange. [...]
[...] De fait, ce n'est pas l'existence d'une union monétaire qui limite les perspectives économiques de la CEMAC. La dépendance à l'ancienne métropole découle de ce qu'on appelle le Double Anchoring, ou double- ancrage – c'est-à-dire que le Franc CFA est d'abord ancré à l'union monétaire de la CEMAC, et ensuite l'ancrage du CFA à l'Euro[11]. De fait, le rôle du franc CFA a changé radicalement avec la création de l'Euro comme monnaie unique. L'ancrage du franc CFA à l'euro établi un obstacle supplémentaire dans la zone CFA comme union monétaire. [...]
[...] Les gains de l'union monétaire, rapportés dans Guillaume & Stasavage (2000) ou Rose & Van Wincoop (2001) ne se réalisent pas. L'absence de flexibilité sur le taux de change du CFA par rapport à l'Euro aurait ainsi dû être révisée au moment où le Franc français lui-même disparaissait pour rejoindre l'Euro, un argument explicite avancé par Nubukpo[24] (2015). Le débat sur l'opportunité à rester en zone CFA a été relancé avec les difficultés de l'Euro depuis 2011, au moment où la Grèce envisageait sérieusement de sortir de l'Euro, tant la politique d'austérité imposée par la Troïka (BCE, Union Européenne et FMI) était adverse aux interêts économiques du pays. [...]
[...] De fait, l'appartenance à l'union monétaire CFA des pays de la CEMAC n'est plus justifiée par l'importance des flux commerciaux. Source : TCHAD – Les propos d'Idriss Déby Itno sur le franc CFA qui enflamment la toile et suscitent le débat – Courrier des Afriques, Septembre 2015. Lien web, accès Avril 2019. France CFA : Franc Communauté Financière en Afrique. The CFA Franc: French Monetary Imperialism in Africa – Afriqua at LSE – Firoz Lalji Centre for Africa. Juillet 2017. [...]
[...] En d'autres termes, la critique du Franc CFA comme obstacle du développement économique en Afrique de l'Ouest se fonde sur un rejet de la politique monétaire décidée par Paris. En effet, la parité fixe de taux de change veut dire que la zone CFA doit maintenir un différentiel nul d'inflation en Europe et dans les économies domestiques, ce qui exclut de facto toute politique monétaire adaptée aux besoins de la zone CFA. Cette parité fixe peut même exacerber les fluctuations cycliques en niant aux pays membre de la CEMAC par exemple la possibilité d'utiliser les instruments de politique monétaire pour lisser le cycle économique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture