Il y a longtemps que les économistes ont discuté les conséquences négatives du poids de l'endettement. Il est clair que si l'endettement fournit des ressources à une économie, le service de la dette qui en découle la prive d'une partie de ses ressources.
Lorsque le fardeau de la dette est très important, cette réduction de ressources peut conduire à une réduction de l'investissement et de la croissance (debt overhang au sens large). Ce fardeau que représente le service de la dette peut également réduire les ressources actuelles du pays (crowding-out).
Les études théoriques sur le rapport entre la dette extérieure et la croissance sont largement centrées sur les effets négatifs du surendettement : l'accumulation par un pays d'une dette si élevée qu'il risque de ne plus être capable de rembourser les emprunts passés, ce qui a un effet dissuasif sur les créanciers et investisseurs potentiels.
L'objet de cet article est de s'interroger sur la pertinence de cette affirmation dans le contexte Tunisien.
Les principaux résultats économétriques (Cointégration) prouvent que la Tunisie, pays à revenu intermédiaire souffre d'un problème de debt overhang et que le volume du service de la dette contractée peut nuire à la croissance sans avoir un impact direct et néfaste sur le niveau de l'investissement national. C'est également les indicateurs de la dette qui causent à long terme le niveau de croissance et d'investissement de toute l'économie. (Causalité unidirectionnelle)
[...] Une étude de 2002 portant sur 93 pays en développement durant la période (1969–1998) de Catherine Patillo, Hélène Poirson et Luca Ricci confirme solidement l'hypothèse d'une relation entre l'encours de la dette extérieure et la croissance. Les auteurs constatent que l'incidence de la dette extérieure sur la croissance du PIB par habitant commence à être négative à partir du moment où la valeur actuelle nette (VAN) de la dette dépasse des exportations et du PIB. Leurs simulations suggèrent que le doublement du niveau de la dette ralentit la croissance annuelle par habitant d'environ 1/2 à 1 point de pourcentage. [...]
[...] Le niveau de l'épargne brute a baissé de entre 1982 et 1986, celui des exportations a baissé de les paramètres de la dette se sont détériorés et le déficit courant a atteint son maximum de en 1984. Malgré cette situation, la Tunisie n'a pas rééchelonné sa dette. Elle n'a ni déclaré son illiquidité ou insolvabilité ni répudié ses engagements extérieurs. Son recours au PAS en 1986 lui a permis de surmonter la crise de la dette et d'assurer les équilibres macro-économiques. Il comprend non seulement des mesures à court terme pour résoudre les difficultés ponctuelles, mais également de profondes réformes. [...]
[...] Sous prétexte de sortir de la crise, de faire face aux paiements extérieurs et afin de relancer la croissance, l'Etat Tunisien s'est engagé dans un processus d'endettement massif. Plus récemment, entre 2001 et 2003, l'encours de la dette extérieure a progressé de façon significative, plus de 4,6 milliards de dollars (Mrds), bien plus que pendant les onze dernières années, où il n'a progressé que de 3,2 Mrds de dollars. La charge de la dette par rapport au PNB se maintient à un niveau assez élevé ; soit 64,7% Le service de la dette cumulé depuis 1980, représente 28,5 Mrds de $ ; soit plus de 8 fois le montant de la dette initiale. [...]
[...] Dans certains cas, ce n'est pas l'encours de la dette qui expliquerait le ralentissement de l'investissement mais le service de la dette (Cohen, 1993[5], 1995). Rockerbie (1994) montre, à partir d'un échantillon de 13 pays d'Amérique Latine (période: 1965- 1990) que l'effet de l'endettement sur l'investissement dépend, d'une part, du pays considéré et, d'autre part, de la période étudiée. Seul le Mexique semble avoir souffert du surendettement avant la crise. Pour les autres pays, l'effet fut, au contraire, positif. Après 1981, le coefficient attaché à la dette diminue mais n'est pas systématiquement négatif. [...]
[...] Cela revient à dire que la dette influe de la même manière sur la croissance quel que soit le pays considéré revenu intermédiaire ou à faible revenu). Une seule étude (Chowdhury, 2001) fait la distinction entre PPTE et non- PPTE mais sa limite est qu'elle se contente d'une estimation linéaire. II- Caractéristiques de la dette extérieure et performances macro- économiques en Tunisie Depuis 1987, d'importantes réformes financières et économiques ont été entreprises en Tunisie. Ce vaste programme de réformes constitue un événement économique majeur dont les mesures concernent principalement la libéralisation progressive des taux d'intérêt et la simplification de leur structure, la surveillance et la réglementation du secteur bancaire, la réforme de la politique monétaire et la promotion d'un marché moderne de capitaux. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture