Manière d'arrondir les fins de mois ou d'éviter le fisc pour les uns, solution de survie pour les autres, le débat concernant l'économie informelle ne risque pas de manquer d'animation.
Ce terme d'économie informelle, inventé en 1972 par les institutions, en particulier la Banque Mondiale et le BIT (Bureau International du Travail), désigne les activités d'utilité économique et sociale qui se développent en dehors des structures institutionnelles classiques que sont les entreprises ou les administrations par exemple, et à l'écart des règles de l'échange monétaire. Ainsi, toute activité de production, licite ou illicite, qui ne rentre pas dans les tableaux statistiques de la comptabilité nationale, en l'occurrence le PIB (Produit Intérieur Brut), fait partie de l'économie informelle.
De plus, qu'elle soit permise par la loi ou défendue par cette dernière ou par la morale, l'économie souterraine a touché et touche encore toutes les civilisations, aussi bien à travers le temps que dans l'espace. Ainsi, du troc de nos ancêtres au commerce de rue actuel, il n'y a qu'un pas.
Toutefois, l'économie informelle regroupe toute sorte d'activités diverses et variées telles que le trafic de drogue, le proxénétisme ou l'emploi non déclaré dans de grandes firmes internationales. En effet, du pourboire à la corruption, du baby-sitting au travail au noir ou de la petite escroquerie financière au grand banditisme, qu'elle soit licite ou non, l'économie parallèle est partout présente, à un degré ou à un autre, y compris dans les plus grandes firmes et au coeur même de l'Etat.
[...] Les gouvernements et les organisations internationales travaillent conjointement pour tenter de faire reculer l'économie informelle. De nombreux gouvernements, agissant sur les conseils d'institutions financières internationales telles que le FMI et la banque mondiale, se sont engagés dans des politiques de lutte contre l'économie informelle. Tout d'abord, les gouvernements des pays industrialisés sont au cœur de ce combat surtout en ce qui concerne le trafic de drogue, puisque c'est eux qui en supportent les conséquences ; la cocaïne et l'héroïne étant principalement exportées vers ces pays. [...]
[...] Enfin, en ce qui concerne le trafic d'organes, il est possible de dire que ce nouveau type de commerce résulte d'un manque incontestable de dons, comme en témoigne la situation des États-Unis, où près de 80.000 personnes attendent chaque année une greffe. Cet exemple ne faisant pas légion, on retrouve cette situation de pénurie à l'échelle mondiale. En effet, si des milliers de personnes sont sauvés chaque année grâce aux dons d'organes, des milliers d'autres meurent dans l'attente d'un geste effectué par un donneur compatible. On comprend aisément que le désespoir des malades et de leurs proches relatif à l'attente les pousse à acheter des organes sur des marchés clandestins locaux ou étrangers. [...]
[...] En effet, il ressort d'une étude réalisée par l'Université de LINZ et dirigée par F.Schneider, que la production non déclarée s'est multipliée par trois entre 1981 et 2001, passant de à 15% de l'économie déclarée. Les pays qui arrivent en tête sont l'Italie, l'Espagne et la Belgique où le travail au noir représente environ 20% de l'économie déclarée. Toutefois, même dans les pays où l'économie souterraine est moins installée, la tendance de fond reste la même, comme en témoigne l'amplification du phénomène en Allemagne, aux États-Unis et en France, où le seul travail au noir représenterait du PIB national. Enfin, nous pouvons distinguer quatre principales formes de travail non déclaré. [...]
[...] En effet, lorsque l'économie formelle est, au plan local, dans une situation de croissance de la production, des emplois et des revenus, l'économie informelle varie en phase avec elle. De plus, cela est particulièrement visible lorsque les variations à la hausse de l'économie formelle sont brutales. Ainsi, durant le Boom du Plan Cruzado, la forte augmentation des revenus des salariés déclarés (plus 38% entre 1984 et 1986) s'est accompagnée d'une hausse encore plus significative (plus 119%) des revenus des travailleurs indépendants. L'explication de ce phénomène est simple. [...]
[...] Ce trafic menace la stabilité politique, économique et sociale des pays concernés. De nos jours on assiste au développement d'un gigantesque marché lié à la prostitution. La prostitution concerne les hommes, les femmes et les enfants contraints ou désireux de vendre leur corps pour gagner de l'argent. Cependant, la prostitution dite forcée concerne en large majorité des prostituées. Ces marchés représentent des enjeux financiers considérables. Il est difficile d'évaluer le chiffre de la prostitution, mais on estime qu'il pourrait atteindre une dizaine de milliards de francs annuels en France. [...]
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