Le phénomène que l'on désigne par le terme général de corruption suscite beaucoup d'intérêt depuis quelque temps, surtout depuis les années 90. Dans des pays dont le degré de développement, la taille et l'orientation économique étaient des plus divers, des gouvernements sont tombés et des dirigeants (dont certains présidents et premiers ministres) ont été démis de leurs fonctions ; dans certains cas c'est toute la classe politique qu'il a fallu remplacer. L'attention que reçoit le thème depuis quelques années est sans précédent. On ne compte plus les ouvrages, articles, papiers, publiés dans de nombreux pays.
Pourquoi ce soudain intérêt ? Est-ce parce qu'il y a plus de corruption que par le passé ? Ou bien alors s'agit-il d'un phénomène qui a toujours existé mais dont on a généralement, non pas entièrement, fait abstraction ?
Plusieurs arguments permettent de conclure que le sursaut d'attention que reçoit actuellement le thème de la corruption s'explique par une progression de ce phénomène au fil des ans et non pas seulement par une plus grande prise de conscience d'un problème ancien.
Le terme « corruption » vient du verbe latin rumpere qui signifie rompre, enfreindre, briser ou casser. Il indique donc que quelque chose s'est cassé.
La corruption a été définie de diverses manières, toutes incomplètes. Si la définition n'est pas aisée, des observateurs différents reconnaitront cependant aisément si une activité est entachée de corruption.
Elle peut être définie comme des fonctionnaires du gouvernement abusant de leur pouvoir pour accepter des paiements illicites du secteur privé pour en retirer un avantage personnel.
Dans ma démarche j'ai pu observer que le comportement des agents corrompus correspond à celui des agents classiques de l'économie, et ce sur plusieurs points : qu'est-ce qui incite le comportement corrompu ? Qu'est ce que l'agent y gagne et qu'est ce que ça lui coûte ? En quoi la corruption influe sur la société et sur les autres agents ? Et comment le gouvernement peut-il remédier à l'activité de la corruption ?
[...] Dans les pays où elle est endémique, ses conséquences pèsent de manière disproportionnée et cruelle sur les pauvres, défavorisés par rapport à ceux qui ont les moyens de verser des pots-de-vin et qui sont disposés à le faire. En Ouganda, au cours de la période 1991-1995, les écoles ont reçu seulement 13% des dépenses du gouvernement central sur le programme. La plupart des écoles n'ont rien reçu. La majeure partie des subventions a été capturée par les fonctionnaires du gouvernement et les politiciens. [...]
[...] La police est l'institution publique la plus affectée par la petite corruption. Un citoyen de la planète sur quatre s'est vu demander un pot-de- vin lors d'un contact avec la police et un citoyen sur six a déclaré l'avoir payé. En effet, il n'est pas rare que certains policiers laissent en liberté des individus nuisibles à la société en échange de pots-de-vin. Pire, les policiers peuvent faire des descentes ou mettre hors circuit des gangs ou tout autre réseau afin de permettre à un groupe rival d'assurer le monopole dans une activité criminelle lambda. [...]
[...] Ici, la corruption est liée à deux éléments importants : Autorité et moralité. Des auteurs, comme Gould (1991), définissent explicitement la corruption comme un problème moral, c'est-à-dire, elle est un phénomène immoral et contraire à la morale qui contient un jeu d'aberrations morales des normes morales de société, causant la perte de respect et la confiance en l'autorité dûment constituée Ces définitions normatives, cependant, ne sont pas sans problèmes. Des normes morales diffèrent d'un endroit à l'autre et changent de temps en temps. [...]
[...] Daniel Treisman en 2000 a effectué une étude sur les causes de la corruption. Il a commencé par exécuter une série de régressions en prenant d'abord les variables les plus exogènes et en incluant progressivement des groupes de variables qui, lentement ou rapidement, vont changer la direction causale. Ce but est de pouvoir identifier quelle est la variable supplémentaire qui déplace le tout. Pour vérifier la robustesse des résultats, Treisman a effectué le même jeu de régression pour quatre indices de corruption, trois indices TI des années 90 et l'indice BI du début des années 80. [...]
[...] Le jeu des incitations se retrouve faussé. En effet les individus les moins scrupuleux consacrent leur énergie à la recherche de rentes et aux pratiques de la corruption et non aux activités productives. De plus, la pauvreté s'en retrouve accrue car elle réduit le potentiel générateur de revenus des populations pauvres. Les conséquences sur l'investissement La corruption réduit l'investissement et de ce fait le taux de croissance. Cette réduction de l'investissement peut s'expliquer par la hausse des coûts et l'incertitude liée à la corruption. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture