Pour résoudre ce problème, dès 1972 un professeur d'économie, James TOBIN, propose de taxer les transactions spéculatives par un faible taux (1 % à l'origine de l'idée) pour freiner la spéculation. Cette idée (qui porte le nom de son créateur) fut accueillie sans enthousiasme en son temps car l'optimisme et la confiance dans les modes de changes flexibles étaient de rigueur. Les années suivantes plusieurs crises de change éclatèrent. On vit alors réapparaître la proposition de la taxe Tobin afin de réduire la volatilité sur le marché des devises.
Aujourd'hui, la donne a changé : les régimes de changes flexibles (flottants) sont devenus officiellement majoritaires et le marché des changes a été multiplié par 80 alors que le commerce international s'est multiplié que par 2 d'où un intérêt accru pour la taxe Tobin et ses variantes, surtout qu'avec la crise asiatique en 1997 et les plus récentes (Russie et Brésil), les néo-libéraux ne peuvent cette fois enterrer l'idée de la taxe Tobin comme ils l'ont réussis en 1978 et 1995. Pour les libéraux, la taxe Tobin est vue comme une proposition de gauche, anti-mondialisation alors que dans l'autre camp, on voit la taxe Tobin comme " un grain de sable dans les rouages de la spéculation " (expression de son auteur James Tobin).
Bref, même si cette idée d'inspiration keynésienne est assez simple (partie I), son application paraît bien difficile à cause de la complexe évolution des marchés qui ont bien changé depuis 1972, date où James Tobin proposa cette taxe (partie 2). Enfin, il faut aussi voir les autres systèmes anti-spéculatifs, certainement plus réalisables d'ou un intérêt de les voir (partie 3)...
[...] Les libéraux ont certainement réussi à faire avorter une taxe sur les transactions monétaires mais on peut être sûr que cette idée humaniste qui est tout de même très difficile à mettre en place reviendra sur le devant de la scène. Annexes Liste des juridictions remplissant les critères de paradis fiscal (extrait du rapport de l'OCDE de juin 2000) 1. Les Pays-Bas, les Antilles néerlandaises et Aruba sont les trois pays du Royaume des Pays-Bas Pays entièrement indépendant librement associé à la Nouvelle-Zélande. Sources Sites Internet : A.T.T.A.C. association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens C.E.P.R. [...]
[...] Par exemple, la crise indonésienne était due à une spéculation financière inconsidérée organisée par les banques et financiers au main principalement des Etats et de la famille régnante Shukarto. Mais, le principal rempart à la taxe sur les transactions monétaire reste les Etats-Unis, temple du libéralisme, qui reste totalement opposé à toute idée de taxe. Surtout que depuis l'élection de M. Georges W Bush (ultra- libéral déclaré) à la Maison Blanche cette année, la taxe Tobin n'a aucune chance d'être discuté dans les institutions internationales. Durant les 4 prochaines années, on peut déjà dire que la taxe Tobin restera lettre morte. [...]
[...] En effet, plus le volume des transactions effectuées par une banque dans différentes devises est élevé, moins les banques doivent conserver de réserves en devises en proportion du montant de leurs échanges avec leurs clients. Et moins elles doivent effectuer de transactions pour maintenir une liquidité suffisante dans chaque devise. Par conséquent, si le coût de transaction sur chaque opération nécessaire au maintien de sa liquidité augmente, une banque cherchera à effectuer des transactions portant sur des montants élevés, ce qui réduira le nombre de banques. [...]
[...] Prendre autant de risque pour fuir une taxe inférieure à est-ce que ça en vaut la peine ? Le contournement par l'innovation financière reste certainement la principale menace pour un contournement et la mise en échec de la taxe Tobin, c'est le contournement qui a mis à mal le système de contrôle des changes chilien où les agents ont réussis à contourner le principe de contrôle en faisant classer leur capital dans la catégorie investissement direct. Les questions politiques 1. [...]
[...] Ces estimations sont faites en tenant compte de 2 phénomènes : le volume des échanges devrait baisser par rapport à l'estimation de base des échanges. Cette réduction du volume des échanges correspond tout simplement aux transactions spéculatives qui ne seraient plus rentables du fait de la taxe et donc de leur disparition. Une partie des échanges devrait se déporter vers des zones non-Tobin. Les estimations de la B.R.I. et de la C.N.U.C.E.D. sont aujourd'hui dépassées puisque les transactions monétaires ont quasi doublé en l'an 2001. [...]
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