Le développement spectaculaire de l'Asie depuis la seconde guerre mondiale constitue l'un des événements les plus important du XX ème siècle. Le Japon, grand précurseur, commence très tôt sa transformation : depuis la révolution Meiji (1868) une puissance industrielle considérable émerge en Asie. La chine, dans un contexte très différent, va exercer un rôle déterminant dans cette partie du monde. Mais la surprise la plus curieuse est le décollage, échelonné, d'autres Etats asiatiques ; par vagues successives s'opèrent une industrialisation, une croissance (sinon un développement). Les années 80 sont des années décisives pour d'autres pays jusque-là attardés : le taux de croissance du PIB réel est déjà de 7% pour la Thaïlande entre 1975 et 1984 et l'Indonésie connaît encore entre 1985 et 1995, avant la crise, une croissance annuelle de son PIB de 7,5% en moyenne.
Ainsi on a cru avoir trouvé de véritables modèles de développement mais des crises ont frappé l'Asie dans sa globalité. Nous allons donc essayer dans un premier temps à travers ce rapport indiquer certains indicateurs macro-économiques pour la prévision des crises, dans un deuxième temps étudier les causes et les conséquences de ces crises asiatiques et dans un troisième temps voir comment ces pays ont pu sortir de la crise, et en conclusion nous allons nous interroger sur les réformes à entreprendre...
[...] Enfin, le rôle des informations et des signaux d'alerte dans la prévention des crises est aussi par définition délicat dans la mesure où ces signaux peuvent être eux-mêmes à l'origine de phénomènes de panique sur les marchés. Compte tenu du caractère grégaire des investisseurs, le seul fait d'attirer l'attention du public sur certains points de vulnérabilité d'une économie peut déclencher des mouvements de panique, et ainsi inciter les détenteurs d'information à les interpréter de la manière la moins alarmiste possible. [...]
[...] En effet, le 17 Août 1998 le gouvernement russe dévalue de facto le rouble et suspend le remboursement de sa dette extérieure. Cette contagion de la crise asiatique à la crise russe repose sur des faits historique. En effet, au jour de la dislocation de l'URSS, la Russie ouverte à l'économie mondiale a recherché des débouchés pour ses matières premières, en particulier les métaux où elle occupe les premiers rangs mondiaux. Or les marchés américains et européens étant très protégés, l'Asie s'est imposée comme un débouché de substitution (Aluminium en Corée et au Japon, Palladium en Thaïlande . [...]
[...] Cette volonté d'une libéralisation interne et externe a contribué à accroître la concurrence entre les firmes financières et à induire la mise en œuvre de stratégies risquées. En particulier, l'émergence de firmes financières non bancaires soumises à des réglementations et une supervision plus lâches a été un facteur important d'accroissement de la concurrence financière. La conduite des politiques de déréglementation a donc produit une fragilité des systèmes financiers. Cette fragilité s'est manifestée sous des combinaisons diverses selon les cas nationaux. [...]
[...] Pour des raisons sur lesquelles nous allons revenir, les capitaux étrangers ont profité de toutes les opportunités pour venir s'investir dans les pays du miracle asiatique L'afflux de capitaux s'est accompagné d'une augmentation spectaculaire de l'endettement du secteur privé dans tous ces pays, ainsi que d'une déformation de la structure de la dette dans un sens extrêmement dangereux : la part de l'endettement court et en devises progressèrent fortement. Par ailleurs, une offre de financement très abondante conduisait à un surinvestissement. La rentabilité des investissements semblait décroître. [...]
[...] En effet, la relative faiblesse de l'intégration régionale des économies asiatiques, conjuguée à une concurrence limitée sur les marchés extérieurs, réduisent d'autant la puissance explicative de cette hypothèse. En revanche, les économies voisines de la Thaïlande étaient perçues comme possédant des faiblesses analogues à elle, entraînant une réévaluation des risques et un désengagement de la part des investisseurs, qui ont subitement révisé leur jugement sur le modèle asiatique de développement Contrairement à la plupart des crises précédentes, la crise asiatique ne résulte pas d'un choc d'offre ou de demande, mais d'une défiance des investisseurs vis-à-vis de la soutenabilité de la politique d'ancrage des monnaies au dollar. [...]
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