Jusqu'au début du 21e siècle, l'évolution américaine semblait contredire les thèses « déclinistes », dont la plus célèbre est celle de Paul Kennedy et qui prédit dans Naissance et Déclin des Grandes Puissances (1987), la fin de l'hégémonie américaine.
Cependant, le début du 21e siècle est marqué par des difficultés : l'éclatement de la bulle de l'informatique (2001), les scandales financiers (affaire Enron, 2001), le déficit commercial exorbitant et la crise des subprimes, qui a débuté en août 2007 et dont les conséquences se font encore sentir, viennent mettre à mal la puissance économique des États-Unis.
L'idée d'un déclin américain renaît. En 2002, Emmanuel Todd envisageait la possibilité d'une crise majeure du capitalisme américain. Ignorant seulement sous quelle forme précise celle-ci se manifesterait, il écrivait, dans Après l'empire. Essai sur la décomposition du système américain, « le plus vraisemblable est une panique boursière d'une ampleur jamais vue suivie d'un effondrement du dollar, enchaînement qui aurait pour effet de mettre un terme au statut économique « impérial » des Etats-Unis. »
Suite à la crise des subprimes et des nombreuses pertes dans le secteur bancaire américain, la croissance du pays est revue à la baisse pour 2008. Certains parlent même d'une récession, celle-ci se caractérisant par la chute continue du PIB pour une durée de plus de six mois.
Nous pouvons alors nous demander si le système capitaliste américain connaît une crise. Nous tenterons de mettre en évidence les points forts et les zones de fracture de l'économie américaine, sur le plan national et international. Sur le plan national, nous nous concentrerons sur l'endettement des ménages américains, sur le secteur financier et sur l'appareil productif américain.
Sur le plan international, nous aborderons les thèmes du déficit et de la dette américaine, ensuite nous nous demanderons si le dollar est le vestige d'une ancienne puissance, pour enfin évoquer le contrôle américain sur les instances internationales.
Dans une troisième partie enfin, nous tenterons de faire une synthèse, en tenant compte des récents événements suite à la crise des subprimes.
[...] On va alors mettre en place la réglementation des accords de Bâle qui obligent les banques à geler un pourcentage de leurs fonds propres pour les risques de crédit qu'elles prennent, afin de garantir une certaine solvabilité. Dans le 20e siècle, la décennie de 1980 est apparue comme la pire décennie pour l'industrie bancaire depuis la Grande Dépression. La seconde moitié de la décennie de 1990 est apparue comme une période d'expansion. La profitabilité des banques a atteint des records et les créances douteuses, des minima. Grâce à la forte valorisation des actions, leurs ratios de capitalisation se situent bien au-delà des normes bancaires exigées. [...]
[...] Les années qui suivent sont marquées d'une certaine fluctuation du dollar, cette fluctuation ayant une importance cruciale dans l'économie mondiale. Le Dollar peut être considéré comme une monnaie internationale. Le caractère international d'une monnaie se définit par l'étendue de son usage, notamment comme référence par rapport à d'autres monnaies, comme moyen de financement, de règlement des transactions, comme un instrument de réserve. Le Dollar est la monnaie la plus utilisée au monde pour les transactions internationales : la plupart des factures pétrolières sont réglées en dollars, les grandes firmes internationales facturent le plus souvent en dollar, etc. [...]
[...] La hausse de l'endettement s'inscrit dans un contexte de surliquidité. En effet, comme au début du 21e siècle l'inflation était faible aux Etats-Unis, la Fed s'est permis de baisser son taux directeur, ce qui a donc augmenté la quantité de monnaie banque-centrale et qui a favorisé les prêts. Dans ce contexte de surliquidité, une véritable concurrence s'est installée parmi les établissements de crédit, et ces derniers vont accorder des prêts aux individus subprimes. On dit alors que la qualité du crédit s'est dégradée. [...]
[...] C'est le seul secteur qui crée des emplois. Les économistes expliquent ce dynamisme par la demande de services, qui croît avec la richesse de la population, mais aussi par le bas niveau des salaires et la flexibilité du marché du travail qui incite à la création d'emplois et permettent des prix bas. Au sein du secteur privé non agricole s'est dessinée une tertiarisation de l'économie, caractérisée par la montée de l'emploi dans le commerce et les services. Le secteur des transports et des services publics emploie 14,3 millions de salariés en 2000, contre 4 millions en 1900. [...]
[...] De plus, malgré une nette correction sur le marché de l'immobilier, la croissance globale s'est bien maintenue. La demande étrangère a été en progression, et une moindre croissance des importations a ralenti la hausse du déficit extérieur. Une domination au niveau des instances internationale Comme nous l'avons déjà évoqué, les Etats-Unis possèdent un puissant appareil productif et occupent une place majeure dans les exportations et importations mondiales. Les autorités américaines vont user de leur puissance pour obtenir des concessions de leurs partenaires, à travers des négociations multilatérales ou bilatérales, ou imposer leurs volontés. [...]
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