Ce document est un mémoire complet et entièrement rédigé qui traite de l'approche marxiste de la question musulmane depuis la crise économique de 1974. A travers ce travail, nous verrons pourquoi il est pertinent d'analyser aujourd'hui la situation des descendants d'immigrés maghrébins sous le prisme matérialiste et en quoi cette vision représente un apport notamment en termes de politiques publiques pour répondre à un certain nombre de problématiques sociales en France et en Belgique. Nous présenterons dans un premier temps les caractéristiques qui permettent de parler d'une véritable classe sociale vis-à-vis de la population « musulmane » des pays pré-cités ; puis nous verrons les aspects qui entravent la conscience de classe au sein de ce que nous pourrions appeler le « prolétariat musulman » ; pour finir nous identifierons les apports de ces considérations matérialistes au niveau politique et social.
[...] Cependant, dans ce type de communautés, on note davantage de désaffiliation de jeunes issus de familles musulmanes que de conversion à l'islam. On peut donc noter un phénomène religieux moins important que ce qu'il l'est dans l'imaginaire collectif. Ce groupe semble néanmoins rassembler davantage les individus autour de variables économiques et non de valeurs ethniques Une condition sociale d'abord basée sur des facteurs économiques Cette classe sociale est avant tout basée sur des caractéristiques économiques. Ce que nous appelons le « prolétariat musulman » se juxtapose d'ailleurs avec le prolétariat autochtone en France et en Belgique, bien que de nombreux éléments et acteurs s'emploient à les diviser. [...]
[...] Dans les deux cas, ces groupes adoptent un projet téléologique autour duquel ils se rassemblent : l'islam dans un premier cas, le communisme dans un second cas. Le tissu associatif islamique en France se développe dans les années 1970, postérieurement à l'arrivée des populations immigrées mais en corrélation avec la crise économique. A l'époque, c'est le modèle migratoire de la noria qui prédomine (le travailleur vient seul gagner de l'argent puis repart au bout d'un certain temps dans son pays) mais cette période correspond à un processus de sédentarisation et de regroupement familial. [...]
[...] Pour permettre le réveil d'une lutte des classes, il faut combattre le racisme antimusulman en même temps que l'emprise religieuse. De son côté, le thème de « islamophobie » agit dans le débat public comme un outil de distorsion de la réalité du phénomène xénophobe et comme arme de propagande de la religion maniée parfaitement par les représentants de l'islam, par les chrétiens ainsi que par les bureaucrates gauchistes. Les promoteurs de la lutte contre l'islamophobie participent à la définition d'une lutte des races en la mettant au premier plan des revendications sociales, déplaçant le débat sur le terrain identitaire et construisant une réalité de lutte identitaire, omniprésente dans le champs social et qui dessine le spectre d'un « choc des civilisations » que soutient une partie de la classe intellectuelle et politique. [...]
[...] Parmi leurs préoccupations principales se trouve évidemment la question de l'islam et des citoyens musulmans. Ce thème, qu'il soit abordé en relation avec les flux de migrants arrivant en Europe ou par rapport aux « problèmes d'intégration » des citoyens musulmans, semble renvoyer à une réelle préoccupation d'une partie de la population comme en témoigne les résultats des élections mais aussi l'inscription récurrente de ces sujets dans le débat public. Face à des vagues d'immigration préoccupantes et à une menace terroriste grandissante, on constate une hausse de l'islamophobie dans ces deux pays. [...]
[...] Ils défendent souvent une idée de la laïcité restrictive avec une logique d'assimilation. En abordant la question de l'islam comme un frein à l'intégration, ils se détournent des vraies problématiques, sous-entendant une inadéquation entre la modernité et la religion. Ces individus ne se trouvent plus dans une situation de domination et ne mettent pas en avant les caractéristiques sociales et économiques de leur groupe d'origine et proposent en plus une représentation problématique de l'islam dans la société. Ils sont eux-mêmes victimes des idées véhiculées et ont une fenêtre d'expression justement parce qu'ils adhèrent à ces considérations. [...]
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