Une zone (ou aire) monétaire représente un ensemble d'espaces économiques ayant mis en place un régime de taux de change fixes, ou bien ayant adopté une monnaie commune. On peut retrouver historiquement plusieurs exemples de zones monétaires, bien différentes entre elles: à partir de l'établissement du Système Monétaire Européen en 1979 parmi les pays appartenant à la CEE, jusqu'aux parités établies par certains pays à une monnaie de référence, par le biais d'un ancrage (tel a été le cas de l'Argentine ou des pays du Sud-est asiatique par rapport au dollar), ou bien encore aux accords tels que le CFA (zone franc), avec de nombreux pays d'Afrique.
Plusieurs raisons peuvent pousser des pays à l'établissement d'un taux de change fixe, et par conséquent à l'abandon d'un instrument important, c'est-à-dire le contrôle de leur politique monétaire : la raison principale réside dans la recherche d'une stabilité monétaire et dans le choix effectué par les autorités politiques pour un contrôle de l'inflation. En effet, les fluctuations fréquentes du taux de change d'une monnaie par rapport à celle de ses principaux partenaires commerciaux peuvent être une source d'instabilité monétaire et de chocs économiques pour les pays les plus faibles. Il peut donc y avoir intérêt, pour un groupe d'Etats ayant de fréquents rapports commerciaux, de fixer de façon définitive leurs taux de change bilatéraux et de constituer ainsi une zone monétaire.
[...] On réalise donc l'existence d'une zone monétaire optimale face à des situations de choc économique, c'est-à-dire une modification de la demande ou de l'offre globales d'un pays. En général, on retrouve deux grands groupes de critères pour la détermination de l'existence d'une ZMO, le premier renvoyant aux travaux de Mundell, le deuxième regroupant l'argument de l'intégration économique tel qu'évalué par des auteurs successifs : - Une zone monétaire est optimale si face à un choc économique affectant un des pays de la zone, une mobilité élevée des facteurs de production porte à une compensation de cette crise. [...]
[...] Le taux de change fixe évite en effet aux économies ouvertes de trop fortes fluctuations de la monnaie portant à une instabilité du niveau des prix. C'est donc la recherche de stabilité économique qui incite les pays ouverts à l'étranger à rejoindre une zone monétaire : ceux-ci compensent en effet la perte de l'instrument de la dévaluation de la monnaie (en cas d'un système de taux de change flottants) par l'adoption d'un régime de change fixe avec leurs principaux partenaires économiques, (ce qui peut être utile surtout pour les petits pays). [...]
[...] La théorie des zones monétaires optimales peut donc constituer plutôt un indicateur pour les autorités politiques, afin de corriger des déséquilibres économiques, qu'une réalité effective. Une zone monétaire optimale est donc un objectif difficilement joignable ; cependant, de nombreuses avancées sur le plan de l'intégration économique et de la convergence peuvent être faits. Bibliographie Marie-Annick Barthe, Economie de l'Union européenne Economica Denise Flouzat Christian de Boissieu, Economie contemporaine - les phénomènes monétaires PUF Paul Krugman - Maurice Obstfeld, Economie internationale De Boeck Jean Didier Lecaillon Jean Marie Le Page Christian Ottavj, Economie contemporaine De Boeck Jérôme Trotignon - Bernard Yvars, Economie monétaire européenne Fondamentaux Hachette CD ROM de cours du Prof. [...]
[...] Ceci n'est pas le cas pour des secteurs abrités comme les services, qui sont peu soumis à la concurrence internationale. Si des pays ayant un niveau de développement économique faible rentrent dans une zone monétaire, on assiste à une montée de leur niveau de productivité dans les secteurs échangeables, à cause de la concurrence dans des secteurs qui sont ouverts. Donc, le processus de rattrapage ainsi que la tendance à la convergence font monter les salaires nominaux et les prix à la consommation des biens, comportant une hausse plus forte des taux d'inflation, par rapport aux pays économiquement intégrés. [...]
[...] Ces décisions comportent en effet des choix en matière économique concernant la production et les échanges. Les pays appartenant à une ZMO doivent donc posséder des objectifs similaires en termes de préférences politiques (théorie de Klindeberger) : l'exemple principal concerne la lutte contre l'inflation, c'est-à-dire l'objectif de la stabilité des prix. Ce critère a été mis en évidence également par les travaux de Haberler et Fleming dans les années : à l'avis de ces deux auteurs, une zone monétaire peut être qualifiée d'optimale si le différentiel d'inflation entre les pays de la zone tend à se réduire au minimum. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture