Les discussions actuelles concernant la pertinence du Pacte de stabilité et de croissance, nées des avertissements lancés par la Commission à la France (en novembre 2002) et à l'Allemagne (en janvier 2003) dans le cadre de la procédure dite de « déficit excessif », s'enracinent dans un débat économique inauguré par les débats qui ont précédé l'élaboration puis la signature du traité de Maastricht. Le problème fondamental reste le même : à la satisfaction de quels critères répondent la viabilité et l'efficience d'une union monétaire ?
Les théories de la zone monétaire optimale, initiées par Robert Mundell, forment un ensemble cohérent et homogène, dont l'intérêt est de donner une liste de conditions, nécessaires et suffisantes à la viabilité d'une union monétaire.
[...] MacKinnon (1963) complète cette analyse en ajoutant le degré d'ouverture de l'économie comme critère d'optimalité. Il le mesure par le rapport des biens échangeables et des biens non échangeables. Plus une économie produit de biens échangeables, plus elle est ouverte sur l'extérieur et plus les prix intérieurs sont sensibles aux variations de change. Les fluctuations du change se transmettent rapidement et largement aux prix internes : la baisse des revenus réels devient apparente et les agents économiques exigent la révision de leurs revenus nominaux. [...]
[...] Les candidats à l'union monétaire doivent partager les mêmes objectifs clés. Il est indispensable en particulier qu'ils recherchent la convergence en matière de stabilité interne, qu'ils acceptent le même compromis entre chômage et inflation. Comme le note Henry Bourguinat (1999), de cet accord sur quelques grandes préférences dépend la condition suffisante de l'union, les conditions nécessaires se situant au niveau de la mobilité des facteurs ou de l'ouverture des économies. Ceci était particulièrement clair pour la zone mark, l'Autriche et les Pays-Bas partageant la même allergie que l'Allemagne face à l'inflation. [...]
[...] Dans l'exemple de Mundell, l'est et l'ouest des Etats-Unis, chacune des régions n'a qu'une seule production et sa structure les distingue entre elles. Cela implique que la mobilité du travail se double d'une mobilité intersectorielle. Le travail ne peut être qu'homogène. Plus les régions sont spécialisées, plus elles s'exposent à recevoir des chocs asymétriques. C'est pourquoi Kenen (1969) ajoute le degré de diversification de la production comme critère supplémentaire d'optimalité. Si la demande d'une produit décline, les conséquences du choc sur l'emploi d'une économie diversifiée sont bien moins étendues que s'il s'agit de la monoproduction du pays. [...]
[...] La zone monétaire optimale. Les discussions actuelles concernant la pertinence du Pacte de stabilité et de croissance, nées des avertissements lancés par la Commission à la France (en novembre 2002) et à l'Allemagne (en janvier 2003) dans le cadre de la procédure dite de déficit excessif s'enracinent dans un débat économique inauguré par les débats qui ont précédé l'élaboration puis la signature du traité de Maastricht. Le problème fondamental reste le même : à la satisfaction de quels critères répondent la viabilité et l'efficience d'une union monétaire ? [...]
[...] En effet, la demande de vin à l'Ouest augmente avec l'afflux de main-d'œuvre de l'Est, réduisant le surplus exportable de l'Ouest, tandis que les importations d'automobiles en provenance de l'Est équilibrent sa balance. La mobilité du travail protège ainsi la fixité du change entre les monnaies des deux provinces et permet leur union monétaire. Ces deux régions constituent une zone monétaire optimale au sens de Mundell. Il en va différemment lorsque les facteurs de production ne sont pas suffisamment mobiles. L'ajustement doit alors se faire autrement. [...]
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