Face à un déficit des échanges extérieurs, un pays peut tenter de modifier sa situation par une dévaluation. Il est pourtant nécessaire, pour que cette politique soit efficace et n'ait pas d'effets pervers, que certaines conditions soient remplies. Ces conditions sont définies, en ce qui concerne les prix, par le théorème des 'élasticités critiques' (appelé également condition de Marshall-Lerner-Robinson)
[...] Enfin l'amélioration de la compétitivité-prix des exportations entraîne une augmentation de leur volume Si la phase est certaine, il faut certaines conditions pour assurer une phase Les conditions de la dévaluation Il y a quatre facteurs principaux qui conditionnent la validité du théorème. Les importations de biens étrangers ne peuvent être incompressibles ou très faiblement élastiques aux variations de prix, sous peine de voir une très forte hausse du coût des importations se maintenir durablement. A l'inverse la demande étrangère doit être aussi élastique que possible. [...]
[...] Ces conditions sont définies, en ce qui concerne les prix, par le théorème des "élasticités critiques" (appelé également condition de Marshall-Lerner-Robinson). L'élasticité-prix et la dévaluation L'élasticité prix des exportations est définie comme le rapport entre la variation relative des exportations et celle du prix de ces exportations. = / (dPx/Px) avec X = volume des exportations, dX = variation de ce volume Px = prix des exportations, dPx = variation de ce prix De même, l'élasticité prix des importations est définie comme le rapport entre la variation relative des importations et celle du prix de ces importations. [...]
[...] De plus le solde commercial initial doit être à peu près en équilibre. En effet si cette condition n'est pas remplie le gain sur les exportations est insuffisant pour compenser les pertes sur les importations. Enfin il est nécessaire que la dévaluation soit de faible ampleur et ne doit pas être répétée. Les dévaluations successives risquent en effet de ne pas laisser le temps aux exportations de redresser le solde extérieur. Les limites du théorème Le théorème des élasticités critiques comporte trois limites principales : il néglige les élasticités d'offre, néglige le risque de tension inflationniste et ne prend pas en compte les réactions des partenaires commerciaux. [...]
[...] Ils risquent alors de dévaluer à leur tour et personne ne verra s'instaurer d'avantage durable (ce fut notamment le cas dans les années 30). Il est nécessaire d'ajouter que la demande de biens ne dépend pas uniquement du prix mais aussi de facteurs tels que la qualité (technologie plus moderne, durabilité, service après-vente . Le théorème des élasticités critiques permet donc de définir certaines conditions nécessaires au succès d'une dévaluation, mais ne peut à lui seul assurer ce succès (et ceci d'autant plus qu'avec la croissance de l'interdépendance des économies, l'élasticité prix est devenue très faible). [...]
[...] En effet l'élasticité de l'offre nationale est supposée, dans l'énoncé du théorème, infinie. Or le développement des exportations à la suite d'une dévaluation ne peut se réaliser que si les structures productives et commerciales sont adaptées aux marchés étrangers. De plus il est nécessaire que l'économie nationale ait les moyens d'accroître sa production (il ne peut y avoir plein emploi des facteurs de production). La dévaluation entraîne nécessairement des tensions inflationnistes du fait de l'augmentation du prix des importations et de phénomènes psychologiques qui associent cette opération à une hausse des prix. [...]
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