Un marché n'est efficace que s'il respecte l'optimum de Pareto : cela signifie que tous les agents ont une satisfaction maximisée, et on ne peut faire varier le prix du marché sans léser un acteur. En analyse économique on admet que le marché concurrentiel parfait assure cette répartition efficace des biens, puisqu'au point de rencontre équilibré de l'offre et de la demande, le surplus du consommateur et le surplus du producteur sont maximisés : la somme des deux est appelée surplus économique qui est « le bien-être ou gain net d'utilité issu de la production et de la consommation » . Il doit être maximal pour que le marché soit qualifié d'efficace. Or, dans beaucoup d'exemples, des externalités viennent contrarier cet optimum : « L'existence d'un coût ou d'un bénéfice social débordant le seul prix conduit à des affectations sous optimales » , c'est notamment le cas de la pollution, que cite l'auteur.
Ce coût ou bénéfice n'est supporté en terme de prix ni par le consommateur, ni par le producteur : il est véritablement extérieur au marché. Donc pour rétablir l'efficacité du marché, il faut « internaliser » ce paramètre, lui affecter une valeur sur le marché. Cela nécessite une réglementation, ou au moins un cadre juridique, alors même que le principe d'intervention d'une institution (l'Etat par exemple) est en opposition avec l'idée de marché concurrentiel parfait.
[...] La solution semble donc être optimale : elle internalise les externalités et finalement on revient à un marché efficace, le tout avec une intervention de l'Etat minimale. Mais il reste une difficulté, qui est la pierre d'angle du raisonnement : Les coûts de transaction Dans l'optique du marché, la communication entre les agents n'est pas toujours gratuite ni immédiate, parfois des coûts de transactions doivent être pris en compte. Si les négociations décrites ci-dessus, par exemple, s'accompagnent de coûts de transaction ; alors ces coûts seront encore ajoutés aux coûts des externalités, et finalement la négociation perd de son intérêt, parce qu'elle n'amène plus à la maximisation de la production (l'optimum est minorée par ces frais de gestion, d'organisation, de déplacements etc De plus, à cause des coûts de transactions, les agents économiques qui auraient été susceptibles de trouver un arrangement, n'entreprennent même pas cette démarche, parce que l'intérêt personnel ne les y pousse plus. [...]
[...] Si le système juridique privilégie les droits de c'est X qui devra payer une indemnité à X pour le coût social causé. Par ce processus, l'externalité est internalisée, puisqu'elle est à présent une composante marchande entre les agents. De plus, dans les deux cas, les négociations suivent les lois du marché, puisque chaque agent n'est prêt à indemniser l'autre que dans la mesure où cette indemnité est inférieure au coût marginal supporté avant négociation (ou respectivement inférieure au Bm1). Elles mènent donc à une situation d'optimum de Pareto : un nouvel équilibre, pour lequel le marché est à nouveau efficace. [...]
[...] Coûts de transaction, inefficacité du marché et intervention de l'Etat Un marché n'est efficace que s'il respecte l'optimum de Pareto : cela signifie que tous les agents ont une satisfaction maximisée, et on ne peut faire varier le prix du marché sans léser un acteur. En analyse économique on admet que le marché concurrentiel parfait assure cette répartition efficace des biens, puisqu'au point de rencontre équilibré de l'offre et de la demande, le surplus du consommateur et le surplus du producteur sont maximisés : la somme des deux est appelée surplus économique qui est le bien-être ou gain net d'utilité issu de la production et de la consommation Il doit être maximal pour que le marché soit qualifié d'efficace. [...]
[...] D'où la nécessité d'intervention de l'Etat, acteur public impartial. L'Etat, taxateur et revendeur de droits Une intervention par la taxation Une intervention forte de l'Etat, à travers des réglementations directes, comme des interdictions, ou au contraire obligations, de produire des externalités, ferait appel au rôle de l'Etat appelé contrôles directs. Mais il est évident que de telles réglementations, comme le souligne également Xavier Greffe, sont aveugles, elles ne prennent pas en compte la possibilité d'un compromis entre coûts et bénéfices sociaux qui correspondrait à l'affectation optimale des ressources. [...]
[...] Cela signifie que le secteur tire des recettes des permis, tandis que l'Etat obtient des revenus des droits à polluer Conclusion : Ainsi avons-nous construit une démonstration admettant les coûts de transaction comme pivot des trois notions : l'inefficacité du marché, due aux externalités peut être corrigée par l'initiative privée, mais cela suppose la rentabilité de cette initiative, qui elle seule aiguillonne l'intérêt personnel. Toutefois, cette initiative est découragée en cas de coûts de transactions trop importants au regard du bénéfice social amené par la négociation. Il faut donc proposer un autre moyen de correction de l'inefficacité du marché : l'intervention de l'Etat, institution détachée d'intérêts particuliers et qui a pour objectif la maximisation du surplus économique global, peut internaliser les externalités en leur donnant un prix, et il réintroduit donc des mécanismes de marché. [...]
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